Édito
Enfermement physique, enfermement mental, cette obsession à vouloir déverrouiller des serrures revenait de façon insidieuse sans même que je m’en rende compte.
C’est de cette confrontation entre ma propre expérience et celle des personnes détenues qu’est né un court-métrage de 30 min, La Clef.
Cette programmation est l’occasion de revenir sur le cheminement qui m’y a amené. »
Lamine Ammar-Khodja
56 Sud
de Lamine Ammar-khodja | 2010 | Algérie | 17 min
En mars 1956, Alexis est appelé en Algérie. Envoyé dans le Sud, il emmène sa caméra Super 8 pour filmer ses six mois de rappel. Des images qu’il ramène, on peut voir des dunes, des palmeraies, un vol de mouettes, un méchoui alléchant. Bémol d’images : lorsqu’il filme des Algériens arrêtés, il est mal à l’aise et arrête de tourner.
Historiquement, l’année 1956 voit la guerre d’Algérie qui s’enflamme. Les pouvoirs spéciaux sont décrétés ; à Alger, Guy Mollet reçoit des tomates par les ultras et en mars de la même année, on peut citer le massacre de 18 appelés à Palestro.
Dans un dispositif très simple et en interrogeant les images, un dialogue s’établit entre le réalisateur et l’ancien appelé.
Alger moins que zéro
de Lamine Ammar-khodja | 2008 | Algérie | 16 min
Alger moins que zéro de Lamina Ammar-Khodja / 2008/ Algérie/ 16mn et un extrait du film « Une maison pour Buster Keaton » (7min).
Derrière l’impassible carte postale d’Alger, dans un sous-sol de la ville, des jeunes se retrouvent pour boire et fumer. Quand les langues se délient, il y a l’inventivité langagière de la rue. Directe et métaphorique. Il s’agit d’exister avant tout et ça finit toujours au septième ciel.
Extrait d’Une maison pour Buster Keaton
France | 2019 | Extrait du film de 7min
Un cinéaste retiré dans un parc en bordure de Paris, reçoit une étrange lettre dont il est lui-même l’expéditeur. Commençant d’abord par penser qu’il s’agit d’un canular, il va très vite être rattrapé par cet autre soi, et se résigner à répondre à la lettre. S’en suit un autoportrait qui passe par son entourage.
La clef
Film collectif accompagné par Lamine Ammar-khodja | 2023 | France | 30 min
En 2022/2023, le cinéaste Lamine Ammar-khodja est accueilli au Studio Image et Mouvement des Baumettes dans le cadre d’un accueil en résidence en partenariat avec le Cnap.
Après avoir diffusé au groupe plusieurs de ses courts-métrages pour partager avec eux les questions de cinéma et d’enfermement qui traversent tout son travail, Lamine a réalisé avec les détenus le film La clef.
Lamine Ammar-Khodja
Lamine Ammar-Khodja est né en 1983 à Alger. À 19 ans, il part suivre des études d’Électroniques- informatique à Paris. Après un diplôme d’ingénieur ainsi qu’un Master 2 en réalisation documentaire à Lussas, il réalise en 2012, son premier documentaire Demande à ton ombre. Le film reçoit le prix du premier film au FID Marseille. En 2014, il réalise Bla Cinima, mention spéciale du Grand Prix au Festival de Belfort. Ces deux documentaires seront par la suite montrés dans plusieurs festivals internationaux. En 2023, il réalise sa première fiction: Un billet de 200 dinars.
Lieux Fictifs et le projet au Studio Image en Mouvement – SAS des Baumettes
Inauguré en novembre 2019, cet équipement culturel unique en France place le cinéma au cœur de la rencontre et de la transformation des regards, dedans-dehors.
Caroline Caccavale
La résidence Walden
La résidence Walden initiée par le Cnap et accueillie par Lieux Fictifs au Studio Image et mouvement – SAS des Baumettes, propose un modèle d’atelier d’écriture et de production structuré en plusieurs étapes d’accompagnement à la recherche et à l’écriture. Placé sous l’égide intellectuelle du récit de Henry David Thoreau, qui écrivit Walden en 1854, au cours de deux années de solitude passées dans sa cabane en pleine nature, l’atelier pourrait être le lieu d’élaboration de pensées, d’observations de spéculations sur le cinéma documentaire en devenir, pour une pensée des écritures documentaires toujours à produire. L’expérimentation d’une écriture cinématographique deviendrait ici une expérience partagée : à partir d’un projet personnel en cours, l’artiste invité pourrait accompagner les détenus dans la réalisation d’un court-métrage.
Pascale Cassagnau
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 6€ et valable sur une année civile.