Édito
JOUISSANCE(S)…de cinéma
Les films présentés ont en commun d’avoir été conçu dans la jouissance du cinéma.
Le cinéma et rien d’autre.
C’est quoi, une jouissance de cinéma ?
C’est le moment où l’empire du récit recule.
Reverse Angle
Wim Wenders | 1982 | États-Unis | 17 min | VOSTFR
« Hammett a fait couler beaucoup moins d’encre que le récit de sa production chaotique et que l’affrontement très symbolique entre deux visions du cinéma — celle du réalisateur européen et celle de Coppola, super producteur américain également cinéaste. Au milieu de ces mythologies proliférantes, Wenders reprend la parole, et la caméra. Il capte les derniers ajustements du film réalisés simultanément par cinq monteurs différents. Et, depuis l’intérieur des plans, à la table des dernières réunions de production, fait émerger une peinture plus nuancée, montre que la petite voix du cinéaste trouve toujours un chemin dans le rouleau compresseur industriel. Parce qu’elle rêve librement, et que son intimité se nourrit de peu pour inventer des images : une ville la nuit, le mouvement du métro, un texte d’Emanuel Bove. »
Damien Bertrand
Hammett
Wim Wenders | 1982 | États-Unis | 1h37 | VOSTFR | pellicule 16mm
Synopsis : Dashiell Hammett est auteur de polars, vivant à San Francisco en 1928. Ancien détective privé, ses romans s’inspirent de faits réels. Un soir, Jimmy Ryan, son coéquipier d’autrefois vient le solliciter sur une enquête qu’il mène. Hammett est réticent mais accepte de lui venir en aide. Il faut retrouver Crystal Ling, une prostituée disparue. Hammett s’aperçoit très vite que la jeune fille est très convoitée et qu’il n’est pas le seul à s’inquiéter de sa disparition.
« Godard disait de Hammett qu’il était le plus beau film de Wenders, plus beau que du Pirandello. Il n’évoquait pas le dramaturge au hasard. Le film propose mieux que le récit d’un pan de la vie de l’auteur du Faucon Maltais : la biographie de son imagination. Si Wenders évite si brillamment les écueils du film d’antiquaire, c’est parce que son rapport à cette matière n’a rien des regrets rétro, des nostalgies suspectes. Quand il filme Hammett, il vit, comme son personnage, à San Francisco, en 1928, possédé par ce temps, inspiré par cet espace.
Le film qui a survécu à deux tournages et cinq années de production chaotique est un métissage unique entre de grands motifs de l’âge d’or hollywoodien ressuscités en couleurs feutrées et un geste européen qui choisit comme fil conducteur les marches dans la ville du corps fatigué de son personnage qui anesthésie sa tuberculose à bouffées de tabac et lampées de bourbon. Quand l’euphorie s’immisce dans tous les interstices d’une trame éculée, c’est à n’en pas douter, un blues. »
Damien Bertrand
Informations pratiques
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