Une fois par mois, NOLIMETANGERE est invité par Videodrome 2 à programmer des séances hybrides. MAGMA c’est une rencontre entre des films au geste franc témoignant d’un cinéma imaginaire (pour « en finir » avec les images) et des performances sonores déstructurant le langage, invitant à la rêverie. MAGMA c’est un mélange de langues, sons, bruits, images « de rien », images « de tout ». MAGMA c’est un mélange dense et confus, inextricable de choses à la fois abstraites et totalement physiques.
// 1ère partie //
EYE – NIGHT
djing poétique par Antonella Porcelluzzi
« Je vous propose un traveling lent et rapide à l’intérieur de mes rêves. Un dj-ing poétique, une cérémonie sacrée et païenne en jaune et bleu, une EYE NIGHT, à l’enseigne de LOVE IS ALL !!! J’ai commencé mon travail d’artiste comme cinéaste, en écrivant et réalisant mes films. Mais depuis 2017/2018 mes textes sont plus souvent à écouter en musique. Depuis, 90 albums ! (le nombre augmente chaque jour) avec différents musiciens internationaux et labels sont sortis. A partir du début 2022 je suis moi même un label de musique (AEP Lab), parce que le travail que je fais est un travail de production. Alors mes films sont souvent des clips maintenant, des images, des émotions supplémentaires pour ma musique. AEP »
» En savoir plus sur Antonella Porcelluzzi
// 2ème partie //
Sombre
de Philippe Grandrieux, 1999, France, 1h52
Jean tue. Il rencontre Claire, elle est vierge. Claire aime Jean. Elle reconnait à travers les gestes de Jean, sa maladresse, sa brutalité, elle reconnait ce qui obscurément la retient elle aussi hors du monde. Frappée jusqu’alors du désespoir, du désespoir d’une vie non vécue, cette rencontre la redonne à la lumière. C’est un conte. L’amour est ce qui nous sauve, fût-il perdu, d’emblée, perdu.
C’est ça le mouvement, faire que ça circule, entre la lumière, le paysage, le cadre, les corps, les acteurs, le grain de leur voix, faire que ça se tisse, se noue avec l’histoire, une histoire d’amour, d’un amour qui est une grâce, qui touche Claire et lui fait ressentir l’éclat que nous sommes, retentit en elle, l’amène à une vie nouvelle, et c’est Jean qui la conduit, la fait passer d’une rive à l’autre, lui qui ne peut être que le passeur, condamné par sa pulsion meurtrière à ne pouvoir être vivant parmi les autres, lui qui est la nuit, la nuit obscure de Jean de la Croix, un rayon de ténèbres, et c’est lui qui redonne Claire à la lumière, et c’est possible, c’est comme un miracle, parce que Claire ne s’y refuse pas, c’est sa force, elle accueille ce qui vient, ce qui lui est donné de vivre, sa jouissance, elle ne veut rien changer, elle ne cherche pas à rendre Jean différent, elle l’aime tel qu’il est, et ça la sauve de son désespoir, de la maladie mortelle, et c’est le mouvement du film, Jean la rend au monde, celui qui donne la mort la rend à la vie vivante.
Philippe Grandrieux, 1996
Jean voyage d’hôtel en hôtel, le long du Rhône. A la nuit tombée, il devient la proie d’une terrible folie qui le conduit à tuer des prostituées. Un jour, dans son errance, il croise le chemin de Claire, une jeune fille vierge et éthérée qui s’éprend follement de lui. Une étrange histoire d’amour commence, heurtée, chaotique. Jean parvient à résister à ses pulsions destructrices. Peu à peu, les amants s’apprivoisent. Ils retrouvent régulièrement Christine, la soeur de Claire, pour qui Jean demeure une énigme. Leur liaison perdure, alors même que Jean s’est remis à tuer… Face à Jean, marionnettiste itinérant qui assassine l’une après l’autre les femmes avec qui il fait l’amour, on se sent comme les enfants de son public sur lesquels s’ouvre le film, qui s’écrient, les yeux écarquillés de terreur : « Derrière toi ! » Par-delà la manipulation, le grande violence, la frustration, c’est l’absence de mots que Sombre explore : ce qu’il y a avant, à côté, derrière le langage, ce qui ramène à l’enfance, aux sensations brutes, à la vie primaire.
Alan Vega signe cette BO envoutante et sombre comme le film. Complètent ces atmosphères lugubres quelques titres comme « Fat City » (Cubist Blues de Vega), « Bela Lugosi’s Dead » des Bauhaus ou encore « Les Amours perdues » d’Elysian Fields récitant Serge Gainsbourg.
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Tarif de la séance
Prix libre à partir de 4 euros
Adhésion annuelle obligatoire de 5 euros (année civile).
La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance