Édito
Ici les espaces urbains sont des espaces d’errance, suspendus. On est dans l’interstice de fragments de rêve, on glisse entre ville réelle et ville recomposée, comme les images du rêve sont des images composites. Avec Robert Cahen, le corps du spectateur est en suspension, flottant, le regard à la croisée de deux mondes. Il quitte le monde réel pour entrer dans un autre, étrange, où la lenteur, les brumes, brouillent les lignes droites des rues de Hong Kong qui ondulent et s’évanouissent. Voyage dans une ville diaphane autant que voyage intérieur. Avec Dominique Willoughby si la ville est recomposée, faite de fragments de murs, d’immeubles, de rues, de métro parisien, fragments repris et démultipliés en abîmes et en boucles, c’est l’énergie de la ville qui sous-tend le rythme urbain… jusqu’à l’éclatement des formes qui plonge le spectateur dans un film futuriste où les paysages urbains relève d’une science fiction où notre monde n’existe plus qu’à l’état de traces et qui pourtant ne nous est pas complètement étranger. Jusqu’au retour au rythme humain de la foule compressée, spécifique aux grandes cités, mais magnifié par les syncopes du montage et le travail sur les couleurs.
Hong Kong Song de Robert Cahen
1989 | France | 20 min
Le film propose une découverte de la ville de Hong Kong à la recherche de son identité sonore, entre Chine ancienne et Chine nouvelle.
Artiste vidéo, réalisateur, compositeur de formation, Robert Cahen est issu des frontières entre les arts. Diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1971 (classe de Pierre Schaeffer), il a su apporter à la vidéo les expérimentations techniques et linguistiques de l’école de la musique concrète. Chercheur à l’ORTF, Robert Cahen est un pionnier dans l’utilisation des instruments électroniques. Il traite les images comme les sons, les organise, les transforme, en offrant un exemple de la possibilité d’échange entre les modèles, les paramètres de l’image et ceux de la musique. Considéré comme l’une des figures les plus significatives dans le domaine de la création vidéo, son travail est reconnaissable à sa manière de traiter les ralentis et à sa façon d’explorer le son en relation avec l’image pour construire son univers poétique. On retrouve dans les oeuvres de Robert Cahen une permanence des éléments fondamentaux traités par l’artiste : juxtapositions d’éléments fixes liés à des éléments en mouvement mis bout à bout, oscillation, multiplicité des points de vue jusqu’à l’expérimentation physique de l’oeuvre dans sa mise en espace.
Paris Mental de Dominique Willoughby
2019 | France | 15 min
Partie du projet au long cours « Paris Mental » : visions cinématographiques expérimentales de la ville de Paris. Ici, deux aspects du métro parisien : aérien et souterrain, volant de Jaurès à Barbès-Rochechouart, et marchant dans le labyrinthe des couloirs souterrains de la station Place de Clichy.
Dominique Willoughby est cinéaste et professeur à l’université Paris 8. Ses recherches portent sur quatre grands domaines d’études :
– Les origines graphiques et l’archéologie du cinéma au XIX° siècle.
– Théorie, histoire, esthétique et technique de l’expérimentation cinématographique : avant-gardes et cinéma expérimental, cinéma graphique, animation, relations et hybridations avec les autres arts.
– Généalogie et lignées techniques du cinéma du XIX° au XXI° siècle.
– Les patrimoines cinématographiques et audiovisuels à l’ère du cinéma numérique : création et migrations.
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu.
L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.
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