Mai-68 est à la fois un moment crucial et un mirage. Le mirage de toutes les versions synthétiques de ce qui s’est passé s’en chargent. Le philosophe Dembe dit notre seul identité c’est le trajet. Partant de cette idée nous avons voulu réunir des trajets que nous suivons mot à mot dans des entretiens qui durent une heure.
Pour chacune des 22 personnes interrogées, Mai-68 a joué un rôle de bascule, d’accélérateur. Donner à entendre cette addition, c’est proposer une immersion pour ressaisir en profondeur ce qui s’est réellement débattu.
C’est permettre à chacun de se forger sa propre opinion.
Tout semble se jouer autour d’une conception ouvriériste. Dès lors il y a ceux qui vont pousser cette logique au paroxysme. Et ceux qui vont imaginer d’autres fronts de questionnements.
Il y a ceux qui participent au bref été du mouvement libertaire du 22-Mars
Il y a ceux qui se lancent dans la fabrication de journaux
Il y a ceux qui accompagnent les révolutions des pays tiers
Il y a ceux qui s’établissent en usine
Il y a ceux qui profitent du bouillonnement social pour franchir les barrières
Il y a ceux qui en veulent en finir avec le bagne asilaire
Il y a ceux qui veulent changer l’université
Il y ceux qui essayent de mettre des mots sur ce qui bouge
Il y a ceux de la Sorbonne
Qui sont-ils ?
Jean-Pierre Thorn, cinéaste
De Stéphane Gatti, France, 2017, 1h00
Il commence sa carrière à Aix-en-Provence par des mises en scènes théâtrales. Il tourne son premier court métrage en 1965 et, en 1968, son premier long métrage dans l’usine occupée de Renault-Flins, Oser lutter oser vaincre, Flins 68, exemple du cinéma militant. Il abandonne ensuite le cinéma pour un poste d’ouvrier à l’usine Alsthom de Saint-Ouen où il exerce des responsabilités syndicales au sein de la CFDT.
Il fait son retour dans le monde du cinéma en 1978 ; il réalise plusieurs documentaires et un long métrage intitulé Je t’ai dans la peau.
1966 : Emmanuelle (ou Mi-vie) (court métrage), primé en 1966 au Festival du film 16 mm d’Évian
1968 : Oser lutter oser vaincre, Flins 68
1980 : Le Dos au mur (documentaire)
1981 : La Grève des ouvriers de Margoline (moyen métrage)
1989 : Je t’ai dans la peau
1993 : Bled Sisters2
1997 : Faire kifer les anges (documentaire)
2003 : On n’est pas des marques de vélo (documentaire)
2006 : Allez, yallah ! (documentaire) Cargo Films producteur Jean-Jacques Beineix
2010 : 93 : La Belle Rebelle (documentaire)
Peut-on filmer les luttes sans les trahir ? Ou le détour de l’image permet-il de les rendre à elles-mêmes ? L’une des vertus du trajet de Jean-Pierre Thorn est de ne pas trancher. « Je filmais, on voulait faire la révolution. » Les états généraux du cinéma en Mai-68, puis Ligne rouge ; il faut aller au-delà, s’établir en usine pour éprouver la valeur des mots. L’engagement syndical à la CFDT et les luttes des travailleurs immigrés sont une école de vie et de politique. Mais que penser de la pertinence de l’établissement quand des militants « professionnels » confisquent la parole de ceux qu’ils étaient venus rencontrer et soutenir ? Jean-Pierre Thorn, déçu, quitte l’usine, non sans l’impression de trahir. Peu après, c’est la grande grève : il revient filmer l’occupation d’Alsthom en 78. Le Dos au mur, que se réapproprient alors les travailleurs, souligne la crise du syndicalisme. Quel rapport de l’individu au collectif ? La délégation de pouvoir ne prive-t-elle pas les ouvriers de parole ? Comment s’approcher de leur vécu ? En situation, les images qui reflètent les contradictions réelles peuvent ainsi soutenir le désir de les dépasser.
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