Édito
Avec les corpus de films que nous proposons, les spectateurs seront en présence d’un regard, celui de la caméra, qui touche et ressent, traduit et parcourt : un regard capable de nous faire percevoir les caractéristiques spatiales d’un environnement ou d’un artefact architectural, la manière dont il se rapporte aux éléments voisins, sa couleur, le poids et la légèreté, le tissage de ses surfaces, l’air qui y circule, la relation avec l’extérieur, le non construit, le vide, le vert, le ciel. Et le temps : chaque architecture a son temps propre, qui n’est pas celui de l’ère de la construction, mais le temps relatif à l’espace dans lequel l’oeuvre architecturale est placée. Comment le cinéma, art de l’espace, peut donc rendre sensible l’architecture, art du temps ?
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La Villa Santo Sospir de Jean Cocteau
1952 | 36 min
En 1950, Jean Cocteau est invité dans la villa de son amie Francine Weisweiller, à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Il y entreprend sa première grande décoration murale et nous en fait la visite commentée.
D’Annunzios Höhle de Heinz Emigholz
2005 | 52 min
L’écrivain Gabriele d’Annunzio s’est occupé pendant dix-sept ans, jusqu’à sa mort en 1938, de l’aménagement du Vittoriale sur le lac de Garde et de la décoration de la Villa Cargnacco qui s’y trouve. En juin 2002, une jam-session cinématographique a eu lieu dans la villa, à laquelle Heinz Emigholz avait invité Irene von Alberti, Elfi Mikesch et Klaus Wyborny. « La grotte de d’Annunzio » est né de la richesse du matériel ainsi obtenu. Le film a pour sujet les mises en scène de d’Annunzio en matière d’architecture intérieure. En tant qu’artiste d’État, il s’est efforcé en permanence de transformer sa maison en un lieu de culte représentatif. La décoration intérieure devient une affirmation de l’être. Le sens devient pouvoir, la signification kitsch, le dialogue décret. D’Annunzio est ainsi devenu le précurseur d’un mouvement lifestyle dans lequel les fétiches, le vol culturel et la mise en scène servent de substitut à la pensée.
Spender House de Emily Richardson
2018 | 13 min
La Spender House, dans l’Essex, a été conçue en 1968 par Richard et Su Rogers pour l’artiste Humphrey Spender. Spender House dresse le double portrait intime de l’oeuvre architecturale et de l’habitant, des architectes et du commanditaire. Spender est mort en 2005, mais son esprit continue d’imprégner les lieux. Le film explore les qualités architecturales uniques de cette maison – qu’on qualifie souvent de proto-postmoderne – et donne un aperçu de la vie et du travail de son ancien occupant, peintre, designer et photographe de la vie anglaise dans les années 1930 pour Mass Observation. Spender House est l’exploration temporelle d’un lieu, le portrait explosé d’une œuvre architecturale et de son occupant, appuyé sur des archives sonores d’interviews de Spender pour la British Library.
Emily Richardson
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme une possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu.
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