Si je te demande d’ouvrir les yeux, et que tu nous montres
que tu n’es pas aveugle, peux-tu le faire pour le cinéma ?

Réalisateur à un acteur durant d’un casting dans Salaam Cinema (Mohsen Makhmalbaf, 1995)

1979, le Shah est destitué durant la révolution islamiste, l’empire est renversé. La République Islamique d’Iran est instaurée avec pour guide : l’ayatollah Khomeini. Les films produits à l’ère du Shah, calqués sur la formule hollywoodienne, sont vus comme un outil de propagande du modèle occidental. Toutes les salles de cinéma du pays sont brûlées, filmer est passible de la peine de mort. La représentation visuelle interdite par la religion, l’Iran est alors une terre dont les seules images sont ses poèmes.

Puis Khomeini regarde à la télévision La Vache de Dariush Mehrjui, et l’admire. Tragédie simple sur un villageois attristé sur la mort de sa vache dont il était amoureux, le film sorti en 1969 était interdit sous le règne du Shah où le réalisme était banni. Khomeini déclare la production de films dépeignant des quotidiens simples admise : le cinéma sort du feu, mais soumis à une censure très stricte se conformant à la charia, avec une interdiction quasi intégrale de visionnage de films provenant de l’occident.

De cette censure, naît un cinéma décrivant poétiquement la vie ordinaire, métaphorique, symbolique, humaniste. Il lui sera donné le nom de Nouvelle Vague Iranienne, évoqué au pluriel parfois pour inclure des œuvres plus récentes.

Unique fait positif de ces nouvelles règles selon Mohsen Makhmalbaf : le bannissement d’Hollywood.

 

Les pays non-occidentaux ont-ils des idées, des images qui leurs sont propres ? Pourquoi certains pays n’ont pas d’images pour se raconter ? Pourquoi certains pays doivent-ils nous imposer leurs rêves alors que nous avons les nôtres ?

Mohsen Makhmalbaf

Ce cycle est une proposition de 7 films iraniens, spatialement localisés dans des zones souvent jamais filmées.

Il y a dans le nord le quotidien en noir et blanc des lépreux de la colonie de Baba Baghi qui se maquillent et se marient (La Maison est Noire), et celui, dans le sud en couleurs, de la tribu nomade des Gashgai qui cueillent des fleurs pour fabriquer des tapis pouvant prendre la forme de femmes amoureuses (Gabbeh).

Il y a l’espoir d’une mère de soigner sa fille de l’héroïne en l’extrayant de Téhéran, capitale bruyante, pour la conduire dans la campagne sur les bords de la mer Caspienne (Mainline) et d’Amiro, orphelin des rues d’Abadan, ville pétrolière au centre du pays, qui veut aller à l’école (Le Coureur).

Plus isolés encore, il y a Kak Satellite et sa troupe d’enfants qui troquent des mines contre des satellites pour avoir des nouvelles de la guerre dans un camp de réfugiés kurdes aux frontières montagneuses de l’Irak (Les Tortues Volent Aussi).

Et Rahmat, sur sa barque, qui recueille les larmes des habitants des îles blanches et stériles du lac salé d’Ourmia. (The White Meadows)

Finalement il y a Baktay, qui vit dans les ruines des Bouddhas géants de Bâmiyân, en Afghanistan. Film iranien en dehors de ses frontières, dans un pays presque sans image, il dénonce un fait : les bouddhas n’ont pas été détruits, ils se sont écroulés de honte devant l’indifférence de l’Ouest sur le reste du monde. (Le Cahier)

Paradoxalement, presque tous les films projetés cette semaine sont interdits en Iran, et la majorité des réalisateurs sont aujourd’hui exilés en occident.


Le programme du cycle

 

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