Pour cette deuxième séance, nous vous proposons une soirée inédite consacrée au travail de John Smith, cinéaste expérimental Anglais, à travers trois courts-métrages très rarement montrés sur grand écran.

Étudiant en cinéma au Royal College of Art dans les années 70, John Smith devient membre de la London Filmmakers Co-operative, association héritée directement de la Film-Makers’ Cooperative à New-York fondée par Shirley Clarke et Jonas Mekas. Inspiré dans ses années formatrices par l’art conceptuel et le Cinema structurel, mais aussi fasciné par le pouvoir immersif du récit et de la parole, il développe un vaste travail qui subvertit les frontières perçues entre documentaire et fiction, représentation et abstraction. Souvent enracinés dans la vie de tous les jours, ses films méticuleusement conçus, explorent et exposent le langage du cinéma avec humour.

 

Extrait d’un entretien avec John Smith réalisé par Federico Rossin en 2015 :

« La grande ville et son quotidien (même le plus banal) sont les inspirations principales de votre travail. L’ordinaire devient un objet de fiction étonnant et la routine se transforme en miroir permettant d’analyser la société et la politique. Votre quartier est-il votre « Monument Valley » ? Pourquoi choisissez-vous de travailler presque uniquement là où vous habitez ?

Le spectacle dramatique ne m’intéresse pas du tout. Je préfère enregistrer les événements et les environnements les plus ordinaires, dans l’espoir de transformer l’ordinaire en extraordinaire par des moyens filmiques – c’est la structure formelle qui crée le drame. En utilisant le quotidien et le familier comme sujets de mon travail, j’espère créer des situations que les spectateurs puissent mettre en relation avec leurs propres expériences d’une manière productive et significative. Je crois que le sens filmique provient plus de la construction que du contenu des images et que la plupart des significations peuvent être produites sans beaucoup s’éloigner de sa propre porte d’entrée. Mais il est aussi important pour moi que mon travail provienne d’expériences personnelles. Je ne pars pas à la recherche de sujets de films. En général, j’attends que le sujet vienne à moi. Je crois fermement au hasard et à la coïncidence. »

Un parti-pris largement exploré dans les trois court-métrages qui ponctueront la séance.

 

The Black Tower
de John Smith – 1987, Angleterre, 23 min, sd video

 

Avec The Black Tower, nous pénétrons dans l’univers d’un homme hanté par une tour qui, croit-il, le suit dans les rues de Londres. Le personnage central n’existe qu’à travers une voix off narrative qui nous conduit du mal-être à la décompensation puis à une mort mystérieuse. Quant aux images, méticuleusement maîtrisées et articulées, elles constituent une série d’énigmes obéissant à des codes couleur, des plaisanteries et des calembours qui mettent le cerveau du spectateur au défi.

 

Blight
de John Smith – 1994 / 96, Angleterre, 14 min, numérique

 

Blight évoque la construction de l’autoroute M11 dans l’est de Londres, qui fut à l’origine d’une longue et âpre lutte des habitants pour empêcher la démolition de leurs maisons. Les images du film documentent les changements ayant eu lieu dans la région sur une période de deux ans, depuis la démolition des maisons jusqu’au début des travaux de construction de l’autoroute. La bande-son est composée de sons naturels liés à ces événements ainsi que de bribes de paroles tirées de conversations avec les habitants

 

Lost Sound
de John Smith – 1998 2001, Angleterre, 28 min, sd video

 

Puis nous finirons avec Lost Sound, un court-métrage composé de fragments sonores de cassettes audio mises au rebut puis ramassées dans les rues d’un petit secteur de l’Est de Londres. John Smith associe des sons extraits de chaque bande et des images des lieux où le matériau a été trouvé. Le film exploite les potentialités du hasard et crée des portraits d’espaces particuliers en établissant des rapports formels, narratifs et musicaux entre les images et sons liés à la découverte aléatoire des bandes.

 

 

« Ce qu’aborde le cinéaste dans ses films, c’est le fameux tourment inhérent à l’œuvre Perecquienne : « Ce qui se passe vraiment, se demande Perec, ce que nous vivons, le reste, tout le reste, où est-il ? Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ? » John Smith, pour ainsi dire, serait un Perec du cinéma, un Perec de Londres, aussi bien avec son esprit ludique qu’avec sa sensibilité à l’infra-ordinaire. »

Extrait de l’article «  Le besoin de quotidien » de Kentaro Sudoh

 


 

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