Poliedrica
Ce projet propose des rencontres entre le musical d’une part, aux esthétiques les plus variées et l’image de l’autre, entendue au sens large (vidéo, dessin, performance chorégraphique…). Il s’agit de provoquer un échange entre des artistes issus de ces disciplines pour faire émerger un travail de création inédite pour le public. Les artistes trouveront ici un espace d’expérimentation, un partage d’expérience. Ce projet s’organise en rendez-vous réguliers qui prennent la forme de spectacles d’une heure environ.

La performance sera suivie de la projection d’un film

 

 

20h30

Overtone Constellations

Camille Thilloy – Vidèo    Ed Williams – Guitare

Projet audiovisuel plus proche de la peinture et du son que de la vidéo et la musique. Exploration du flou numérique entre perception humaine et abstraction cosmique.
Un trip hypnotique et improvisé à travers les harmoniques de planètes, avec vidéo et guitare électrique préparée en temps réel. Le public est invité à faire une plongée sensorielle dans les profondeurs des résonances de l’état de rêve.

Camille Thilloy et Ed Williams s’accompagnent d’un technicien son pour combiner une spatialisation visuelle et sonore dans un dispositif triangulaire où le public est invité à faire une plongée sensorielle dans les profondeurs des résonances de l’état de rêve.

 

 

Under the skin

Jonathan Glazer, Angleterre, 2014, 1h48

 

Sans nom, sans lieu, une jeune femme déambule, souvent au crépuscule ou en pleine nuit, dans les brumes et dans des coins isolés d’Ecosse. Cette extraterrestre prend des hommes en autostop, puis les envoûte, de ses yeux, de sa bouche et de son corps de rêve. Attirés dans un couloir noir, ces derniers poursuivent cette beauté fatale alors que telle une araignée tissant sa toile, elle les tue les uns après les autres pour le compte de son espèce. Ce manège se répète à l’infini, jusqu’à ce qu’elle fasse une rencontre qui bouleverse son plan…

 

« Je fais un genre humain », chantait Brigitte Fontaine. L’extraterrestre que met en scène le film pourrait en dire autant. Il ou elle phagocyte le corps d’une fille, s’installe dans sa peau (« under the skin ») et singe une attitude normale. Sous l’apparence de la jeune femme, il ou elle séduit à la chaîne des hommes, proies destinées à devenir à leur tour des camouflages organiques pour d’autres aliens. A la lettre, cet argument surnaturel, tiré d’un roman de Michel Faber, en rappelle beaucoup d’autres, dont celui des Envahisseurs, le feuilleton des années 1960, qui faisait peser un soupçon diabolique — en est-il ou pas ? — sur tous ses personnages.

Le film, lui, ne ressemble à rien de connu, à la fois thriller, élégie et allégorie. L’Anglais Jonathan Glazer n’avait jusqu’ici signé que deux films, dont l’étrange Birth, en 2004, où Nicole Kidman se laissait convaincre par un enfant qu’il était la réincarnation de son mari défunt… Cette fois, l’étrangeté envahit tout, devient le sujet même. Le monde est vu à travers les yeux de l’extraterrestre, qui n’en perçoit manifestement pas le sens. Cette Ecosse des villes et des campagnes, peuplée d’hommes seuls et libidineux, devient aussi bizarroïde qu’une faune de fonds marins. Quand l’alien engage la conversation avec l’un de ces messieurs, on voit leurs limites : à quel point ils sont le jouet de leurs pulsions sexuelles. Comme ils sont vulnérables, faciles à berner, à neutraliser ! Pauvres Terriens.

Cette créature qui regarde tout le monde avec perplexité est encore plus captivante à observer, en vertu de son humanité de surface. Elle épie des clientes en train de se faire maquiller au rayon parfumerie d’un grand magasin, mais sa féminité reste approximative. Incapable de sensations, elle garde son manteau de fourrures dans une boîte de nuit surchauffée et paraît robotique au volant de sa camionnette. Elle abuse du rouge à lèvres et sourit parfois à mauvais escient. Sa conversation reste sommaire, conventionnelle — « Vous êtes seul » ?, « Vous allez où ? » Scarlett Johansson est prodigieuse dans cet exercice funambule. Fausse brune pour jouer une fausse femme, qui renvoie à toutes les faussetés de l’être humain, à ce que l’on doit feindre, jouer, simuler, plus ou moins mal.

Mais aussi à notre inhumanité et à nos abîmes : l’héroïne mène tranquillement des malheureux à leur perte. Elle peut aussi assister, impassible et insensible, à une agonie ou à la détresse d’un bébé abandonné au bord de l’eau. Plus tard, sa distance incommensurable aux hommes — et aux femmes — lui fait inspecter son corps comme un objet distinct d’elle-même : une enveloppe de chair, rien de plus. Au passage, l’actrice stupéfie encore dans ce don de sa nudité sans fard ni apprêt à la science (-fiction).

Et si l’alien finissait par devenir ce qu’il ou elle imite, glissant d’une froideur martienne à une conscience humaine ? Avec quels effets collatéraux ? Le thème évoque le récent Her, de Spike Jonze, avec, déjà, Scarlett Johansson, voix d’une entité virtuelle, peu à peu gagnée par des émotions. Mais il rappelle aussi le vieux HAL, l’ordinateur de bord soudain colérique de 2001, L’Odyssée de l’espace, de Stanley Kubrick. Comme le grand maître américain, Jonathan Glazer interroge la matière, vivante ou non. Et il mélange ses obsessions charnelles avec de sidérantes expériences graphiques et sonores qui reviennent tel un fil rouge, un rite lancinant. Ce cinéma regorge d’audaces, y compris celle d’un fantastique économe en effets spéciaux. Pour une fois, le label galvaudé s’impose absolument : un film ovni.

Louis Guichard


 

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