Il est certain que le titre du film La Révolution sexuelle n’a pas eu lieu ne laisse pas indifférent. C’est comme ça que ça c’est passé pour moi. On peut être attiré par une odeur, par un regard, par une couleur, par un son ou par un nom. Et puis il y a aussi celui de sa réalisatrice, Judith Cahen, qui est aussi autrice et actrice. Moi aussi je suis actrice et réalisatrice et je m’appelle Justine, ça ressemble un peu à Judith. Alors j’ai écris à Judith, elle m’a envoyé ses films, ils ont mis le temps à arriver, c’était presque aussi compliqué que pour la rétrospective Carmelo Bene, vous vous souvenez ? J’étais impatiente, elle m’a dit que Un Hamlet de moins avait beaucoup compté pour elle, et qu’elle avait présenté No sex last night et Sophie Calle quand le film était sorti, on m’envoyait des signes, il fallait absolument que je l’invite.
Avec Jacques Nolot, Judith Cahen est notre invitée d’honneur pour le cycle La révolution du désir et nous sommes très heureux de présenter son film La Révolution sexuelle n’a pas eu lieu en 35mm.
C’est le moment de vous rattraper si vous l’aviez raté en 1999, quand les ordinateurs avait des écrans cathodiques bien lourds et qu’on utilisait des CD-Roms. Avec une grande liberté de cinéma et beaucoup d’humour, Anne Buridan (interprétée par Judith Cahen) fait son introspection avec une « machine » et des électrodes sur le front. L’ordinateur stimule le mental et réunit les souvenirs, les fantasmes et le réel du personnage qui voyage dans une fiction documentaire surréaliste. Au programme : Le corps, la sexualité, la relation, la politique.


La Révolution sexuelle n’a pas eu lieu
de Judith Cahen – 1999, France, 2h
avec Judith Cahen, Alberto Sorbelli, Jean-Louis Loca, Eva Husson, Serge Bozon, Hélène Frappat, Emmanuel Giraud, Julien Husson, Catherine Hannoun, Axelle Ropert, Wilfred Benaïche, Dominique Cabrera, Jean-Jacques Cahen, Alain Michard,…

* projection pellicule 35mm *

Séance en présence de la réalisatrice Judith Cahen

« Je vais bientôt avoir trente ans, je n’ai plus une minute à perdre » se répète Anne Buridan sur le trajet entre chez elle et Radio Ultime, une radio associative qu’elle a fondée avec ses plus proches amis. Elle est convaincue que sa vie ne saurait continuer ainsi, dans le tumulte et la confusion.  »
Pour résumer, je dois ranger ma tête » explique-t-elle à deux de ses amis, Jean et Lucien, avant de se retirer.
Elle s’isole chez elle pour se consacrer à sa « machine », résolue à ranger méthodiquement sa tête selon 4 grands axes qui vont du plus intime vers la relation aux autres et au monde. Pour ce faire, elle nourrit la machine de fiches sur ses amis et d’images vidéo qu’elle a systématiquement répertoriées et qui témoignent des différents domaines de sa vie à revisiter. Grâce à des capteurs qu’elle s’applique sur le front, Anne accède à un autre monde où elle explore la multiplicité de ses désirs.
Pendant ce temps, à Radio Ultime, la vie continue, et Anne doit rompre ponctuellement son isolement pour revenir vers ses amis.
Tiraillée entre les deux mondes, Anne tente de faire des ponts avec sa machine, de connecter ses recherches personnelles et le quotidien de la radio.
C’est autour d’Alberto, le travesti qui passe d’un monde à l’autre, que le groupe de la radio fera son entrée dans le monde de la machine.
Les deux mondes ne se rencontrent pas sans violence…

« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C’est la question que pose joyeusement Judith Cahen en nous conviant à son grand déballage de printemps. Eh oui, contrairement à ce que l’on s’évertue à nous faire croire, la révolution sexuelle, comme la Guerre du Golfe, n’a pas eu lieu. Tout reste à faire et Anne Buridan décide de commencer par un peu de rangement…
À 30 ans, elle n’a « plus une minute à perdre » : serait-ce le signe d’un salutaire appétit de vivre, d’en découdre avec le désir, la politique, les images ? Ou, plus discrètement, l’émergence du doute et d’un sentiment « tragique de la vie » qu’engendre peu à peu l’angoisse du temps qui file si vite, l’adolescence qui s’estompe ? Va savoir… ?
Film-labyrinthe, film « mille feuilles », La révolution… reste, comme le dit malicieusement Patrick Leboutte, une formidable machine de guerre contre le social-réalisme officiel. Judith s’offre le luxe de parler de ce qu’elle connaît, ici et maintenant, au risque de la complexité, de l’entêtement ; au risque aussi, de perdre en route ceux qui oublient un peu vite que l’on peut encore aller au cinéma pour réfléchir, voire « travailler », pour reprendre un mot qui plane souvent sur nos discussions. Travailler à la comprendre, comme une société peut comprendre un individu, pendant qu’Anne Buridan travaille, elle, à grandir, à ne plus dépendre, ne plus aimer ceux qui s’éloignent trop vite. Quoi de mieux pour tout débrancher et laisser son corps « en proie à l’imminence », que de se connecter sur une machine célibataire ?
Joli prétexte de comédie informatique pour un film foisonnant, déstructuré et ample, qui laisse le spectateur épuisé mais séduit. Les situs nous avaient prévenus : on n’a jamais rien fait de bon en ménageant un public ; le cinéma de Judith, un peu comme la danse qu’elle aime tant, ferait « métaphore de ce que (sa) pensée fonde et organise » (Badiou) ; entre prise de tête et éclat de rire, Anne Buridan décrète la révolution permanente partout là ou « ça » se complique : à nous d’être à la hauteur. »
Vincent Dieutre pour L’ACID

https://www.youtube.com/watch?v=VTFYlK_5S48

Autrice, actrice et réalisatrice de plusieurs longs métrages distribués en salle : La croisade d’Anne Buridan, La révolution sexuelle n’a pas eu lieu, ADN (About David Nebreda), coauteur et actrice principale de Code 68 (“Anne Buridan aime les défis”), Judith Cahen poursuit un projet cinématographique aux frontières de la fiction, du documentaire et de l’autobiographie, qui interroge par ailleurs les frontières très fines entre le cinéma, le théâtre, l’art et la danse contemporaine. Elle réalise aussi des performances, ateliers de créations radiophoniques (À nos corps défendants d’après Les premiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille de Tiqqun) et d’autres formes qui lui permettent de se tenir sur les lignes de crête de ces frontières. Elle s’associe avec des artistes du spectacle vivant afin de développer son travail autour des questions du corps et de la figure de l’acteur (notamment : Les répliquants, avec Béatrice Houplain, « Art et politique » avec Alain Michard, Le flou de flouz, à la Villette, aux côtés de Sabine Macher). Elle pratique le yoga et a expérimenté le buto avec le danseur Katsura Kan et accompagne les joutes chorégraphiques d’Emmanuelle Huynh et Akira Kasaï. Elle fait partie de l’équipe des jeux W, à l’initiative de Joris Lacoste et Jeanne Revel et participe activement au collectif pointligneplan. Au Japon, à la Villa Kujoyama, elle réalise une ciné performance : Les opérateurs d’échanges et poursuit cette forme de cinéma prolongé sur différentes scènes. Parallèlement à la préparation de son prochain long métrage, elle s’associe avec des danseurs de la scène contemporaine.

> Voir le site web de Judith Cahen


La révolution du désir

 

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