Édito
“Hollywood, Hollywood…
Fabuleuse Hollywood…
Babylone de Celluloïd…” – Don Blanding cité dans Hollywood Babylone de Kenneth Anger
Babylone Hollywood 2 retourne en terres angeriennes. Dans la ville des anges, les fantômes d’une époque révolue errent, rappelant à notre souvenir la grandeur et la décadence de ce que fut Hollywood dans sa période dorée, une machine à broyer des talents, à fabriquer des monstres.
Comment modeler une star ? Tel est le programme d’Une étoile est née, premier film du nom, qui expose dans un glorieux Technicolor les ficelles du système hollywoodien à travers la relecture décadente du mythe de Pygmalion, et fait un tableau bien sombre de ce qu’une vie passée devant les projecteurs importe de sacrifices. Frances Farmer, comète dans le ciel de la cité factice, en a fait les frais : Frances réhabilite la mémoire de cette actrice oubliée, aussi brillante que son destin a été tragique. Le masque blanc de Joan Crawford/Fay Dunaway craque dans Mommy Dearest, portrait de la mégalomanie et des fêlures irréparables de la star vieillissante, sommet de camp et allégorie d’une ville et d’une industrie aux deux visages. Le “jeune prodige” sans nom de Gros Plans a traversé la grande époque du cinéma muet tel une étoile filante, tandis qu’au détour des années 1930, il est réduit à réaliser des films pornographiques, confiné dans un manoir voué à être détruit par la construction d’une autoroute. En marge de l’usine à rêves, Ed Wood propose une alternative au formatage hollywoodien, un contrepoint excentrique et underground. Traverser l’univers du réputé pire réalisateur n’ayant jamais existé revient à se balader dans les égouts de la ville de pacotille, soit un voyage surprenant et imprévisible. Enfin, bien avant le parlant et bien avant Hollywood, le pionnier Leo Harrigan de Nickelodeon pave la voie à ses successeurs, avec une énergie folle et une foi sans borne dans ce qu’il participe à façonner : le cinéma.
La sélection du Vidéoclub
Toutes les séances du cycle