RAGE
de Dominique Lohlé et Guy-Marc Hinant, France/Belgique, 2016, 2h11
Rage est un film sur l’acid techno, la TB-303, les rave parties, le désordre, l’instinct de vie et l’instinct de mort, les sociétés secrètes et le chaos, l’enfance, le bruit, le plaisir de faire de la musique et de l’entendre, la violence et comment lui répondre par la violence.
À 80 ans, Ronald Creagh chante Joe Hill à tue tête.
Gaetano Manfredonia révèle la beauté convulsive de l’anarchisme expérimental (qu’il nomme éducationniste-réalisateur).
Brandon Spivey et Richie Anderson font une démonstration d’Acid Hardcore dans une chambre de 3 mètres sur 4.
Des mouvements circulaires et réguliers de caméra dans des paysages témoignent d’un agir solitaire et résistant.
Des architectures nous transportent dans des zones utopiques silencieuses.
Et régulièrement, des rires, des enfants, des explosions, des images anciennes de rave parties au milieu de nulle part nous convoquent à une vitalité sans limite.
Une sourde clarté émerge de tout cela : Obéir ? À quoi bon.
Partant d’une question simple, comment parler d’Acid Music, Dominique Lohlé et Guy-Marc Hinant se lancent dans une réponse complexe, qui confirme qu’un genre musical n’est jamais juste cela, un genre musical, mais un moment où une musique rejoint un sentiment, ici la rage, une position politique, ici l’anarchie, et un age, une époque, un milieu, une communauté, une énergie.
Pendant un court laps de temps, à la fin des années 1980, un groupe hétéroclite (ou plutôt plusieurs groupes à travers le monde) s’est organisé autour d’une musique acid, version hardcore de la techno, délibérément violente et primitive, définie par la technologie qui permet de la produire, deux machines aujourd’hui mythiques, la TR-909 pour le rythme, et la TB-303 pour la mélodie, sorte de ligne modale aux résonances suraiguës dont le hululement grinçant vrille les tympans. Destinée à être vécue en live, dans des fêtes chaotiques, des raves parties, où la musique jouée à un volume brutal, associée aux stroboscopes et à la drogue, provoque une situation d’exception, un rassemblement de gens sans liens entre eux à part la volonté de partager une circonstance unique durant laquelle recharger ses batteries d’énergies diverses, tout à la fois créatives, extatiques, destructrices et violentes.
Opposé au positivisme un peu béat de ce qui allait devenir la techno mainstream, l’acid se place sciemment en marge, par une posture agressive, une déviance antisociale qui rappellent immédiatement les attitudes et comportements des premiers punks. Le film, à la manière des écrits de Greil Marcus, établit expressément, et très rapidement, des comparaisons et des liens à travers les différentes époques des « sociétés secrètes » successives: les punks, les anarchistes, l’avant-garde, la contre-culture, etc. Mélangeant les expériences de cette musique par les auteurs, dans des salles underground de Bruxelles comme la salle PK ou des free-parties dans les campagnes flamandes, et des interviews des protagonistes belges, allemands, anglais, américains, etc, le film refuse l’approche anecdotique, biographique, de la scène, pour nourrir et parasiter le propos avec des détours par la politique, la technique, la drogue, la rage.
Objet filmique difficile à classer, il est le fruit de longues années de travail et fait suite à une dizaine de documentaires réalisés en duo par les auteurs.
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