Édito
Des films sous l’escalier est un rendez-vous mensuel, dont la programmation gravite autour du cinéma dit « de genre ». La définition ici est large, et ne saurait être limitée à une seule catégorie. On y retrouvera donc du cinéma d’horreur, de science-fiction, fantastique, jusqu’au film noir. De la série B à Z, du mainstream au patrimoine, nombreuses sont les productions qui se sont emparées des genres. Ces films, autrefois mal aimés, aujourd’hui élevés pour certains au rang de fétiches, renvoient à notre humanité profonde, mobilisant à l’extrême notre empathie. Ainsi cette sélection sera l’occasion de nous tourner vers l’autre, afin de nous rassembler et d’appréhender le monde au travers de ces films, rangés sous l’escalier.
Carrie au bal du diable de Brian De Palma
1976 | 1h38 | États-Unis | VOSTFR
Synopsis : Tourmentée par une mère névrosée et tyrannique, la vie n’est pas rose pour Carrie. D’autant plus qu’elle est harcelée et violentée par des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups, jusqu’à ce qu’elle ne se découvre un étrange pouvoir surnaturel.
Neila Czermak Ichti
Neïla Czermak Ichti est né en région Parisienne en 1996, vit et travaille à Marseille, et vient d’être diplômé de l’École des Beaux-Arts de Marseille il y’a un an.
Grâce au dessin et à la peinture, Neïla décrit sa famille au sens large, en construction et déconstruction permanente. La représentation de scènes, en apparence quotidiennes et banales, raconte ses croyances et cultures, et revêtent des dimensions cachées, magiques, et invisibles. L’impact des films d’horreur, de science-fiction, et de la bande-dessinée occupe notamment une place importante dans l’esthétique de son travail.
Son Instagram: @alienhabiti
Galeries l’ayant accueillie:
Sissiclub – Marseille
Anne Barrault – Paris: 2021 / 2022
Pourquoi Carrie ?
« La première fois que j’ai entendu parler de Carrie au bal du diable j’avais 11 ans, ma mère m’en avait parlé d’une façon que j’avais trouvé très mystérieuse, chose qu’elle savait beaucoup trop bien faire. Elle appuyait sur le fait que c’était un film qui l’avait marquée et qu’apparemment elle aimait, tout en ayant l’air affectée, et en ne finissant jamais ses phrases. Elle n’en avait rien dévoilé au final, je savais juste que c’était un film d’horreur et qu’il portait le nom d’une fille. Je demandais à le voir ce à quoi elle me répondit qu’il fallait que j’attende encore 2 ans. C’était suffisant pour que ce film m’obsède pendant les deux années d’attente méticuleuses qui suivirent. Au halloween de mes 13 ans, de manière très solennelle je décidais de réunir mes quelques copines pour regarder ce film autour duquel j’avais eu le temps de me créer tout un mythe sans aucune information. Fraichement téléchargé de Limewire, lumières éteintes, j’étais prêt·e pour le baptême des 13 ans.
Je ne sais pas si c’est toute cette cérémonie préalable qui a rendu ce film important pour moi, ou si j’avais justement pressenti qu’il allait l’être, mais j’ai la chance d’encore le porter dans mon cœur aujourd’hui. Je sentais la première scène se graver dans ma rétine et ma mémoire en direct, elle décrivait la violence de la puberté qui nous guettait tous.tes. La cruauté des camarades de Carrie faisait écho direct au harcèlement que nous vivions toutes les deux, l’un.e au collège et l’autre au lycée. Le film était trop précis, la tension qui l’accompagnait de son foyer jusqu’à l’école, les mimiques des filles populaires, la pitié mélangée au mépris, le mutisme et les regards fuyants, les courts fantasmes qu’elle s’autorisait à faire flotter dans les airs avant qu’ils s’écrasent comme des mouches. Je voyais les images dérouler sous mes yeux comme une prophétie. Et enfin, une possible omnipotence, puis le sang, le cataclysme résultant de toute la douleur d’une adolescente, le rêve de faire payer les agresseurs. La douleur qui hante, de mère en fille et qui continue de hanter les autres. »
Neïla Czermak Ichti
Sa sélection DVD
Informations pratiques
Rejoindre l’évènement Facebook
La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme une possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.
Toutes les séances Des films sous l’escalier