Édito
Du 1er au 9 avril 1979, Sophie Calle invite 28 personnes à venir dormir chez elle. En échange, les participant·e·s doivent se laisser filmer et photographier dans leur plus simple intimité.
Entre exhibitionnisme et recherche de proximité, qu’est-ce qui pousse à s’exposer ainsi ? À l’ère de l’image de soi (depuis la webcam jusqu’au selfie), que révèlent les stories de nos propres mises en scènes ? Comment la façon dont nous choisissons de nous montrer offre tout autant une narration que l’image elle-même ?
Autoportraits outranciers, récits elliptiques, divagations érotique ou poétique, impudiques au point de l’obscène, ce que l’on expose ne manifeste-t-il pas tout autant ce que l’on dissimule ?
Ce temps de programmation interrogera le rapport documentaire que nous entretenons avec notre propre intimité en convoquant des auteurs·trices qui ont questionné la mise en scène de soi et la notion d’intime dans le rapport filmeur/filmé.
La valeur d’exposition de l’intimité : l’impudeur au cinéma
La conférence questionnera le rôle du cinéma et des nouveaux médias face à l’intimité et l’extimité, la pudeur et l’impudeur, le secret et le public, à partir des œuvres photographiques et cinématographiques d’Hervé Guibert, Nan Goldin et Sophie Calle.
Marie Rebecchi est maîtresse de conférences en Esthétique et Histoire du cinéma à l’Université de Aix-Marseille et membre du LESA (regroupement des secteurs artistiques d’Aix-Marseille Université).
Après des études de philosophie en Italie, elle a poursuivi son travail de recherche et enseignement en France (à l’EHESS et à Paris 3 Sorbonne Nouvelle). Avec Elena Vogman et Till Gathmann, elle a organisé les expositions Sergeï Eisenstein. The Anthropology of Rhythm (Nomas, Rome, 2017), Eccentric Values after Eisenstein (Espace Diaphanes, Berlin 2018), et en a co-dirigé la publication (NERO, 2017). Son livre Paris 1929. Eisenstein, Bataille, Buñuel (Mimésis, Images médiums, 2018) retrace l’histoire d’une série de rencontres qui ont eu lieu entre 1929 et 1930, lors du séjour de Sergueï Eisenstein à Paris. Avec Teresa Castro et Perig Pitrou elle a co-dirigé le livre Puissances du végétal et cinéma animiste : la vitalité révélée par la technique (Les presses du réel, 2020). Avec Antonio Somaini et Éline Grignard, elle organise l’exposition Time Machine. Cinematic Temporalities (Parme, 2020) et en co-dirige la publication (Skira, 2020). En février 2021 elle a organisé le marathon de clôture du Festival Hors Pistes (L’écologie des images – Le vivant révélé par la technique) au Centre Pompidou (Paris). Pour l’année 2020-2021 elle a été chercheuse invitée à l’Université de Lausanne (Faculté des Lettres Section histoire et esthétique du cinéma) et travaille sur le projet The kaleidoscope. Optics, Abstraction, Psychedelia.
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Tarif de la séance
Prix libre (+ adhésion)
Nous souhaitons que le cinéma demeure accessible à toutes et tous. La curiosité, et le plaisir des images ne doivent pas être un privilège. Les projections engendrent des coûts de diffusion, c’est pour cela que nous conseillons le prix de 5€.
L’adhésion annuelle à l’association est nécessaire pour assister aux séances cinéma. Elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.
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