Édito
MAGMA c’est des rencontres sensorielles hissées sur lignes de crêtes pour créer un champ de tensions entre performances musicales et projections de films au geste franc. Comme un rêve éveillé, un songe, on pénètre la salle obscure, les yeux fermés, l’oreille dressée. Des images mentales affluent, sollicitées par les signaux électriques et/ou acoustiques. Puis c’est le silence, le noir se fait, l’écran s’anime. Le paysage sonore par lequel on est d’abord traversé vient irriguer notre perception de ce qui rayonne depuis la cabine de projection. MAGMA est ce surgissement de force contenue, puissance tapie dans nos profondeurs pour convoquer la violence du monde et son envers. Mélange de langues, de sons, d’images « de rien », d’images « de tout », MAGMA invite au rugissement, au chant d’amour, à la rage de vivre, à la rêverie.
« Interrompues, ou fermées, ou sanglantes les voix de la terre, voici que s’ouvre, timidement, le chemin du cosmos. »
« Il semble qu’il n’y ait pas de solution à cette impasse dans laquelle s’agite le monde de la paix et du bien-être. Peut-être seul un retournement imprévu, inimaginable… une solution qu’aucun prophète ne peut deviner…
une de ces surprises qu’a la vie quand elle veut continuer… peut-être. »
« Un appel désespéré au changement. Une foi acharnée dans les puissances de la vie. »
Pier Paolo Pasolini, Appendice alla Rabbia : il trattamento (1962)
Partie 1 | Live de Simon Sieger
© Anne Flouti
Simon Sieger est pianiste. Initié par son père, saxophoniste de la scène free-jazz indienne, Simon Sieger s’est ensuite formé en autodidacte au trombone, à l’accordéon et au tuba. Il travaille, dans la théorie comme dans la pratique, sur le dialogue dans l’improvisation. Cette démarche l’a conduit à s’intéresser au jazz depuis ses débuts jusqu’à sa forme plurielle actuelle et à considérer la musique comme une pratique à la fois sociale et sémiologique. Pilier de nombreux groupe marseillais et berlinois de styles extrêmement variés, du jazz-manouche au punk en passant par la cumbia, le swing, l’improvisation libre, la fanfare et le circuit bending, Simon Sieger est un couteau-suisse apprécié aussi bien par des musiciens célèbres avec qui il joue régulièrement, parmi lesquels Famoudou Don Moye, Sabir Mateen, Umlhaut Big Band, Joel Grip ou encore Archie Shepp, que par des formations plus confidentielles dont il apprécie le caractère libre et inventif.
> Quelques articles
2011 : « Comment le silence d’André Souris nous parle » in Itamar, Revista de investigaciòn musical.
2012 : « La responsabilité du musicien improvisant » in Ontologies de la création, L’Harmattan.
2013 : « L’instant d’improvisation » in Ontologies de la création Vol. 2, L’Harmattan.
2014 : « Du lieu en improvisation » in Ontologies de la création Vol. 3, L’Harmattan.
2021 : « Mémoire des rêves » in Pavillon Critiqve, éditions Journaud
> Quelques disques
2011 : Nice Folks, avec Paul Elwood, Famoudou Don Moye et Jean-Marc Montera, Innova Recordings.
2011 : Improvisation Music Vol. I avec Thomas Weirich et Famoudou Don Moye, autoproduction.
2013 : Attica Blues live, I hear the sound, d’Archie Shepp
2014 : Thèmes et Variations, avec Thomas Weirich, Label Durance.
2020 : ESSE Début, avec Eda Er, Elektramusic.
2021 : Crying Out Loud, avec JayVe Montgomery, Dan Bitney, Olivia Scemama, et Rob Frye, The Bridge Sessions.
2021 : Elastic Bricks, avec Joel Grip et Michael Griener, Umlaut Records.
Partie 2 | La Rabbia de Pier Paolo Pasolini
1963 | Italie | 50 min
La rage est un poème filmique en prose et en vers, un essai polémique mêlant radicalité et lyrisme. On y trouve le Pasolini le plus âpre et le plus clairvoyant. Traduit en français pour la première fois, La rage est le texte littéraire le plus explicitement politique de Pasolini. En interrogeant les événements et la société de son temps, avant l’avènement définitif de l’uniformisation, La rage éclaire aussi, d’une façon saisissante, notre temps. Essai de Pasolini « d’inventer un nouveau genre cinématographique », de « faire un essai idéologique et poétique avec des séquences neuves ». Premier épisode d’un film de montage en deux parties, (la deuxième partie ayant été réalisée par l’écrivain Giovanni Guareschi, l’auteur de la série des Don Camillo).
Fabrice Bourlez, Pasolini ou la rage d’aimer
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu.
L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.
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