Mardi 13 mai 2025 · 20h30
Édito
Les personnes queer, à l’écran comme derrière la caméra, ont toujours fait partie de l’histoire du cinéma– mais le plus souvent reléguées au rôle de cibles de moqueries, de méchant·es ou de personnages voués à mourir. Si le cinéma grand public propose aujourd’hui plus de représentations queer positives, cela soulève une question essentielle : les formes cinématographiques traditionnelles sont-elles capables de rendre justice à la non-normativité propre aux vécus queer ? Une grande partie des films qui revendiquent la marginalisation des personnes queer se retrouvent eux-même, ironiquement, dans la partie “Serie B” du panorama des sorties, un positionnement annexe qui vient de pair avec une réception limitée, voire le plus souvent confidentielle. Pourtant, c’est bien ce format mineur qui se prête le mieux à la radicalité formelle et thématique nécessaire à dépeindre pleinement une expérience qui est hors du commun.
C’est ces films, trop peu vus, que nous avons eu envie de mettre en avant avec ce cycle. Aliens, vigilantes et monstres en tout genre peuplent ces productions bis – si ce n’est Z – et composent un contre-monde où la lutte pour l’affirmation de son identité est une lutte à mort, tantôt épaulé tantôt menacé par des entités fascinantes et effrayantes.
On retrouve dans ces deux films des personnages féminins qui souhaitent mener une vie dans la création artistique, mais voient leur mode de vie mis en péril par des hommes représentant un patriarcat prédateur. Elles résistent chacune à leur manière pour se venger de ceux (créatures ou humains) qui leur voudraient du mal.
Les éléments fantastiques et l’esthétique kitsch baignée de néon servent donc autant de décors aux films que, de manière plus méta, de moyen de lutte et de marginalisation revendiquée.
Sortis respectivement en 1982 et 2023, ce double-feature est donc à la fois préface et épilogue de la vague de films queer et neon-punk des années 90’ portée par des auteur·ices comme Greg Araki, Jon Moritsugu et Shu Lea Cheang.
Liquid Sky
de Slava Tsukerman | 1982 | États-Unis | 1h58 | Vostfr
Dans la contre-culture du New York des années 1980, Margaret débute comme mannequin et partage un appartement avec sa copine musicienne et dealeuse d’héroïne. Des extraterrestres atterrissent à côté de chez eux, également en recherche de l’euphorie, dont les mouvements sont suivis par un scientifique allemand qui veut comprendre pourquoi leur présence est liée à une suite de meurtres non résolus.
Informations pratiques
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