DATA, médiathèque sonore et fanzinothèque, et Videodrome 2 se retrouvent en cette rentrée avec Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, « Un couple de cinéastes responsables d’une des œuvres les plus radicales, les plus exigeantes, les plus excitantes pour l’esprit, les plus belles aussi de ce que l’on a appelé le cinéma moderne », rappelait Jean-François Rauger dans un hommage publié dans Le Monde, à la mort de Danièle Huillet, en 2006.
19h
Séance d’écoute dataiesque
20h30
Chronik der Anna Magdalena Bach
Jean Marie Straub, Danièle Huillet – 1967, Italie/Allemagne, 1h40
À partir de manuscrits, de comptes-rendus d’époque, de lettres, Jean-Marie Straub et Danièle Huillet ont mis en scène la vie de la deuxième épouse de Johann Sebastian Bach, Anna Magdalena Bach, aux côtés de son mari.
« Le film que Danièle Huillet et Jean-Marie Straub ont consacré à Jean-Sébastien Bach en 1967 n’est ni une biographie filmée, ni un essai sur la musique, mais un objet filmique étrange et inédit. Il est certes constitué à partir de documents d’époque, du Nécrologue de C.P.E. Bach et J.F. Agricola ainsi que de lettres de Bach notamment, qui permettent d’établir la ligne narrative, dite en voix off par la femme de Bach. Mais contrairement à la majorité des fictions sur la musique, le film ne traite pas la musique en s’appuyant essentiellement sur la figure du musicien, sur sa vie intime et une intériorité que le film tenterait d’expliciter, mais tente de filmer la musique, d’en faire structurellement et essentiellement le sujet du film. Le fait que les acteurs du film soient d’abord de vrais musiciens, à commencer par Gustav Leonhardt qui interprète le rôle principal, et jouent donc réellement ce que le spectateur entend, en est une condition première.
Si Chronique d’Anna Magdalena Bach est le premier projet de film des Straub, c’est sans doute parce que la figure du musicien leur permet de traverser plusieurs problèmes cruciaux du cinéma. D’une part, leur choix de réaliser un film réaliste sur le plan narratif et historique leur permet de s’emparer de la question de l’acte de création et de sa signification en filmant au plus près le travail d’un homme. Mais par le procédé fondamental de la prise de son directe, ils mettent en branle la chair même du film, faisant surgir la musique comme matière immédiate qui court-circuite sa représentation. La musique est ainsi un événement concret dont il s’agit pour le film de soulever le sens et de déployer les conséquences. (…) »
(Agnès Perrais, un extrait d’un texte issu d’une communication dans le cadre du colloque « La musique au risque des images » qui s’est tenu à l’Ecole Normale Supérieure en avril 2011)
« Dans Chronique d’Anna Magdalena Bach, la voix supposée d’Anna Magdalena dit les lettres de Bach lui-même et les témoignages d’un fils, si bien qu’elle parle comme Bach écrivait et parlait, accédant par là à une sorte de discours indirect libre.[…] L’acte de parole est acte de musique dans l’exécution de la musique de Bach qui s’arrache des partitions, plus encore que la voix d’Anna Magdalena ne s’arrachait des lettres et documents. L’acte de parole ou de musique est une lutte : il doit être économe et rare, infiniment patient, pour s’imposer à ce qui lui résiste, mais extrêmement violent pour être lui-même une résistance, un acte de résistance3. »
— Gilles Deleuze, Cinéma 2 L’image-temps, éditions de Minuit
« Plans fixes, extrêmement dépouillés, uniquement consacrés à la respiration et au temps musicaux. Les Straub accomplissent leur travail de cinéaste avec l’humilité et l’exigence d’un artisan. Le contraste intense du noir et blanc. Le doux réconfort du monde extérieur suggéré par les fenêtres illuminées. L’emploi minimal, mais très expressif, des matériaux d’époque (perruques, instruments). Tout cela finit par effacer la distance du temps. Un sentiment de suspension et d’éternité palpite à l’intérieur du cadre puis le déborde. Mystère infini de la musique et du cinéma conjugués4. »
— Jean Coutances, Télérama.fr
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Le partenaire de programmation
DATA, dealer sonore, c’est 10 cm de lenteur, un disque en 45 tours passé en 33 – et ça fait 11 ans que ça dure. DATA c’est une médiathèque sonore qui met à disposition un fond de plus de 3 000 références à emprunter, disponibles en vinyles, cds et cassettes. DATA c’est une petite fanzinothèque, avec des graphzines, des zines punks, des BDs, des brochures et des zines consacrés à la littérature, la science-fiction ou tant d’autres sujets. DATA, c’est aussi des séances d’écoute, des expositions graphiques et/ou sonores, des concerts entre chien et loup et des projections à caractère musical en étroite collaboration avec le Videodrome 2.
Amoureuse de toutes les musiques tordues, nouvelles et pucelles, improvisées ou avant gardistes, noise ou silencieuses et sexy, punk ou savantes, traditionnelles ou électroniques, poétiques ou terre à terre, elle oscille entre maison d’accueil pour chercheur sonore, lieu d’habitation et espace d’échange et de rencontres.
Petite soeur de l’Embobineuse, voisine de l’Asile 404, amoureuse de Dataplex, résistances musicales et de Radio Galère, copine de la Salle Gueule, camarade de tous les petits lieux de Marseille,
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