Édito

 

 

Les Doctorats Sauvages sont une série de rendez-vous avec le monde de la recherche. Le principe : demander à de jeunes doctorant·es de venir partager avec nous, dans un effort de vulgarisation, les champs de leur étude effectuée dans le cadre d’une thèse. La contrainte : tenter de figurer ou d’illustrer les sujets abordés dans leur travail par une programmation libre de films, d’images animées, inanimées, d’archives sonores ou de cinéma élargi, précédée d’une présentation qui établie le lien avec leur champ de recherche.

Ce mois-ci, nous accueillons Chiara Guidarelli et Nina Pillet.

 

Séance en partenariat avec Echelle Inconnue.


Chiara Guidarelli

À partir de l’étude du cinéma queer français contemporain, Chiara Guidarelli s’intéresse à la norme familiale et ses à-côtés. Dans son travail de thèse, elle étudie la façon dont le cinéma peut pervertir et déplacer cette norme, la réinventer, et nous apprendre à nous projeter dans d’autres modèles relationnelles et d’autres trajectoires de vie.

« En commençant avec 5×2 de François Ozon, je veux montrer comment des cinéastes queers ont émis une critique directe de la norme familiale straight en la présentant volontairement sous son angle le moins flatteur (ici en inversant littéralement l’ordre du récit, de sorte que le dénouement violent amène à la relire d’une manière extrêmement cynique).
Puis, avec Bye Bye Blondie de Virginie Despentes, et co-scénarisé par Paul B. Preciado, je voudrais montrer comment les happy-ends, en tant que forme cinématographique codifiés, définissent précisément un horizon de vie désirable (le plus canonique étant justement « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »), et comment les réalisateur·ices ont eu à cœur de s’interroger sur la manière de terminer leur récit. Bye Bye Blondie apparaît comme un sujet de choix pour une telle étude, puisque la fin a précisément fait l’objet d’une réécriture au moment de son adaptation à l’écran, épaulée par Preciado.
Enfin, Ce vieux rêve qui bouge termine cette sélection sur une note clairement plus optimiste en montrant précisément d’autres horizons désirables et d’autres trajectoires de vie envisageables qui, même si elles sont loin d’être utopiques, ménagent une place pour la queerness et des désirs non-hétérosexuels. »

Chiara Guidarelli

 

Nina Pillet

Dans sa thèse de doctorat, Nina Pillet étudie la fascination qu’a exercé la théorie de la relativité sur certains théoriciens du cinéma en la considérant comme une perspective pour penser l’articulation propre de l’espace et du temps filmique. Elle analyse les formes que peuvent prendre les liens entre la relativité et le cinéma à la fois dans les textes, mais aussi dans les images, et constate l’évolution de la nature de ces liens, tissés depuis un siècle. Ces séances auront pour but de montrer trois moments de cette rencontre entre le cinéma et la relativité : un 1er moment où le cinéma est un outil de vulgarisation de la théorie d’Einstein ; un 2nd moment d’expérimentations formelles où la relativité prend au cinéma des formes sensibles et esthétiques ; et enfin un 3ème moment, contemporain, où le cinéma utilise la relativité à des fins narratives dans des récits de science-fiction.

Nina Pillet explore les liens entre la culture visuelle et l’astronomie. Elle est titulaire de deux masters. L’un en études cinématographiques (Sorbonne-Nouvelle), où elle a soutenu un mémoire de recherche intitulé Élasticité de l’Univers physique, technicité des observations scientifiques – Images en expansion, et l’autre en muséologie de la science au Muséum National d’Histoire Naturelle, où elle a soutenu deux mémoires de recherche sur les stratégies de médiation de l’astronomie et sur les films de planétarium. Depuis 2021, elle prépare une thèse intitulée Relativité générale, théories et pratiques filmiques. Pour une archéologie visuelle des trous noirs.


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