Phantagma II, l’indifférence des images

Phantagma signifie à la fois fantasme, spectre, apparition soudaine et image mentale.
Tout est flou et sans mémoire, éblouissant. Des bruits épars s’agglutinent sur les yeux collés du nourrisson. Bientôt ces lumières deviendront des formes, puis des signes et des images. Il sera bientôt possible de babiller le monde. L’articulation de ce babillage se fera souvenir puis mémoire, automatisme et refoulement, conscience ; elle apparaîtra par intermittence sans pour autant disparaître tout-à-fait. Tout deviendra image mental et symbolique puis se noiera dans l’absurde de l’existence. Présente mais jamais tout à fait présente, ailleurs et Autre. La remémoration permanente de ces différents spectres se fera Histoire et affinera la sensibilité jusqu’à vivre dans la puissance du faux et la volonté de puissance. L’aurore de la conscience se fabrique malgré l’indifférence de l’univers à cette conscience et de ce que cette conscience s’indiffère elle-même, la question de savoir pourquoi y’a-t-il quelques chose plutôt que rien tombe dans l’abîme de l’indifférence à ce qui se trame. Elle se déploie dans l’indifférence de son propre déploiement. Il en est de même pour les les images.
Phantagma II propose de tisser entre eux quelques films tournant autour des fantômes. La puissance du faux et du carnaval qui supporte les rapports de force, les instincts, les simulacres dans ce qu’ils ont de plus intimes et qui forment sociétés.
Une page folle (1926) de Teinosuke Kinugasa , The Serpent and the Rainbow (1988) de Wes Craven,
Les Damnés (1969) de Visconti, Titicut Follies (1963) de Frederick WisemanLes maitres fous (1955) de Jean Rouch, Pays barbare (2017) de Yervant Gianikian et Angela Ricci Lucchi, et enfin Image Prison (2000) d’Harun Farocki

Aurélien Lemonnier

 

 

20h: Projection (entrée 8 euros)

La séance sera précédée d’une lecture-performance d’Aurélien Lemonnier

Une page folle

de Teinoshuke Kinugasa – 1926, Japon, 1h10

Sur une proposition sonore de  Fa Césario  artiste sonore, improvisateur

Une Page Folle est le chef d’œuvre issu de la collaboration entre les membres du groupe artistique japonais des années 1920 : Shinkankak-Ha (ou l’Ecole de la nouvelle perception). En 1926, Teinosuke Kinugasa, et les scénaristes Yasunari Kawabata et Minoru Inuzuka, réalisent une œuvre représentative du groupe. Grâce à la puissance visuelle du cinéma, ces artistes se concentrent sur les sensations qu’ils peuvent provoquer en dépit de la narration. Leur volonté étant de vouloir dépasser un certain naturalisme, le film est constitué d’hallucinations incroyables, presque fantomatiques. Elles le ponctuent de sorte que le spectateur perd lui même la notion de réalité.

L’intrigue est brève : au sein d’un hôpital psychiatrique l’incompréhension s’installe entre une femme internée pour avoir noyé son enfant et son mari, et un employé de cet établissement, impuissant et désarmé face à la situation. Sur ce bref récit au dépouillement stylistique radical, Teinosuke Kinugasa laisse libre court à ses expérimentations visuelles audacieuses tels que des surimpressions, des déformations de l’image, des cadrages inhabituels, un montage virtuose ainsi qu’un éclairage et des décors dignes de l’expressionnisme allemand. Ce poème visuel est sublimé par le jeu saisissant des acteurs.

Ces images surréelles issues de la folie de la femme, du désarroi et des souvenirs du mari deviennent l’expérience du spectateur. Ces différentes formes de visions permettent de s’évader vers un univers onirique. Teinosuke Kinugasa réalise en maître sa vision artistique et politique au travers des hallucinations et des souvenirs des protagonistes.


En été 1972, à la Cinémathèque française, Kinugasa Teinosuke (1896-1982) présentait en première vision européenne un film qu’il avait réalisé en 1926, Kurutta Ichipeiji (Une page folle). Il en montra une version sonorisée, en 16mm, qui circula dès lors dans toute l’Europe, au Canada et aux Etats-Unis, dans les festivals et les circuits non-commerciaux, provoquant la surprise et l’enthousiasme de la critique. Considéré comme perdu à la suite d’un incendie, le cinéaste en avait retrouvé fortuitement le négatif original en 1971…

« Le film est une sorte de danse cinématographique incantatoire vassillant entre délire de la conscience folle, rêveries et esprit du passé
Se déprendre et se lover dans la grande Histoire japonaise. »
Aurélien Lemonnier

 

Fa Césario 
Peintre de vocation initiale et formé au piano classique au Conservatoire de Cannes, il mettra rapidement de coté son instrument et ses pinceaux pour construire une approche unique des systèmes ouverts en musique électronique. Là, le geste et l’erreur prennent une place motrice essentielle. Stochastique pour ce qui est des structures et « noise » pour ce qui concerne les textures, son jeu insuffle de la vie dans des formes musicales jugées trop souvent froides et/ou inhumaines. Il se penche alors vers le circuit bending et tissera pendant une dizaine d’années des rhizomes de courts-circuits qui offrent une seconde vie à ses instruments modifiés. Sa pratique s’appuie sur une réflexion basée sur l’enjeu des nouvelles technologies et du langage et prend la forme d’un discours, d’une dialectique entre le son, le musicien et l’audience. Depuis quelques années il joue sur un système modulaire digital équipé de modules uniques comme le MARP EIGHT (octuple arpégiateur désynchronisé ou le temps des silences est la valeur principale de programmation) développé en collaboration avec Undead Instruments.


 

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