La Semaine Stupéfiante, une proposition portée par des associations de réductions des risques (ASUD Mars Say Yeah, le Bus 31/32, AIDES Marseille, le Tipi…), le Planning Familial 13, et d’autres associations qui animent des espaces de convivialité, lieux d’éducation populaire et de diffusion culturelle sur la Plaine, le Cours Julien, à Notre-Dame du Mont (Dar Lamifa, Vidéodrome 2, Manifesten et l’Équitable Café).
Une semaine autour des guerres à la drogue et de leurs conséquences, entre éducation populaire et approches dites communautaires et de réduction des risques…
Au centre comme aux marges de la société, dans l’intimité comme dans le débat public, dans les colloques comme dans les fins de soirée, au centre d’enjeux géopolitiques et relationnels, entre plaisirs et prises de risques, répression et désinhibition, tabou honteux et centre des discussions, la question des drogues traverse notre société comme peu d’autres… Et par là, nous, nos lieux de vie, de réunion, de loisirs, de travail.
Ensemble, associations de réduction des risques (drogues et sexualités) et lieux culturels, militants et associatifs du centre-ville, nous proposons, au croisement de nos activités et structures, des rendez-vous publics et réguliers pour en parler, et déplier la question sous ses nombreux aspects, sans chercher l’exhaustivité, en commençant par une semaine, du 7 au 15 avril 2018. Nous chercherons pour ce premier temps fort à comprendre l’histoire et le contexte de cette doctrine politique répressive qu’on a appelé la “guerre aux drogues”, et face à elle, les tactiques et stratégies mises en place pour s’en défendre par celles et ceux qui la subissent : l’histoire parallèle de la réduction des risques et des approches communautaires.
Les politiques publiques liées aux drogues sont des choix de société, et la plupart des pays occidentaux ont mis en œuvre des approches répressives, qui ont depuis longtemps montré leurs limites. En stigmatisant et discriminant des personnes et groupes sociaux qui se trouvent au bout de la chaîne de production, on maximise les risques sanitaires et sociaux des usages, occasionnels ou plus réguliers.
Faire la guerre est aussi, de tous temps, pour les Etats et les intérêts d’une classe dominante un levier puissant de relance économique. Alors, à quoi et à qui fait-on la guerre ? Aux drogué-es ? A toutes les drogues ? Aux producteurs ? Avec la multiplication actuelle des drogues de synthèse, l’idée d’une telle guerre semble plus que jamais vouée à l’échec…
On le voit, le sujet est vaste, et nous chercherons à aborder certains de ces aspects, notamment les questions de genre, la question carcérale, la stigmatisation sociale de la toxicomanie, l’histoire des approches communautaires…
Le poison (The Lost Weekend)
de Billy Wilder – USA, 1945, 1h40
« Ne l’essuyez pas, Nat. Laissez-moi mon petit cercle vicieux. Pas de début, pas de fin » : Don Birnam (Ray Milland) aime bien contempler ainsi les petits cercles mouillés que son verre rempli à ras bord de whisky bon marché dessine sur le comptoir. Mais loin d’y contempler le reflet simplifié de sa misère, de sa détresse et de son ambition toujours déçue (Don Birnam rêve d’écrire), il puise dans cette poésie de bistrot sa joie et le sel d’une vie qui échappe au « désespoir muet des comptables ». Ivre, c’est un autre lui-même qui existe et s’exprime, avec la puissance et la présence qu’une vie à l’eau plate lui refuse. Entouré d’affection, aidé et soutenu par un frère patient et une fiancée aimante (Jane Wyman), Don Birnam déteste pourtant sa vie d’abstinent terrorisé par la page blanche. C’est pourquoi il rechute, invariablement ramené au comptoir où Nat, bonne pâte, écoute ses élucubrations…
« Le « petit cercle vicieux » qui a emballé Billy Wilder et son co-scénariste Charles Brackett (ce dernier en bon connaisseur des méfaits de la bouteille) est avant tout celui de l’impuissance. Plus qu’un ivrogne, le personnage qu’incarne Ray Milland avec brio est un écrivain raté : c’est donc qu’il y a une issue, au moins rêvée, dans cette description des cercles de l’enfer de l’alcoolisme. Avant ce film multi-oscarisé qui connut un immense succès en 1946, et pour lequel Ray Milland inaugura le prix d’interprétation du très jeune festival de Cannes, il faut rappeler qu’il y eut un livre, le best-seller d’un auteur qui publia à quarante ans, en 1944, l’autofiction de son propre éthylisme magnifiée en roman à succès. L’étude quasi clinique que Charles Jackson livrait de son goût suicidaire pour le rye a très vite séduit le couple Wilder-Brackett, qui, fort de ses récentes réussites (Assurance sur la mort, notamment), emporte la mise face à des concurrents pourtant solides (Hitchcock lui-même, dit-on…). Jusqu’à présent, l’ivrogne était plutôt drôle à Hollywood ; il n’était pas véritablement un personnage. Au mieux, un second rôle. À l’inverse, Don Birnam est un vrai premier rôle ; toujours impeccablement cravaté (question de conventions et d’époque), Ray Milland fait passer l’alcoolique dans une toute autre dimension. Cet ivrogne aux regards torves est l’homme qui montre tout à son spectateur, à commencer, paradoxalement, par ce qu’il a à cacher : sa veulerie, sa faiblesse, sa lucidité désespérée, et l’inventivité sans limite de sa duplicité quand il s’agit de se procurer à boire (un registre dans lequel Wilder est très à l’aise). Après l’interprétation habitée qu’en livrera Ray Milland en 1945, l’alcoolo ne sera plus le même au cinéma. » Critikat.com
La première fois que nous avions accueilli une proposition portée par le Bus 31/32, en juin 2016, pour interroger les représentations cinématographiques liées aux addictions, c’était au travers du film de Shirley Clarke, The Connection. Le film de Billy Wilder, ressortie en janvier, semble une occasion idéale pour parler aux imaginaires, et pour venir en écho à plusieurs des thèmes qui traverseront cette semaine de rencontres et tables rondes.
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