Mercredi 30 octobre 2024 · 20h30
Édito
La lumière éclatante des ports du sud injecte une vitalité plus joyeuse, des couleurs plus vives avec les taches des voiliers et des bateaux de pêche pour Rose Lowder et Jonas Mekas ou les facéties de la bande à Man Ray en vacances sur la Côte d’Azur, arborant un bronzage accentué par une utilisation dévoyée de la pellicule.
De même le contraste tranché du port industriel de San Francisco saisi par Dominic Angerame dans un noir et blanc dur, l’industrie pétrolière de l’Étang de Berre magnifiée par Rose Lowder ou encore la joie de vivre happée par Florence Pazzottu dans Beyrouth qui croit alors en son avenir dans une vibrante insouciance, déploient la vision de ce sud si varié.
Revelations
de Dominic Angerame | 2018 | États-Unis | 21 min
Revelations s’inscrit dans la série de films que j’appelle « Symphonies de ville ». Cette œuvre comprend des images tournées depuis la fin des années 90 à nos jours. Mon travail est inspiré par des cinéastes tels que Dziga Vertov, Joris Ivens, Walter Ruttman et Robert Fulton. Le montage et la post-production ont été effectués grâce à la résidence Atelier 105 de Light Cone à Paris.
Les images ont été reprises d’un film original 16 mm noir et blanc à fort contraste, puis transférées au format numérique. Certaines des images incluent des plans de quais au bord de l’eau, situés près des chantiers navals Todd Shipyards de San Francisco ainsi que des plans du stade de baseball, lors de sa construction. Revelations montre également le paysage urbain de San Francisco, notamment de la zone de Dogpatch avant sa rénovation, ainsi que de nombreuses scènes de l’Embarcadero.
Beaucoup de scènes de l’original en 16 mm étaient surexposées et j’ai été tenté de jeter ce matériel. Yannis Davidas, étalonneur de l’Atelier 105 m’a toutefois conseillé de transférer le matériau surexposé. Il a su ajuster le gain et sortir de la blancheur du film surexposé des images ainsi matérialisées, images que je n’avais jamais vues auparavant, à cette étape de post-production. Comme dans la magie de mes propres superpositions, j’ai été agréablement surpris de voir ce matériau pour la première fois. C’est depuis ces nouvelles images « révélées » que j’ai décidé d’intituler le film Revelations.
La bande son originale « Manifestation » a été conçue et interprétée par le célèbre musicien de San Francisco, Kevin Barnard.
Quiproquo
de Rose Lowder | 1992 | France | 13 min
Musique de Katie O’Looney.
Méditation visuelle et sonore sur la rencontre entre la nature et le développement des processus techniques reposant sur une technologie sociale et industrielle. Réflexion portant autant sur le film que sur le réel représenté sur l’économie des moyens mis en oeuvre au regard de ce qui est véhiculé.
Quiproquo propose un «discours filmique» sur l’équilibre à trouver, les contraintes et les possibilités, la beauté et la tragédie du monde, avec en arrière-plan, une opposition aux choix dominants de la société actuelle.
Ce film a été tourné entre le nord du Mont Ventoux et Berre l’Étang. Structuré dans la caméra selon le procédé utilisé à d’autres fins dans Impromptu.
Les coquelicots
de Rose Lowder | 2000 | France | 2 min 30 | 16mm
Fatigués de la mer, les chalutiers de Sète décident de passer une journée à la campagne en prenant un bain de pavots à côté d’Arles, de Bédarrides et de la Grotte de Thouzon.
Cassis
de Jonas Mekas | 1966 | États-Unis | 6 min | 16mm
« En filmant le même endroit en une seule journée, de l’aube au soleil couchant, on s’aperçoit que plein de choses peuvent changer, même dans un endroit aussi calme que le port de la ville de Cassis, où l’on passerait bien l’été. »
La Garoupe
de Man Ray | 1937 | France | 10 min | 16mm
[extraits]
En 1935, Kodak vient de sortir de nouvelles pellicules couleurs que Man Ray veut essayer chez Picasso, dans sa maison de la Garoupe. Man Ray raconte qu’arrivés dans le midi tous les invités sautèrent dans leurs maillots de bains et constatèrent avec ironie que la blancheur de leur peau ne serait guère photogénique… Man Ray ne suit pas les conseils d’utilisation de la pellicule fournis par Kodak. Le résultat est étonnant : ciel vert, mer marron, peau cuivrée. Les amis de Picasso trouvèrent que leur peau orangée était tout-à-fait seyante et les techniciens de Kodak furent navrés d’un tel déni de réalisme. Man Ray en conclut qu’ils ne connaissaient pas Gauguin.
Mireille Laplace
Trivial poème
de Florence Pazzottu | 2017 | France | 20 min
Comment conjoindre geste politique et écriture poétique ? Mieux, trouver forme et espace commun aux deux ? Beyrouth sera le lieu de cette expérience composée ici en film, ce que Florence Pazzottu nomme film/poème. Et d’opérer un mouvement dans la ville même, dont la (re)construction serait le signe de son effacement. Une ville traversée et restituée ici en fragments épars, alors que mots et textes viennent s’y glisser, s’y frotter.
Nicolas Feodoroff pour le FID Marseille
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