MUFF #5 | AAF #1 | Muta(nx)tions Composites

Appel à films courts internationaux : programme #1

Au MUFF, nous témoignons d’une tendresse particulière pour les esthétiques dégenrées, aventureuses, contestataires, poétiques, féériques, pornographiques, ridicules…

Nous privilégions les films produits de manière indépendante déplaçant le regard et révélant de nouveaux langages sans hiérarchie, ni préjugés. Seuls les clip musicaux, les fictions classiques, les documentaires télévisuels et les films d’animation pour enfants ne sont pas considérés. La compétition se conçoit généralement en deux programmes pour deux séances accessibles au public à prix libre.

Les films sont, en fin de séance, soumis aux votes des spectateur·ice·s. À l’issu du festival, un prix du public – distinction symbolique, mais ni trophée ni chèque – est décerné pour le film favori au sein de chaque programme.

Erebo Rose

Alors qu’il mène une existence morose d’« artiste » désoeuvré et précaire avec son colocataire Sara dans un HLM de banlieue moche, Hanté découvre une pièce secrète derrière le lavabo de sa salle de bain. Il apprend que Sara avait été mis au courant de l’existence de ce solarium par un.e certain·e Erebo Rose.

Verdure

Calypso Debrot / France / 2022 / vidéo / couleur / sonore / 9 min

Ni ode, ni fresque
Ni tract, ni manifeste
Ni ballade, ni herbier
Les cheveux dans les branches
Les pieds dans les ronces
Les mains pour les orties et la vieille caméra
Les yeux, l’âme et la voix pour les fleurs, pour la verdure.

On Unshaped Dialogue

Charlotte Clermont / Canada / 2023 / 16mm transféré en vidéo / couleur / sonore / 3 min

Nous pouvons inventer des histoires qui utilisent les figures que nous avons rencontrées. Des images qui s’allient à celles du présent et du passé, de la synthèse vidéo à la pellicule. Nous pouvons inventer des histoires qui utilisent des personnes aimées pour qu’elles récitent des textes sur les mathématiques. Elles peuvent aussi toucher des objets, avec attention. Des personnes aimées qui ne ressentent pas la même chose.

Iconoplast

Sara Bonaventura / Italie / 2021 / vidéo / couleur / sonore / 8 min

Iconoplast : une cosmogonie synthétique tentaculaire. Une spéculation sur l’avenir du plastique.
« Imaginez des visiteurs extraterrestres arrivant sur Terre dans un futur lointain… »

Iconoplast propose le récit spéculatif d’un avenir post-humain, mais familier et accueillant, dans lequel le plastique prend vie. Dématérialisations vidéo, technofossiles, accessoires sculpturaux et conglomérats de plastiques recyclés composent une vidéo immersive, un microcosme fluide et inquiétant, où l’homme a été remplacé par de nouvelles espèces inattendues qui colonisent la planète dans un hymne à la vie.

TR333

April Lin 林森 / Royaume-Uni / 2021 / vidéo / couleur / sonore / 10 min

En collaboration avec l’écologiste Dr. Nalini Nadkarni, l’artiste-cinéaste April Lin 林森 présente « TR333 », un documentaire spéculatif qui imagine une nouvelle espèce d’arbre à partir de la littérature scientifique sur les plantes et la résistance au climat. Cet arbre est une réponse d’adaptation au climat, une forme de vie née de la résilience et de l’espoir. Lorsque l’esprit qui habite l’arbre émerge pour converser avec le spectateur, il partage avec nous son expérience du traumatisme générationnel écocide, nous incitant à réfléchir à la manière dont tous les êtres de la planète sont profondément liés et à honorer notre responsabilité collective les uns envers les autres.

Eye Thorn Forrest

Katina Bitsicas / Etats-Unis / 2021 / vidéo / couleur / sonore / 4 min

Eye Thorn Forrest repositionne des traces de mémoire désintégrées à travers des lignes visuelles et auditives, reliant ces cartographies par des affiliations avec la recherche de champignons. Reliant métaphoriquement l’apparition spontanée de souvenirs à des croissances physiques se produisant au-delà de la portée de l’œil, les visuels se désintègrent dans et hors de la vue dégagée. L’audio se dissout grâce à des techniques de manipulation d’échantillons granulaires, faisant sonner les schémas de croissance imparfaits mais persistants du mycélium et de la mémoire.

Black Hole Space Debt, or a Basic Guide to Syncing Sound and Image

Stephen Wardell / Etats-Unis / 2022 / 16mm transféré en vidéo / couleur / sonore / 13 min

Ce film est à la fois un récit de science-fiction spéculative sur les milliardaires de l’espace et un document d’instruction sur la création d’une bande sonore optique faite à la main. Au fur et à mesure que le film progresse, la nature de la bande sonore en vient à parler de la façon dont l’exploration spatiale fait partie d’une répétition plus large et systémique du colonialisme et du péonage par la dette.

Moonlight variations with an ending

Henrique Cartaxo / Brésil / 2022 / vidéo / couleur / sonore / 5 min

Moonlight variations with an ending (variations au clair de lune avec une fin) provient d’une exploration du bruit ISO élevé d’un vieil appareil photo numérique, en contemplant la nuit et le ciel du matin, en rêvant de la fin du monde. Quelques images générées par code et des inserts provenant de captures de télévision à tube cathodique sont présents. La bande sonore est enregistrée à la maison, avec l’ajout de rythmes électroniques et d’un échantillon d’une vieille cassette qui joue « 4 Impromptus, Op 90, D. 899 : No.3 en sol bémol majeur : Andante », de Franz Schubert.

Blinded by Centuries

Mai Parinda / Thaïlande / 2023 / vidéo / couleur / sonore / 14 min

Blinded by Centuries explore l’évolution de la conscience dans un paysage post-humain spéculatif. Une génération à la dérive, existant entre les domaines terrestres et mythiques, retrace l’histoire pour imaginer un avenir avant la transformation. Inspiré par des vidéos musicales contemporaines, il s’agit d’une relecture auto-fictionnelle du conte bouddhiste d’Asie du Sud-Est appelé « Phra Ros Meri » (Douze sœurs).

TV SNOW & TRASH BASS la dimension du larsen

Marion Friedlander / France / 2023 / vidéo / couleur / sonore / 5 min

Le loup marécage danse avec ses rêves, ressent la lourdeur, aime et se souvient. Son corps s’efface, s’intègre dans une autre texture. Son corps bouge, mais ne va pas à la même vitesse que son esprit. Il le suit, absent. Et il s’enfonce là-dedans, confortablement, aussi lourdement que sa compréhension des choses. Le cœur est un peu plus lourd que le reste.