Édito
Actoral présente L’aventure invisible du metteur en scène et cinéaste Marcus Lindeen. Dans la pièce de l’artiste, trois acteurs restituent l’expérience de personnalités qui ont été soumis à des changements extraordinaires d’identité. On traversera donc les vies de Jérôme Hamon, de la scientifique américaine Jill Bolte Taylor, spécialisée dans l’anatomie du cerveau, terrassée par un AVC à 37 ans, et Sarah Pucill, une vidéaste anglaise happée par l’artiste surréaliste Claude Cahun. La séance suivante est l’occasion d’un éclairage rare sur l’oeuvre et les vies qui ont inspiré L’aventure invisible, en amont du spectacle.
Magic Mirror de Sarah Pucill
2013 | Grande-Bretagne | 1h15 | VOSTFR
Essai, poème, Magic Mirror de Sarah Pucill traduit la vigueur surprenante des oeuvres de Claude Cahun, écrivaine et plasticienne-photographe française du début du XXème siècle, liée au mouvement surréaliste. En mettant en scène les photographies noir et blanc des surréalistes français avec des extraits choisis du livre de Claude Cahun Aveux non Avenus (Confessions Cut Off), le film de Sarah Pucill explore les liens entre les photos et les écrits de Cahun, créant le décor du film. Trois femmes se déguisent en personnages de Cahun; il est souvent difficile de les distinguer. Les identités sont dédoublées tout au long du film, par des jeux d’ombre, d’empreintes, de reflets dans l’eau, dans des miroirs ou au travers de verres déformants. De même, les voix se dédoublent, se chevauchent, entrent en conversation. Cet esthétique du kaléidoscope qui traverse le film ne sert ainsi pas seulement à tisser un lien entre l’image et la parole, mais aussi entre le travail de Cahun et les films de Sarah Pucill, amenant un dialogue entre deux artistes qui partagent une iconographie et des préoccupations similaires.
La réalisatrice
Sarah Pucill a fait des films en 16mm depuis la fin de sa maîtrise à la Slade en 1990. Ses films, qui ont tous reçu un financement public, ont été projetés et primés dans les festivals à l’échelle internationale, et ont été organisées dans les musées. Ses projections rétrospectives incluent la Tate Britain, BFI Southbank, Anthology Film Archives (NY), Pleasure Dome (Toronto), de l’Ecole des Beaux-Arts, et LA Filmforum. Tourné en 16mm n/ b, Magic Mirror (2013) créé à la Tate Modern, avec d’autres projections de l’ICA et London Art Fair. Elle prépare actuellement une suite à Magic Mirror. Elle vit et travaille à Londres et est maître de conférences en beaux-arts à l’Université de Westminster.
Le festival Actoral
Avec une programmation pluridisciplinaire qui mêle le théâtre, la danse, les arts visuels, la performance, la musique, le cinéma et la littérature, Actoral, festival international, donne à voir et à entendre la diversité et la vitalité de la création contemporaine. Chaque automne durant trois semaines, plus de deux cents artistes français et internationaux rejoignent Marseille pour s’y produire.
Pour cette édition 2022, le festival Actoral, reçoit la Trilogie de l’identité de Marcus Lindeen, trois spectacles dans deux lieux, les 9 et 10 septembre au Mucem et les 28 et 29 septembre à La Criée.
La trilogie des identités met au centre des histoires spectaculaires venant du réel et les transforme en récits
sensibles, complexes et poétiques dans lesquels des personnages ayant effectué un pas de côté tentent d’élargir leur enveloppe identitaire, concrètement ou fantasmatiquement. Le metteur en scène suédois Marcus Lindeen et la dramaturge franco-suédoise Marianne Ségol-Samoy ont prélevé des témoignages forts mais dénués de pathos, et traduit ce matériau documentaire en des objets scéniques aux allures d’expériences sociales, sur un ton feutré mais jamais clinique. Pour dire la volatilité des préceptes qui déterminent un être humain, leur « Trilogie des identités » se base sur ces cas rares, voire extrêmes, et les place dans des dispositifs qui pourraient déceler ce qui semble commun à la formation de tous les « moi ».
L’Aventure invisible connecte trois expériences aux origines plus fortuites : la reconstruction de la personnalité d’une scientifique de 37 ans suite à une perte totale de la mémoire provoquée par un AVC, celle du premier patient ayant subi une greffe complète du visage en raison d’une maladie dégénérative, puis, l’identification intense d’une cinéaste à l’icône surréaliste queer Claude Cahun, qui l’a conduite à adopter le genre neutre.
L’association Braquage/Aménagements expérimentaux a pour but de favoriser la connaissance du cinéma expérimental en organisant des projections, des festivals, des rencontres avec des cinéastes, des ateliers d’initiation. Créée en 2000, Braquage est une association animée par des artistes, des pédagogues et des programmateurs. Depuis vingt ans, Braquage a proposé environ 700 séances de cinéma expérimental, documentaire, d’animation, mêlant films historiques et contemporains. Les programmations sont principalement conçues sous une approche thématique, se rapportant à une époque historique, à une pratique ou encore à un motif, permettant à Braquage de présenter des séances en France et à l’étranger (à Genève, à Berlin, au Centre Culturel Français de Londres, au Musée de la Photographie de Cracovie, à Bruxelles, au ZKM de Karlsruhe, à la Cinemateca/Museu de Arte Moderna de Rio de Janeiro, Institut Français à Mexico City et à Beyrouth…). Braquage organise également des évènements regroupant cinéma, vidéo, photographie, peinture, danse, musique. Depuis 2000, l’association a invité plus de 100 artistes (cinéastes, musiciens, danseurs, plasticiens…) pour des performances.
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Tarif de la séance
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.