Édito
Ah, l’éternel problème de la différence… Plus on avance dans le temps et plus on pourrait imaginer que les différences entre les gens causeraient moins de dissonances entre nous. Comme si la société pouvait arriver à atteindre une forme de maturité avec l’âge. Et pourtant, s’il y a une chose qu’il semble difficile de pouvoir changer, c’est bien l’acceptation de ce qui est différent, de nous, ou du reste, ou de la majorité. Les normes et le “comme il faut” restent incontournables. La société fait bloc et il y a toujours eu et semble-t-il aura toujours les “marginaux”, ceux qui sortent du moule, ne rentrent pas dans les clous, et sont pour cela ostracisés.
C’est assez fascinant de voir comment ces outsiders sont rejetés et maltraités par le monde comme il va, tout en étant dans les histoires et au cinéma des personnages adulés et célébrés. Je voudrais embrasser avec ce programme ces outcasts, ces underdogs, souvent freaks irrésistibles devant la caméra conquise, mais aussi parfois haïs comme des monstres incompréhensibles – qu’ils seront parfois, à moins que…?
Ce programme va surtout se pencher sur des films assez méconnus du grand public, découvrir des êtres hauts en couleurs perdus dans les marges du système, mais je n’oublie pas – avec le même regard étonné – que ce phénomène a lieu dans le cinéma mainstream, avec ces personnages qui ne tiendraient pas une minute dans notre société, mais soulèvent pourtant l’affection et les applaudissements du public qui fait pourtant souvent corps avec les normes sociétales.
I mean, superheroes are all freaks, c’mon!
Kalyane de Eyes of Mars
Y a-t-il besoin de présenter John Waters ? Le filthy roi sacré du trashy, du transgressif et du sale ? Notre dirty dream à tou.tes ? Vous avez sûrement déjà vu ou entendu parler de Pink Flamingo et l’image de Divine vous est familière… Dans le film que je vous présente, personne ne mangera de crotte de chien, on reste dans le soft. Cry-Baby est une comédie kitsch, camp et rockabilly déjantée. C’est l’histoire d’une petite banlieue propre en apparence, où les squares, les gentils garçons proprets coincés, sortent avec les jolies filles sages. Mais Cry-Baby et sa bande de freaks sont là pour foutre le bordel et une jeune fille en a marre d’être sage, justement.
Je n’aime pas les comédies musicales pourtant ce film en est une. Mais, pas votre comédie musicale typique… Chaque numéro est une explosion jouissive délurée et délirante. On est chez Monsieur John Waters, tout de même ! Chaque détail a sa dose de transgression, un petit côté crado qui fait drôlement plaisir. Vous aimez Grease ? Préparez-vous pour un niveau de qualité incomparable… Vous n’aimez pas Grease ? Tant mieux, Cry-Baby est alors le film qu’il vous faut. No offense, mais Cry-Baby, c’est Grease pour les cool kids. Je voudrais qu’on regarde ce film en riant tous ensemble et chantant à tue-tête si l’envie nous en prend. Les couleurs, décors et costumes sont irréprochables et je voudrais qu’on s’en inspire tou.tes pour se costumer le soir de la projection. Une foule de vestes en cuir, pin-ups graisseuses, punks colorés, des couleurs criardes et trashy, no limits. Du cuir, du vinyl, du rouge du rose et du léopard, trop de maquillage…c’est facile. “Good girls want it bad, bad girls want it worse.” Ça sera le 19 avril, ça sera mon birthday, et j’ai vraiment envie qu’on se marre tous ensemble. My birthday wish, please, Mr Jailer! “I’m so tired of being good!”
“Some call me director, producer, filmmaker. I prefer to call myself pube-king.” – John Waters
“I don’t like rules of any kind. And I seek people who break rules with happiness – and not bringing pain to themselves.” – John Waters
“To me, bad taste is what entertainment is all about. If someone vomits watching one of my films, it’s like getting a standing ovation. But one must remember that there is such a thing as good bad taste and bad bad taste.” – John Waters
Kalyane de Eyes of Mars
Cry Baby
de John Waters | 1990 | États-Unis | 1h16
Eisenhower est Président des USA. Le rock’n’roll est roi. Et Wade Walter, alias « Cry Baby » est le Bad Boy le plus populaire de sa fac. À Baltimore en 1954, la simple larme de cet irrésistible Blouson Noir suffit à rendre les filles hystériques – en particulier la candide Allison Vernon-Williams – une riche et belle poupée qui est très attirée par le jeune rebelle et son monde défendu de la musique rock, des voitures de sport et des filles faciles…
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 6€ et valable sur une année civile.
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