« Ce petit bijou d’animation est une brillante analyse du processus révolutionnaire qui pourrait s’appliquer à n’importe quel événement politique majeur par la clairvoyance de son analyse sur le fonctionnement de toute société » par À voir à lire
La Ferme des animaux
de John Halas et Joy Batchelor – 1954, Royaume-Uni, 1h13, VF
d’après l’œuvre de George Orwell
à partir de 8 ans
Lassés des mauvais traitements et de l’exploitation des fruits de leurs entrailles, les bêtes d’une ferme anglaise expulsent le propriétaire, puis s’organisent en une communauté collectiviste où l’humain est hors-la-loi et les animaux tous égaux en droits. Mais l’un d’eux, le porc berkshire Napoleon, estime que lui et sa clique devraient être, selon l’absurde formule désormais consacrée, « plus égaux que les autres », et ne tarde pas à le faire savoir en s’octroyant un pouvoir qu’il maintiendra d’une patte de fer et de sang. Le spectateur l’a vu venir d’assez loin, grâce aux bons soins de ce film d’animation qui, dès la première apparition du personnage et de ses futurs sbires, les croque avec force grimaces et rictus sinistres – seul son rival, Snowball le légaliste démocrate, et leur aîné, Old Major le sage déclinant, ont droit à un adoucissement du trait, mais globalement l’espèce porcine n’est guère choyée par la réalisation, qui la désigne d’emblée comme la faction problématique de la communauté, source de tous les égarements politiques, entre comploteurs, jouisseurs et idéalistes excessifs.
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Dans les années 50, la Grande-Bretagne produisait déjà des films d’animation, principalement des courts métrages à caractère éducatif, cependant La Ferme des animaux fera date dans l’Histoire comme le premier long métrage britannique d’animation distribué en salles. C’est aussi le premier dessin animé sérieux, non destiné aux enfants, alors que l’ensemble de la période est marqué par le succès des productions Disney, empreintes d’optimisme et de gaieté, telles Cendrillon (1950), Alice au pays des merveilles (1951) ou Peter Pan (1953).
Déçu par le communisme soviétique qu’il avait longtemps défendu, George Orwell dénonçait les méfaits du totalitarisme dans une fable amère.
Cette version atténue la virulence du roman, mais lui reste assez fidèle à l’exception de l’épilogue. Chez Orwell, les animaux épuisés et désespérés assistent impuissants au festin des cochons avec leurs associés humains, alors qu’ici, aidés par les animaux de fermes avoisinantes, ils se révoltent avec succès contre les cochons.
Des recherches récentes ont montré que la production du film avait bénéficié de financements de la CIA à des fins de propagande dans le cadre de l’opération Mockingbird. La CIA a notamment suggéré une fin différente de celle du roman, lequel assimilait communisme et capitalisme. Mais John Halas (co-réalisateur) souhaitait lui aussi un dénouement plus optimiste, proche des enfants et du grand public.
La Ferme des animaux ne sera pas projeté à Paris — plus exactement à Aubervilliers — avant le début des années 1990, car jugé trop anti-communiste, selon les dires de Vivien Halas.
Le film, qui implique près de quatre-vingts personnes, est constitué de sept cent cinquante scènes et trois cent mille dessins, élaborés à partir de mille huit cents dessins de base. L’atmosphère sombre du film est bien rendue par les nuances foncées du technicolor, particulièrement pour les décors.
Dans la version anglaise tous les animaux sont doublés par un même acteur, Maurice Denham. Le narrateur est Gordon Heath. Quant à la version française, elle bénéficie de la participation de Jean-Claude Michel, voix française attitrée de Clint Eastwood ou de Sean Connery.
Les animaux des livres s’animent
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