Édito
Ce cycle porté à quatre mains est le fruit d’une conversation qui a mûrit et éclot dans le temps. À l’origine, l’expérience des saisons agricoles, des lectures parcourues, des images et des films partagés. Et, peut-être, un peu de nostalgie aussi – cet état de regret mélancolique d’un monde qu’on n’a pas vécu. De la curiosité pour un mode de vie davantage qu’un métier, qui reste aujourd’hui encore rythmé par les saisons. Une sorte de fascination pour ces femmes et ces hommes pris dans les rouages d’une activité qui ne tolère pas le repos. Certains des films qui sont proposés font mémoire. Ils portent en eux la trace d’un monde qui n’en finit pas de disparaître et qui pourtant perdure et mute. Le geste cinématographique, dont celui de Vittorio De Seta est peut être le plus manifeste, s’est longtemps attaché à enregistrer et restituer ce « monde perdu », comme l’expression d’une urgence à filmer ce qui a été, ce que l’on croit qui est, ce que l’on veut qui soit.
Paysans de la mer (Contadini del mare)
de Vittorio De Seta | 1954 | Italie | 9 min | Vostfr
Au petit matin, des pêcheurs siciliens prennent la mer pour capturer le thon. Ramant et chantant, ils gagnent la route que, depuis des millénaires, le poisson emprunte. Ils jettent leurs filets et attendent sous une chaleur écrasante le passage d’un banc.
Quand, dans les filets, affleure le tribut de la mer, c’est l’éternelle alternance de la vie et de la mort qui se répète.
Leviathan
de Lucien Castaing-Taylor, Verena Paravel | 2012 | États-Unis, Royaume-Uni, France | 1h27
En embarquant sur un chalutier pour dresser le portrait d’une des plus vieilles entreprises humaines, Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor témoignent, dans un flot d’images sidérant, de l’affrontement qui engage l’homme, la nature et la machine. Tourné à l’aide d’une dizaine de caméras numériques ballottées au gré du vent et des vagues, sanglées aux corps des pêcheurs, aux cordages du bateau, gommant tous repères, et où la mer et le ciel finissent par se confondre, ce documentaire nous avertit des menaces de la pêche intensive autant qu’il révèle la beauté foudroyante des entrailles de l’océan.
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 6€ et valable sur une année civile.
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