Cette programmation accompagnées d’interventions et en présence des réalisateurs.trices a pour un cadre un colloque inscrit dans l’axe de recherche « Imaginaire urbain en Méditerranée » du LESA et issu d’un programme de recherche mené sur le Centre Méditerranéen de Création Cinématographique (Pépinière Amidex, 2017-2019). Ce colloque sur trois journées s’intéresse aux productions des cinéastes arpenteurs. Il envisage d’interroger des cinéastes qui arpentent, parcourent, décrivent et tissent des territoires réels, imaginaires ou fantasmés. Leur œuvre offre un travail de figuration filmique qui permet de penser l’espace dans son épaisseur temporelle. Le cinéaste-arpenteur est celui qui sort des terrains quadrillés et marqués par les signes du pouvoir pour échapper aux circulations rapides, aux rythmes effrénés des vitesses imposées.
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Pour votre information, le Videodrome 2 reçoit uniquement les projections liées au colloque.
En présence de Tariq Teguia
Discussion animée par Lucia Sagradini
Inland
de Tariq Teguia, 2008, 2h20, 35 mm
Alors qu’il vit en quasi reclus, Malek, un topographe d’une quarantaine d’années, accepte, sur l’insistance de son ami Lakhdar, une mission dans une région de l’Ouest algérien. Le bureau d’études oranais, pour lequel il travaillait il y a encore peu, le charge des tracés d’une nouvelle ligne électrique devant alimenter des hameaux enclavés des monts Daïa, une zone terrorisée il y a à peine une décennie par l’islamisme.
Arrivé sur le site après plusieurs heures de route, Malek commence par remettre en état le camp de base – une cabine saharienne délabrée ayant déjà abrité une précédente équipe, venue à la fin des années 90, mais décimée lors d’une attaque des intégristes.
Dès les premières lueurs du jour, Malek se met au travail. Il procède aux premiers relevés topographiques, arpente les étendues autour du camp de base. Dans la nuit, son sommeil est perturbé par de puissantes déflagrations…
Intervention de Lucia Sagradini autour du travail de Tariq Teguia dans le cadre du colloque
« Cette proposition d’intervention a pour souhait d’aborder le cinéma de Tariq Teguia en essayant d’en souligner les qualités qui se jouent sur une double dimension : celle de faire surgir tout à la fois une histoire par la discontinuité et la traversée d’espaces rendus univers en mouvement, mais également par la prise de position de « l’appareil cinématographique ».
Le cinéma de Tariq Teguia semble se jouer sur ce double mouvement d’un sujet qui s’énonce, alors même qu’il concentre en lui la figure du paria du moment contemporain – et qui se reflète dans celles du migrant, de l’exilé, du nomade, des êtres en déplacement, de l’étranger ; mais aussi d’un cinéma qui se choisit dans sa lutte et sa résistance au caractère ambigu de la caméra. Une attention particulière sera donnée à l’interrogation portée par Teguia sur la nature du film et sur l’usage de la caméra comme usage d’appareil.
L’enjeu est bien un enjeu politique tant de la forme cinématographique que de son contenu – sujet du film. La question de l’utopie et de la révolution se trouvent au cœur du cinéma de Teguia, un cinéma qui se méfie des appareils et qui déjoue la violence de l’appareil cinématographique. Il s’agira d’aborder pour cela les choix formels réalisés dans Révolution Zendj et Inland.
Par ailleurs, et en pensant au texte de Kracauer sur Charlie Chaplin, se repose la question du choix du sujet, comment la figure du paria vient nourrir et renouvelé le cinéma. Et quelles sont les qualités que le choix du sujet concentre et porte en lui pour la politique mais aussi pour le travail cinématographique.
Enfin, en pensant à La double absence d’Abdelmalek Sayad, il s’agit de penser ensemble le caractère intempestif et utopique de ce cinéma. »
Lucia Sagradini, docteur en sociologie de l’art, professeur d’histoire et théorie de l’art à ESA Pyrénées, poursuit un travail de longue haleine en différentes directions : l’écriture d’articles sur des pratiques artistiques actuelles, et avec un intérêt particulier pour l’image-mouvement ; celle de textes concernant des artistes d’Amérique du Sud, en espagnol ; et la rédaction d’articles théoriques. Articles à venir : Esthétique de la résistance. Une reprise (à paraître 2019); El siluetazo, apparition d’une disparition (à paraître 2019).
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Tarif de la séance
5€ la séance
2€ pour les moins de 14 ans
Gratuit pour les abonnés (cartes Rage et Scanner)
15 € PASS 4 séances
L’adhésion annuelle indispensable est de 3€ minimum
La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance
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