Édito
Que signifie voir un film ? Audiodécrire un film, permet de rendre accessible des films aux personnes déficientes visuelles ou aveugles. Mais aussi, et profondément, d’interroger, voire de mettre à plat, ce qui agit du cinéma sur le spectateur.
Assister à une séance d’un film audiodécrit, c’est aussi envisager comment quelqu’un fait effort pour transmettre une oeuvre, pour permettre que l’oeuvre transmette quelque chose à ses spectateurs. Nous sommes ainsi très heureux de proposer des séances de films audiodécrits au Videodrome 2 : l’accès pour tous à notre salle est un de nos axes essentiels de travail.
Les films de ce cycle seront diffusés dans leur version audiodécrite pour tous les spectateurs, déficients visuels ou non. Les séances des films de Johan Van der Keuken seront accompagnées (présentées puis suivies d’un échange avec la salle) par Marie Diagne qui les a audiodécrits.
Beppie de Johan van der Keuken
1965 | Pays-Bas | 38 min
Beppie a dix ans. Issue d’un milieu ouvrier, c’est une vraie gamine d’Amsterdam, drôle, pleine d’esprit. Spontanée, elle raconte pendant plusieurs mois ses aventures au cinéaste qui la suit dans sa vie quotidienne. Évocation de la vie, de la mort, de la télévision, de l’amour, de l’argent…
Les vacances du cinéaste de Johan van der Keuken
1974 | Pays-Bas | 39 min
Un petit village dépeuplé de l’Aude, un vieux couple confie à la caméra du “vacancier”, simple caméra à ressort, les souvenirs d’un autre temps : la guerre, la maladie, la mort… Le cinéaste néerlandais construit le film comme un recueil d’images autonomes qui, réunies, composent son univers mental : le bonheur familial, fragments de quelques-uns de ses films antérieurs, hommage au saxophoniste Ben Webster, deux poèmes des grands poètes contemporains néerlandais Remco Campert et Lucebert, un portrait du grand-père du cinéaste qui lui avait appris la photographie dès l’âge de douze ans…
Marie Diagne
Impliquée depuis longtemps dans les questions de transmission des arts, Marie Diagne décrit des œuvres depuis 2009 en collaboration avec un professionnel déficient visuel. Elle est auteure, directrice artistique, et elle interprète régulièrement ses textes. Elle développe aussi des temps de réflexion avec les usagers déficients visuels, et entretient des collaborations régulières avec diérentes associations d’usagers déficients visuels sur le territoire national.
Elle associe à sa pratique professionnelle un dialogue constant avec les publics et les lieux de diffusion, ainsi que des ateliers de découverte de l’audiodescription, à destination de tous les publics.
Formatrice pour l’Institut National de l’Audiovisuel, et modératrice des deux seules tables rondes dédiées en France à l’audiodescription pour le cinéma, elle est sollicitée par le CSA pour son expertise en audiodescription. Elle co-rédige en 2017 le premier rapport dédié à la qualité des versions audiodécrites diusées à la télévision. Ce rapport aboutit au Guide de l’audiodescription actuel. Marie est également sollicitée par le CNC, le ministère de la Culture et les réseaux associatifs pour son expertise en transmission inclusive du cinéma.
Marie fonde L’Oeil Sonore/Le Cinéma Parle en 2014. Une double exigence de qualité et d’indépendance, et une conviction profonde : “l’œuvre restituée n’est pas réductible aux seuls besoins de l’accessibilité. La version audiodécrite réalise l’ambition des arts : la rencontre collective d’une œuvre dans le respect de la perception non seulement sensorielle mais surtout sensible de chacun”.
Informations pratiques
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Prix libre
La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Toutes les séances du cycle