18h :

à la suite de la projection en présence des réalisateurs vous pourrez déguster des vins naturels de POUR du vin nath (Nathalie Cornec, Marseille) et CUVE (collectif, Marseille)

Barrique I

(en cours de finition)

de Astrid Jatosti et Florent Meynadier – France, 2018, 1h54

Barrique I est un documentaire choral et polymorphe sur le monde des vins naturels. En partant à la rencontre de vigneronnes et de vignerons de Marseille au Beaujolais, ce film « dégustactif » aborde les questionnements et les enjeux traversés par ces choix d’agriculture courageux face à un contexte peu soucieux de l’environnement et de l’individu.

SYNOPSIS

Une femme bêche dans la ville.

D’août 2016 à janvier 2017, à Marseille, dans le Luberon, dans les Coteaux du Gier ainsi que dans le Beaujolais, nous rencontrons différents acteurs du monde du vin « naturel ».

Les entretiens de ce documentaire ne sont pas des interviews classiques, mais des conversations libres et instinctives, le plus souvent sur les lieux de travail de ces vignerons et cavistes, autour d’un verre de vin.

En parallèle, de courtes scènes émaillent Barrique I comme autant de petites fugues citadines autour du vin et de la vigne.

Ces femmes et ces hommes passionnés racontent leurs parcours hétérogènes, dans leurs motivations comme dans leurs pratiques, loin des schémas de l’agriculture traditionnelle. L’un d’entre eux est fils de vigneron, les autres proviennent de différents milieux socio-professionnels : la mécanique, l’administration, l’enseignement, le secteur associatif et socioculturel, la restauration, la communication. Ils sont par ailleurs de différentes générations et origines.

Ils nous parlent des liens profonds qu’ils entretiennent avec la nature et le vin. À travers un enchevêtrement rapide de paroles pudiques et amusées, ils donnent leurs visions sensuelles et poétiques de la vigne, du vin et de l’ivresse.

Cependant, dans un contexte économique et politique défavorable, les difficultés rencontrées sont nombreuses. Leur intégrité et leur respect sans failles de la nature, de leur artisanat et du consommateur sont parfois lourds de conséquences au quotidien.

Malgré tout, ces difficultés sont aussi des moteurs dans la confirmation de leurs choix. Les démarches sont autant affectives que politiques et philosophiques. Avec humour et optimisme, la parole y devient plus intense et emmène le spectateur dans une
réflexion sur le non-renoncement et la mise en pratique des utopies.

FERMENTATION DU PROJET

C’est la passion de Florent Meynadier pour le vin et sa littérature, associée au désir de création cinématographique porté tant par Florent que par Astrid Jatosti qui ont donné l’impulsion à ce film. L’idée était d’échanger avec des vigneron·ne·s pratiquant des modes de production alternatifs et de nourrir ainsi une réflexion collective sur des questions environnementales, voire philosophiques. Un autre objectif étant bien sûr de donner envie de goûter ces vins tout à fait uniques.

À l’instar de la relation au temps entretenue par ces artisans-paysans, les réalisateurs ont décidé de mettre en place une temporalité favorable à l’éclosion d’une parole libre. Ce documentaire n’étant pas conçu comme un film pédagogique sur la fabrication du vin, les
réalisateurs ont voulu écouter ces femmes et ces hommes raconter leur métier, et plus largement livrer leur regard sensible sur le monde.

Ce processus au long cours, bâti sur des alliances amicales fortes, s’est donc étalé sur une période de plusieurs années. Le parti pris des réalisateurs étant de se garantir une certaine liberté d’écriture et de mouvement.

Au-delà des vignerons dont la parole constitue le corps du film, ils ont filmé des amis réunis autour du vin et de la vigne, donnant parfois naissance à des instants musicaux. Comme le vin, le film a généré de belles rencontres, des moments joyeux d’échange et de partage.

Les individus, professionnels confirmés et débutants, qui composent l’équipe de Barrique I, ont participé au film par profonde adhésion au projet. Grâce à leur matériel et au soutien logistique et technique du Polygone étoilé (Film flamme/ Marseille), le tournage du film a eu lieu d’août 2016 à janvier 2017.

Le film s’est construit chemin faisant autour d’une pluralité de regards et de paroles, au fur et à mesure que Florent et Astrid s’appropriaient les outils du langage filmique.

Tous ces choix de réalisation ont abouti à un grand nombre d’heures de rushes. Le montage de ce contenu colossal, élaboré par Astrid Jatosti et Florent Meynadier dans la pratique constante de la dialectique, a fait évoluer ce projet vers un long métrage singulier
complexe.

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