Édito
Regarder, choisir, partager. Programmer donc. Ici le geste est collectif. Le programme réunissant les œuvres montrées lors de cette soirée est le fruit du travail commun des stagiaires de la formation audiovisuelle dispensée au centre pénitentiaire des Baumettes, réalisé dans le cadre des actions de réinsertion portées en partenariat avec l’administration pénitentiaire, par Lieux fictifs et d’un groupe d’étudiant·es des Beaux-Arts de Marseille, elles et eux-mêmes engagées dans des questions d’images et de films.
Un programme élaboré ensemble, au fil de séances projections et de discussions menées aux Baumettes, à partir d’un choix issu de la très riche collection Vidéo et image animée du Centre national des arts plastiques, collection exceptionnellement mise à disposition pour ce projet, conçu en parallèle de la résidence Cnap de Lamine Ammar- Khodja aux Baumettes.
Une collaboration entre l’École des Beaux-arts de Marseille – INSEAMM, Lieux fictifs et le Centre national des arts plastiques, avec le soutien de l’INA Méditerranée.
Soirée présentée par les stagiaires et les étudiant·e·s, en présence de Pascale Cassagnau, responsable de la collection Vidéo et image animée du Centre national des arts plastiques.
Le Studio Image et mouvement est soutenu par la Direction de l’Administration Pénitentiaire, la Direction Régionale des Affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance, le Conseil régional Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil départemental des Bouches-du- Rhône, la Ville de Marseille, la Fondation de France et le CNC.
Un Archipel, des manières de (re)faire des Mondes
La grande nouvelle de Éléonore Saintagnan
2019 | 15 min | Coproduction Centre National des Arts Plastiques / GREC, collection L’Animal
Par une nuit de camping sauvage, un enfant peine à trouver le sommeil. Pour l’aider à s’endormir, son oncle lui raconte une histoire. Nous voici dans une ferme du 19è siècle où a grandi le petit Pierre Brisset – poète linguiste autodidacte… contemporain de Charles Darwin- qui y a fait ses premières découvertes.
Une traversée et une initiation à la vie à travers les yeux de l’enfant que nous offre Eléonore Saintagnan, dont les films et les installations réinvestissent les croyances comme les pratiques populaires. Et nous mène ici à la frontière entre l’ethnologie et le conte, jouant du vrai et de l’invraisemblable, dans un monde peuplé d’animaux.
Djo de Laura Henno
2018 | 13 min | Shimaoré VOSTFR | Spectre production
La nuit, dans les hauteurs de Mayotte. Hommes et chiens y entretiennent un rapport presque fusionnel d’espèces compagnes qui partagent un même territoire de transformation et d’autonomie. Avec Djo, voici une immersion sensitive et énigmatique dans le monde de Smogi et de ses chiens, mais aussi avec la puissance des éléments, la nature et les esprits malins qui la peuple.
Laura Henno, photographe et cinéaste, poursuit ici son travail qui s’attache aux des existences et aux voix plurielles qui habitent en marge de la société, communauté qu’elle suit au long cours, et où elle sonde les espaces de liberté et de résistance qui s’y inventent dans l’adversité.
Un archipel de Clément Cogitore
2011| 11 min | Anglais VOSTFR | Le G.R.E.C
Soit un fait divers qui s’est déroulé dans un sous-marin nucléaire de la marine britannique, échoué sur les côtes écossaises. L’enquête menée ici par Clément Cogitore se compose d’images glanées sur internet et de photos et vidéos d’agences de presse. Convoquant un imaginaire fantastique sombre, tout en suggestions et conjectures, Un archipel nous offre mieux qu’une élucidation : une traversée dans l’univers du secret, et une plongée dans l’opacité des êtres et les rêts du pouvoir, comme nous y inviteront par la suite Ni le ciel, ni la terre (2015), ou bien encore Braguino (2017).
Le Park de Randa Maroufi
2015 | 14 min | Arabe VOSTFR | Le Fresnoy
Casablanca, le jardin Yasmina, parc d »attraction désaffecté, et lieu de rencontre et de transgression d’une jeunesse sous pression. Partant des images nourries de fantasmes circulant sur les réseaux, Randa Maroufi dont les films et les photographies par leurs (re)mises en scène explorent les zones de friction – frontières physiques ou mentales, de Bab Sebta (2019) à la série Les Intruses initiée en 2018-, y recompose une déambulation fascinante aux résonnances politiques aigües. Et nous immerge dans un espace littéralement suspendu, habité de vies désaccordées, entre jeux, désir et frustration.
La domination du monde de Neïl Beloufa
2012 | 28 min
« La Domination du Monde était comme un jeu de rôle, dans lequel j’interrogeais des personnes lambda sur un problème politique local, puis leur demandais d’y trouver une solution qui devait forcément passer par une déclaration de guerre. C’est un système d’improvisation contrôlée, qui est ensuite réécrit au montage ».
Interrogeant le pouvoir, les espaces médiatiques et leur contrôle, les images, le langage, la propagande, la place de l’auditoire, thèmes récurrents de son œuvre (sculpture, video, installation) Neïl Beloufa nous soumet ici à l’inconfort d’un spectateur placé face à un miroir aussi faussement déformant et grinçant.
Œuvres de la collection Vidéo et image animée du Centre national des arts plastiques.
Le Centre national des arts plastiques (Cnap), est l’un des opérateurs de la politique du ministère de la Culture. Il a pour missions de soutenir et de promouvoir la création contemporaine dans sa plus grande diversité, tant du point de vue des disciplines que des parcours professionnels.
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 6€ et valable sur une année civile.