Climatic Species de Christiane Geoffroy
2018 | France | 38 min
Critique sur le film par le FID :
» Le cinéma, le documentaire, le cinéma documentaire, sont nés tout ensemble, on le sait, d’une stupéfaction et d’un désir de rendre cet émoi du monde tel qu’il est. De Lumière à Warhol, c’est la même enfance continuée, obtuse, entêtée à se contenter de regarder, d’admirer, de s’étonner. Mais il y a, faux jumeau de cette bouche bée, cinéma aussi, documentaire aussi, la pulsion scientifique, la volonté d’expliquer, celle de Marey, de Muybridge, qui se sert du cinéma pour pointer ce qu’on ne voyait pas avant lui, et le dire. Tension insoluble ? Se taire, admirer, et aussi montrer, expliquer ? Être ignorant et savant en même temps, est-ce possible ? Disons-le tout net, ce rêve, brechtien quoi qu’on en dise, est assez rarement accompli ; disons-le tout net, il est assez ardu. Il y faut autant de modestie en science qu’en matière de simplicité. Vite dit. C’est pourtant, non seulement le pari, mais la réussite flagrante de Christiane Geoffroy. Son film enseigne en même temps qu’il nous entraine dans l’épaisseur de l’ignorance comme préalable de l’observer. Son film fait entendre autant qu’il laisse voir. En clair, Climatic Species est fabriqué de maintes espèces, tissé de plusieurs fils. Il est le fruit de générations différentes, il est métissé, il s’avance dans l’avenir. N’est-ce pas ce dont tout le film, images et voix, tentent de nous faire prendre connaissance ? Que cet arbre, et cet autre, que ce scientifique, et cet autre, que cette ourse, et ce dessin de poisson à la craie, que le début du film et son « générique » de fin, forment la densité d’un buisson dont notre regard fait partie. » (JPR)
Climatic Species – Le journal d’un film
Climatic Species – le journal d’un film est à la fois un journal de travail, un journal de voyage – écho aux savants voyageurs des siècles passés – et un journal intime, constitué des récits multiples où chaque fil se déploie selon son propre rythme. Il interroge les relations entre l’animal, l’humain et le végétal à l’heure où les équilibres biologiques se trouvent bouleversés. Le livre s’ouvre sur un entretien avec Guillaume Lecointre autour de l’évolution des espèces, de leur classification et de la sixième extinction. Puis nous suivons les méandres de l’élaboration du film qui croisent temps de recherche et questionnements de Christiane Geoffroy – artiste, citoyenne, femme – imprégnés de l’actualité et d’un monde pris de convulsions.
CHRISTIANE GEOFFROY
Depuis les années quatre-vingt-dix, Christiane Geoffroy s’intéresse à la transmission du vivant et des savoirs. Son travail souvent lié à l’éthique et à la recherche scientifique, se présente sous des formes multiples et hybrides : expositions, films et livres.
LES ÉDITIONS CAPTURES
Dans un premier temps, Captures a privilégié l’édition de publications d’artistes, une association artiste, graphiste, éditrice, libre de toute contrainte. Puis, avec la volonté constante de privilégier une parole d’artiste, de révéler des recherches, des écarts et des débats sur la question de l’art, d’autres collections sont nées : monographies et ouvrages collectifs, entretiens.
Informations pratiques
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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 6€ et valable sur une année civile.