Édito
Du 1er au 9 avril 1979, Sophie Calle invite 28 personnes à venir dormir chez elle. En échange, les participant·e·s doivent se laisser filmer et photographier dans leur plus simple intimité.
Entre exhibitionnisme et recherche de proximité, qu’est-ce qui pousse à s’exposer ainsi ? À l’ère de l’image de soi (depuis la webcam jusqu’au selfie), que révèlent les stories de nos propres mises en scènes ? Comment la façon dont nous choisissons de nous montrer offre tout autant une narration que l’image elle-même ?
Autoportraits outranciers, récits elliptiques, divagations érotique ou poétique, impudiques au point de l’obscène, ce que l’on expose ne manifeste-t-il pas tout autant ce que l’on dissimule ?
Ce temps de programmation interrogera le rapport documentaire que nous entretenons avec notre propre intimité en convoquant des auteurs·trices qui ont questionné la mise en scène de soi et la notion d’intime dans le rapport filmeur/filmé.
Hello, My Name is Sarah de Sarah Hill
États-Unis | 2021 | 10 min
En tant que personne trans-masculine nommée Sarah, j’ai vécu de nombreuses situations inconfortables à cause de mon prénom.
Hold Me de Linge Liu
2021 | Chine | 6 min
J’ai fait mon coming out à ma mère à l’été 2019, elle m’a révélé un secret en me donnant un trésor qu’elle gardait depuis 25 ans….
هذا اليوم لن يدوم Ce jour ne durera pas de Mouaad el Salem
2020 | Tunisie | 26 min | VOSTFR
Depuis 2017, Mouaad el Salem est réalisateur, producteur, caméraman, preneur de son, monteur, activiste et personnage principal de son premier film « Ce jour ne durera pas ». Mouaad vit et rêve en Tunisie et en Europe. Une journée qui pourrait aussi être une vie. Un jeune homme qui pourrait aussi être une femme plus âgée. Un cauchemar qui pourrait aussi être un rêve. En Tunisie, alors que ça pourrait aussi être ailleurs: à la frontière entre la nécessité et la peur de faire un film, la nécessité et la peur de faire la révolution, « Ce jour ne durera pas » est une coopération à distance. C’est ainsi que cet autoportrait se transforme en portrait de groupe. Clandestin, mais directement du cœur: une fin qui pourrait aussi conduire à un nouveau départ.
C’est pas une science exacte de Loan Ertel
2019 | France | 7min
L’image d’une femme trans apprenant à un mec trans à se raser est une bonne représentation des valeurs que je chérie dans ma communauté. Le partage des savoirs situés que nous construisons en marge des circuits de productions classiques, est une façon de prendre soin les unEs des autres, et de renforcer nos liens. Ces pratiques sont fondamentales pour nos propres constructions, et en tant que parasytes pour les systèmes en place.
Boys don’t cry de Bobbie Faren Müller
2019 | Danemark | 10 min | VOSTFR
Une fille aide quatre garçons à examiner et à comprendre pourquoi il leur est difficile de montrer leur vulnérabilité et de parler ouvertement de leurs émotions dans la société actuelle.
Budding de K. Echevarría
2020 | États-Unis | 5min
Deux jeunes artistes explorent leur relation nouvelle. L’un.e d’elleux affronte une situation familiale compliquée après avoir arrêté ses études.Le film est en quête d’une mise en scène de la maturité naissante, du travail qu’il reste à faire avant de fleurir pleinement. La promesse est là, aigre-douce.
Haircut de Yuula Benivolski
2020 | Canada | 4 min
Mes deux cher.e.s ami.e.s et moi avons décidé que c’était possible de se retrouver et de se voir pour la première fois. L’un.e de nous avait besoin d’une coupe de cheveux. Les ciseaux sont apparus and notre rendez-vous sur le toit s’est transformé en un salon de coiffure improvisé. L’intimité de ce geste avait un sens douloureux après un temps d’isolement si long. Dans le temps d’un rouleau de Super 8, l’ami.e à qui on coupait les cheveux est passé.e par un spectre d’émotions : la nervosité, la joie, le vertige et enfin, un moment calme de réflexion qui semblait transmettre l’intensité de ce moment extraordinaire de la vie quotidienne. La coupe de cheveux est un morceau de musique composé par Darius Milhaud, il y a cent ans, pendant la pandémie de grippe de 1918.
Playback. Ensayo de une despedida de Agustina Comedi
2019 | Argentine | 14min
Dans une lettre d’adieu qui sonne comme un manifeste d’amitié, “La Delpi”, unique survivante d’un groupe de femmes transgenres et de drag queens, rend hommage à leur combat à la fin des années 80, dans un printemps sans lendemain, entre l’effondrement du régime militaire argentin et l’arrivée du SIDA.
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Tarif de la séance
Prix libre (+ adhésion)
Nous souhaitons que le cinéma demeure accessible à toutes et tous. La curiosité, et le plaisir des images ne doivent pas être un privilège. Les projections engendrent des coûts de diffusion, c’est pour cela que nous conseillons le prix de 5€.
L’adhésion annuelle à l’association est nécessaire pour assister aux séances cinéma. Elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.
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