Édito
La grande majorité des films de cette liste sont des films d’horreur et de science-fiction, deux genres de films qui me marquent, me touchent et me suivent depuis que je suis tout·e petit·e. L’étrangeté a été ma première zone de confort.
Dans cette sélection j’ai mis pour la plupart des films qui ont affecté d’une manière ou d’une autre mon enfance et adolescence, ma scolarité, qui sont restés marqués dans ma rétine, ma mémoire émotionnelle, qui ont façonné les goûts et réflexions de l’adulte que je deviens.
Ils sont peuplés de personnages chez qui j’ai retrouvé ou qui sont devenus des membres de ma propre famille, qui m’ont touché·e, fait peur, avec qui et pour qui j’ai pleuré, et auxquels je me suis identifié·e… On y trouvera des monstres, des extraterrestres, des assassines, des marionnettes, des fantômes, des adolescentes souffre-douleur et bien d’autres entités. Je considère beaucoup de ces films comme mystiques et magiques, dans ma tête d’enfant je créais autour d’eux des sortes de mythes qui me hantaient presque, plus tard certains m’ont donné la sensation que leurs histoires faisaient partie de mes propres souvenirs.
J’avais besoin qu’on tente de capturer et retranscrire les rêves, les créatures invisibles qui nous accompagnent, les femmes terribles aux pouvoirs magiques, la violence au sein de la famille, à l’école, dans le monde, le deuil, de voir des traces de tout ce qu’au quotidien on essaie d’oublier, d’effacer, de cacher.
L’horreur et la science-fiction sont des genres qui en grandissant m’ont aussi blessé·e, dont je me suis senti rejeté·e, qui historiquement ont prouvé leur dangerosité lorsque les portes qu’ils ouvrent sont utilisés pour répandre des idéaux fascistes, racistes, antisémites, sexistes etc … J’ai appris à naviguer dedans en faisant le tri de ce qui me faisait du bien ou non, en les adorant et les haïssant extrêmement, parfois tout en même temps.
Neïla Alien