MAGMA #5 : Le soleil tout entier ne se trouve nulle part
Une proposition de Nolimetangere
Duo chant & contrebasse par Léa Bechet et Guillaume Hogan Elephant de Alan Clarke, 1989, 39 min Le Sacre du Printemps de Pina Bausch (Tanztheter Wuppertal), 1975, 37 min
Rencontres sensorielles entre des films au geste franc et des performances sonores, MAGMA est ce surgissement de force contenue, puissance tapie dans nos profondeurs pour convoquer la violence du monde et son envers. MAGMA c’est un mélange de langues, de sons, d’images « de rien », d’images « de tout ».
// 1ère partie //
Impro
par Guillaume Hogan autour de textes irlandais et de James Baldwin accompagnés à la guitare bourrée de pédales et loopers | Hogan guitariste chanteur contrebassiste (Mohamed Abozekry & HeeJaz / Massilia Gipsy Band / Karaoké OrcheStar / Rodeo Spaghetti / Massilia Swing Orchestra / Bonkers)
// 2ème partie //
Elephant
de Alan Clarke, 1989, 39 min
On aurait pu croire que le cinéaste anglais réitérerait encore une fois dans le domaine du pamphlet social, dénonçant, avec sa mise en scène habituelle, proche du documentaire, les torts et les travers de son pays, des institutions, à l’origine de la guerre civile. Il n’en est rien. Elephant dépasse son sujet et les idéaux de son auteur. Les premières minutes s’ouvrent sur un homme qui marche. La caméra ne le quitte pas, le suivant pas à pas, comme dans un jeu vidéo. Grand angle, courte focale, décor hostile aux perspectives démesurées. Nul besoin de chercher plus loin l’inspiration principale du Elephant de Gus Van Sant (2003). Même sobriété, même enfermement sensitif et mental, même violence souterraine, murmurante, qui ne demande qu’a émerger à la lumière du jour.
Le Sacre du Printemps
de Pina Bausch (Tanztheter Wuppertal), 1975, 37 min
Il y a un centre autour duquel se déroule l’action. Il fait chaud, la tension entre hommes et femmes est palpable et quelqu’un doit consentir à un sacrifice. « Le Sacre du printempsne comprend pas d’intrigue » nous dit le compositeur Stravinsky. Les interprètes de Pina Bausch dansent jusqu’à l’épuisement. Vêtus de peu, la terre noire leur colle à la peau. Oui, jusqu’au point où ça commence à faire mal. Juste avant la Première Guerre mondiale, la création en 1913, au Théâtre des Champs-Élysées, fut un scandale retentissant qui marqua le début de la danse moderne, du moins celle du XXe siècle. Parce que le scandale fut si éclatant, la chorégraphie de Nijinski tombait presque dans l’oubli et devenait, à tort, secondaire. La musique de Stravinsky, en revanche, s’imposa et fut interprétée par d’autres chorégraphes célèbres, parmi eux Martha Graham et Maurice Béjart.
Duo chant & contrebasse par Léa Bechet et Guillaume Hogan Elephant de Alan Clarke, 1989, 39 min Le Sacre du Printemps de Pina Bausch (Tanztheter Wuppertal), 1975, 37 min