Édito

 

Depuis son ouverture en 2015, Videodrome 2 a tissé un lien particulier avec une musique et des musiciens particuliers. Dans la droite ligne de la place laissée au cinéma expérimental dans notre programmation, nous accueillons depuis 7 ans toutes sortes d’expérimentateurs sonores, en premier lieu desquels les élèves des classes d’électroacoustique du Conservatoire de Marseille et de la Cité de la Musique.


Cosmophonies : écoutes de l’infiniment grand et petit

Carte blanche à Tyfen Guilloux

Une traversée de quelques pièces sonores et morceaux choisis autour du très vaste et de l’infime suivie d’une plongée synesthésique OSCILLES de Tyfen Guilloux & Sami Maison sur des images projetées en 16mm SOLEIL de Cyrille B. + SCRATCHING FALLING LIGHTING de Barton Barton

En prolongement de la conférence-conte Un cosmos musical, de Pierre Deruisseau, à Data le 17 février

 

« Aucune œuvre ne naît de la solitude exclusive, elle est la résultante de flux entremêlés, de synergie, d’osmoses, de petites ou grandes saisons de passions, de paliers de recherches, de questionnements, de plongées sans filet, de souffrances, de déchirures, de mélancolies, de soutiens, de trouvailles et d’éblouissements partagés. Nous sommes faits de la somme de ceux que l’on croise et qui nous transforment, trouvant ainsi les jouissances par lesquelles tromper cet isolement de l’angoisse. » Marcelle Deschênes

 

Après s’être plongé·es dans le « cosmos musical » de Pierre Deruisseau à Data le 17 février, une invitation à en aborder une autre face, d’autres recoins, dans notre lien à l’infime, à l’inentendu ou l’imperceptible, aux mouvements internes qui nous traversent et aux constellations personnelles, faites de la somme des repères trouvés dans la multitude.

Quelque part entre les océans de sons de David Toop et les cosmologies autochtones qu’interroge Nastassja Martin, quelques unes de ces voix multiples qui confèrent au monde… sa puissante impermanence.


PREMIÈRE PARTIE

20h Écoute spatialisée de quelques pièces et morceaux choisis, programme surprise !

SECONDE PARTIE

21h Performance sonore et visuelle à 8 mains, 16 cordes électriques et 2 projecteurs 16 mm, avec Sami Maison, Tyfen Guilloux, Cyrille B, Barton Barton. Une plongée pour les yeux et les ouïes, toute en pellicule et en lumières.

Soleil

de Cyrille.B | color black and white | 24FPS 16mm | 15 min

Planète Terre: dite terre d’accueil.
Tant d’être vivants voyagent à sa surface,
immergés à la fois par le jour et la nuit la plus profonde.
Bercé par l’étoile du soleil qui rythme notre quotidien déplacement.
Laissant apparaître jeux d’ombres et lumières qui s’y reflètent.
Par les différences de couleurs de noirs et de blancs.
Quelques fois, j’aperçois à l’horizon des silhouettes, quand ce n’est pas celle du phœnix Marseillais.
Elles semblent ressembler à une humanité, mais qui évolue
Quelques fois comme errant, je me promène dans un voyage dans le temps aux instants.
Où je me demande la réalité regardée en face,
Est ce quand même une vision du bonheur ?
Quelques fois, j’ai des coups de soleil la nuit dans mon petit confort précaire.
C’est courant mourir de froid en attendant les prochains rayons,
où être libre c’est ne pas finir noyer.

Soleil 2234

Scratching Falling Lighting

de Barton Barton | projection 16mm en 3 parties

Scratching / Gratter, du francique krattôn, c’est entamer légèrement une surface, c’est aussi faire disparaître, enlever, c’est encore accrocher quelque chose, c’est enfin aller plus loin que l’apparence. Falling / Le phénomène de chute, du grec ptôsis, doit être entendu ici comme le déchet d’une matière, mais aussi l’effondrement ou la ruine, ou encore l’action de tomber, de perdre l’équilibre, d’être entraîné vers le sol. Lighting / Brillare en italien signifie s’agiter. Briller ou émettre une vive lumière, réfléchir des rayons lumineux, reluire, rayonner, s’illuminer.


TYFEN GUILLOUX

Tyfen Guilloux écrit de la poésie-fiction, édites des objets imprimés, compose des pièces acousmatiques et joue dans plusieurs projets de musique, en duo, trio ou plus grands ensembles. Elle est la moitié de Quel enfer !, duo d’improvisation et de boucles magnétiques avec Luci Schneider, de Oscilles (ambient – sweet noise), ainsi que du duo de performance Zone Négative (w/ Nora Neko), et joue parfois seule sous son propre nom, musique de cordes amplifiées et d’objets où se glissent parfois des sons glanés sur micro cassettes. Elle est également membre du CCDM et édite depuis 2018 La Veille, objet-livre collectif d’images et de mots, de sons aussi pour son 4ème opus.

Dans cette quête permanente de faire cohabiter plusieurs langages, elle est particulièrement attachée aux questions de mémoire(s), d’altérité ou de commun, et aux déphasages que le vertige du grand tout produit.


SAMI MAISON

Attaché à la musique de manière viscérale, Sami Maison est en apprentissage autodidacte permanent et toujours prêt à se plonger dans de nouvelles pratiques. Guitare, synthétiseurs, accordéon, MAO, musique acousmatique… Il se produit régulièrement dans plusieurs ensembles, de l’improvisation libre aux musiques traditionnelles en passant par la musique expérimentale, et compose des paysages sonores tantôt aériens, tantôt cauchemardesques, faits de boucles improvisées spontanées et d’accidents sonores, le plus souvent enregistrés en une seule prise. Il suit depuis 2021 le cursus d’électroacoustique à la Citée de la Musique et compose aujourd’hui pour et avec des artistes, compagnies de danse et autres collectifs de performance artistique.


PIERRE DERUISSEAU

Depuis treize ans, Pierre Deruisseau (Bruxelles) explore les récits et archétypes mythologiques présents dans les musiques (le plus souvent africaines-américaines), les pouvoirs qu’elles contiennent aussi.

Iconographies sur les pochettes de disques, costumes de scènes, paroles, danses, clips vidéos, rythmes et sonorités développés,… d’anciennes mythologies affleurent ça et là, codées, véhicules métaphoriques pour les questions politiques, sociales, identitaires et spirituelles.

Une recherche passionnante et surprenante, transmise dans une forme créative à la croisée du conte, de la conférence et de la séance d’écoute (comprenant diaporama, lecture, extraits sonores et vidéos).  

www.astrophonie.net


LABO LARGENT

Largent est un laboratoire de développement de film ciné 16 et 8 mm, artisanal et associatif, à Marseille, créé en 2019. Lieu de fabrication et d’échange autour du cinéma argentique, cet espace collectif rassemble celles et ceux que la matière et l’expérimentation animent depuis le tournage jusqu’à la projection publique en passant par le développement et les techniques de reproduction.

Au Labo, on privilégie la transmission des savoirs techniques avec parfois les participations ponctuelles d’autres labos artisanaux et l’ouverture vers l’extérieur à travers des programmations – cinéma / performances / musique – chez nous et ailleurs, dans les lieux amis et complices et même en situation sauvage !


Informations pratiques

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Prix libre sans adhésion.

La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.

Planifié Les séances de cinéma
Videodrome 2 | 49, cours Julien | 13006 Marseille Carte