Édito
JOUISSANCE(S)…de cinéma
Les films présentés ont en commun d’avoir été conçu dans la jouissance du cinéma.
Le cinéma et rien d’autre.
C’est quoi, une jouissance de cinéma ?
C’est le moment où l’empire du récit recule.
Model Shop
Jacques Demy | 1969 | France | 1h25
Synopsis : George est sur le point de partir au service militaire. Auparavant, il veut sauvegarder son seul bien, une voiture de sport. Pour cela il doit trouver cent dollars. En poursuivant l’argent, il rencontre Lola, jeune française qui survit en faisant des photos sexy.
L’immense succès américain et les nominations aux Oscars de Les Parapluies de Cherbourg (1964) et Les Demoiselles de Rochefort (1967) permirent à Jacques Demy d’effectuer deux voyages aux Etats-Unis. Lors du premier séjour il fait la connaissance de Jerry Ayres, cadre Columbia avec lequel il sympathise et à sa seconde venue, Ayres lui propose de réaliser un film pour le studio. Jacques Demy qui s’ennuyait alors en France ne la quitte pas dans l’optique d’un film mais pour des vacances durant lesquelles il va totalement tomber en fascination pour Los Angeles. Du coup ce sont ces impressions d’européen face à la Cité des Anges qu’il souhaite capturer dans Model Shop, et la Columbia lui en donnera l’opportunité avec une totale liberté à condition de respecter l’enveloppe impartie d’un million de dollars.
« C’est elle. C’est bien Lola. Sauf qu’elle n’a plus le cœur à chanter dans les passages nantais. Couverte d’oripeaux (une robe blanche, une voiture de sport, des lunettes de soleil), elle dérive dans les rues de Los Angeles sans plus savoir comment jouir de la vie. Exactement comme le jeune homme au volant de son roadster qu’elle n’arrête pas de voir réapparaître dans son rétroviseur. Il est un peu comme elle : ne sachant quel chemin prendre au carrefour de sa vie, entre deux traites, entre deux êtres. Sans lendemains tangibles, que peuvent-ils vivre ? Model Shop est une parenthèse, un bonheur vécu avec le fond de tristesse des heures qu’on sait comptées, une onde mélancolique comme la musique de Schumann qui scande ce film poignant. »
Damien Bertrand
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 6€ et valable sur une année civile.
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