Édito
Cette année, le festival souffle ses quinzièmes bougies !
À cet âge, aux portes de la société des adultes, chacun·e est encore imprégné·e des souvenirs plus ou moins heureux de l’enfance. C’est le temps des métamorphoses, des prises de distances, des contradictions, des refus, des premières expériences sensibles et fortes au monde. Cette transition, nous la vivons dans le collectif, en tentant de travailler avec désir et insouciance, malgré le monde du travail de plus en plus précaire. À l’aune de ce balbutiement, l’équipe se solidifie et remercie chaleureusement toutes les énergies portées jusqu’ici.
À quinze ans, on rencontre ses nécessités, on veut dire son monde avec fragilité et désinvolture. Faire un premier film, c’est aussi faire l’expérience d’un nouveau langage. Les films de cette édition 2024 soulèvent une forme d’asphyxie à être dans un monde qui cloisonne et met à distance. Les réalisateurs·trices nous partagent leurs états émotionnels, affrontant les difficultés à se projeter, cherchant les racines de leurs récits. Qu’il s’agisse des relations familiales empêchées, de la mort animale, des rapports de domination ou de la justice réparatrice, les cinéastes luttent contre la tentation de fuite en avant, et affirment leurs besoins de rêver. Comment reprendre notre souffle ?
Au cœur de différentes guerres qui font rage, nous visiterons une famille dans un village à l’Ouest de l’Ukraine; sur le chemin du retour aux sources, certain·es nous emmèneront en Amazonie, puis à Catane, au Rwanda, et à Douala, sans oublier les rues de Wuhan où l’on cherchera d’où vient une petite plante aux fleurs bleues. Nous passerons par Le Mirail à Toulouse, où résonne la poésie révoltée de Miloud, puis en banlieue parisienne, là où les nuages habitent des discussions intimes.
Nous irons à la rencontre des adolescent·es du Collège Longchamp, des résident·es d’une institution pour personnes âgées, des habitué·es d’un café qui refont le monde, de Pierrette dans son atelier de couture, de trois éleveurs·euses et de poules, de vaches et de chèvres, des parents qui doutent de l’avenir de leurs enfants, puis nous nous demanderons :
Qu’est ce qu’un souvenir ?
Que faire de ces images ?
Et de l’avenir ?
Les séances
