Mai-68 est à la fois un moment crucial et un mirage. Le mirage de toutes les versions synthétiques de ce qui s’est passé s’en chargent. Le philosophe Dembe dit notre seul identité c’est le trajet. Partant de cette idée nous avons voulu réunir des trajets que nous suivons mot à mot dans des entretiens qui durent une heure.
Pour chacune des 22 personnes interrogées, Mai-68 a joué un rôle de bascule, d’accélérateur. Donner à entendre cette addition, c’est proposer une immersion pour ressaisir en profondeur ce qui s’est réellement débattu.
C’est permettre à chacun de se forger sa propre opinion.
Tout semble se jouer autour d’une conception ouvriériste. Dès lors il y a ceux qui vont pousser cette logique au paroxysme. Et ceux qui vont imaginer d’autres fronts de questionnements.
Il y a ceux qui participent au bref été du mouvement libertaire du 22-Mars
Il y a ceux qui se lancent dans la fabrication de journaux
Il y a ceux qui accompagnent les révolutions des pays tiers
Il y a ceux qui s’établissent en usine
Il y a ceux qui profitent du bouillonnement social pour franchir les barrières
Il y a ceux qui en veulent en finir avec le bagne asilaire
Il y a ceux qui veulent changer l’université
Il y ceux qui essayent de mettre des mots sur ce qui bouge
Il y a ceux de la Sorbonne
Qui sont-ils ?
Emmanuel Terray, anthropologue
De Stéphane Gatti, France, 2017, 1h00
Ancien élève de l’École normale supérieure (de 1957 à 1961), agrégé de philosophie, il s’oriente rapidement vers l’anthropologie après avoir découvert les « structures élémentaires de la parenté » de Claude Lévi-Strauss et rencontré Georges Balandier, dont l’« anthropologie dynamique », ancrée dans l’histoire et le politique, le séduira. Nommé en 1964 assistant à l’Institut d’ethnologie de l’université d’Abidjan par le ministère de la Coopération, il en vient à soutenir une thèse sous la direction de Paul Mercier, consacrée à l’ethnosociologie des Didas de Côte d’Ivoire, qui constituent son premier terrain d’ethnologue.
Il cherche alors à constituer une anthropologie politique qui puisse s’inscrire dans le projet marxiste de Louis Althusser. Installé depuis quelques années à Abidjan, où il deviendra doyen de l’université, il doit revenir à Paris après les événements de Mai 68, pour lesquels il avait affiché trop de sympathie pour le mouvement. Militant maoïste au PSU, qu’il quitte en 1972. Il intègre la nouvelle équipe de l’Université de Vincennes. Il soutient en 1984 son doctorat d’État sous le patronage de Georges Balandier avec une thèse sur le royaume Abron du Gyaman (publiée en 1995), et est élu directeur d’étude à l’EHESS.
De la faculté de Vincennes aux luttes des sans-papiers, de l’anthropologie en Afrique à la réflexion sur le droit des étrangers, Emmanuel Terray interroge opiniâtrement le lien entre ici et là-bas, vu d’ici ou de là-bas. Structurant ce questionnement, à travers et au-delà de Mai-68 : le marxisme. Une radicale ouverture au réel que transmet Louis Althusser à cet anthropologue agrégé de philosophie. Rapatrié de Côte d’Ivoire pour avoir publiquement soutenu le mouvement de mai, l’ancien professeur coopérant retrouve dans le creuset de Vincennes le monde entier et des horizons communs de luttes. Là, l’enseignement devient échange, la transmission du savoir s’ouvre au partage d’expériences. Ce plain-pied, cet autre rapport à l’autre, il en retrouve un possible dans l’engagement aux côtés des collectifs de sans-papiers à partir de l’occupation, en 96, de l’église Saint-Bernard.
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