20h30 – L’association Odyssey & Legacy présente

« Duo Mogri »
« Percussion & Voice »

Famoudou Don Moye : percussion / voix – Martin Grizzell : voix / percussion

FAMOUDOU DON MOYE,
est depuis 1969 le batteur et percussionniste de l’Art Ensemble of Chicago avec
qui il a enregistré plus de 45 disques parmi les 180 de sa discographie.
Né à Rochester / New York en 1946 dans une famille de musiciens, il étudie les
percussions à l’université de Détroit où il vit près de chez le trompettiste Charles
Moore qui devient son mentor et où en 1966 il rencontre l’ART ENSEMBLE OF
CHICAGO, GREAT BLACK MUSIC / ANCIENT TO THE FUTURE.
Famoudou Don Moye s’est produit avec de nombreux autres grands de la scène
américaine et internationale, parmi lesquels Randy Weston, Archie Shepp, Mal
Waldron, Don Cherry, Steve Lacy, Pharaoh Saunders, Sun Ra All Stars, Von & Chico Freeman Quintet, Sam Rivers Trio, Don Cherry, Wadada Leo Smith Golden Quartet, David Murray, Oliver Lake, Famoudou Konate, Fontella Bass, Abbey Lincoln, Billy Cobham, Billy Higgins, Roy Haynes, Cecil Mc Bee, Jack De Jonette, Philly Joe Jones, Kenny Clarke, Milford Graves, Frank Lacy, The Leaders,… etc…
Il est, entre autres, actuellement en tournée mondiale avec Famoudou Don Moye
Trio and Quartet, l’Art Ensemble of Chicago, le «Archie Shepp Attica Blues
Orchestra», Kirk Lighstey Trio et Baba Sissoko Trio Jazz (R)Evolution.
Connu et reconnu pour ses connaissances approfondies et sa maîtrise des rythmes
afro-caribéens et ses techniques rythmiques très particulières, il poursuit ses
recherches, études, enregistrements et performances de rythmiques traditionnelles
de Guinée, du Mali, du Maroc, de Cuba, des Antilles, et le Blues, Gospel et Jazz de
l’Amérique noire.

Imprégné de l’histoire afro-américaine, Martin Grizzell, natif de San Francisco, est un artiste pluri-disciplinaire qui insuffle depuis 40 ans sa passion et son savoir-faire à travers la musique, le chant, le théâtre, le coaching vocal ou encore la création textile, l’enseignement et l’écriture. Le fil d’Ariane de cette puissante culture se fait à travers le partage de la musique qui y est née.

 

 

 


22h

Crooklyn

de Spike Lee – 1994, États-Unis, 1h55, VOstFR

Crooklyn, les années 70. CarOlyn Carmichael, femme amoureuse et mère attentionnée, se bat pour faire régner l’harmonie dans sa maisonnée de cinq enfants. La tâche est ardue, et son mari Woody, jazzman buté, son unique fille de 10 ans Troy et ses 4 fainéants de fils doivent faire preuve de beaucoup d’humour devant des ennuis à répétition…

Un été, Troy est envoyée en vacances chez sa tante qu’elle déteste. Elle passe malgré tout un mois heureux avec sa cousine, elles deviennent toutes les deux très proches. Le jour de son anniversaire, Troy exprime le souhait de rentrer chez elle. Sa tante finit par céder, sous les instances de son mari. Troy est donc réceptionnée a l’aéroport par son autre tante et son oncle, qui l’emmènent à l’hôpital car Carolyn est tombée malade. Woody ramène les enfants à Crooklyn, et le lendemain, ils apprennent que Carolyn est atteinte d’un cancer. Peu de temps après, elle décède. Au départ déprimée, Troy se ressaisit et reprend les rênes de la maison.

Né en 1957 à Atlanta, dans une région des États-Unis encore profondément marquée à l’époque par la ségrégation raciale, Spike Lee a passé son enfance et son adolescence à Brooklyn, dans le quartier de Bedford-Stuyvesant, où il situera plus tard certains de ses films. Son père est musicien de jazz, sa mère institutrice. Spike Lee grandit dans un milieu cultivé et relativement aisé. Il étudie au Morehouse College d’Atlanta, célèbre lycée formant l’élite noire du pays, puis se forme au cinéma à l’Université d’Atlanta. Il réalise ses premiers courts métrages au début des années quatre-vingts, dont The Answer (1980), une réponse de dix minutes au Naissance d’une nation de David Wark Griffith, et Joe Bedstuy’s Barbershop: We Cut Heads (1983), un moyen métrage où il brosse la vie de son quartier de Brooklyn et dépeint les relations entre petits commerçants et gros investisseurs, possible métaphore précoce de son statut de cinéaste indépendant confronté au système hollywoodien. La carrière de Spike Lee décolle vraiment en 1986 avec Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, qui fait sensation à Cannes où il est présenté à la Quinzaine des réalisateurs. Comédie tournée pour un mini-budget de 175 000 dollars, elle en rapportera 7 millions et inscrira Spike Lee sur la liste des cinéastes à suivre. Nola Darling marque les spectateurs par son humour, sa tonalité ouvertement sexuelle, son mode de récit moderne (voix off, adresses à la caméra…), mais aussi parce que c’est la première fois qu’un cinéaste noir filme de l’intérieur les préoccupations de la jeunesse noire américaine. Le film crée un effet de surgissement, comme si d’un seul coup se dévoilait au regard du grand public international tout un pan de la société américaine jusque-là maintenu dans les marges de la représentation cinématographique.

Après Malcolm X (1992), Spike Lee semble en partie soulagé de la question noire. S’il reviendra régulièrement à des films ouvertement politiques et revendicatifs (Get on the Bus (1996), sur le grand rassemblement pour les droits civiques, The Very Black Show (2000) sur la place des noirs à la télévision, ou le récent When the Levees Broke (2006), documentaire en quatre parties sur La Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina), ce ne sera plus systématique. Le cinéaste aborde une phase plus apaisée et plus diverse de son œuvre avec des comédies plus légères comme Crooklyn (1994) ou Girl 6 (1996), en filmant la geste sportive dans He Got Game (1998), ou en abordant le polar urbain avec Clockers (1995). Il n’aura pas non plus systématiquement recours à un casting majoritairement noir à partir de Summer of Sam en 1999, thriller urbain sur un tueur en série dont les acteurs principaux sont John Leguizamo, Adrien Brody et Mira Sorvino. Sortir du point de fixation ethnique permet aussi de regarder le travail formel de Spike Lee et d’en identifier les principaux motifs. À commencer peut-être par la dimension physique, sensuelle, voire sexuelle de son cinéma. Spike Lee aime les plans rapprochés, les inserts sur certaines parties du corps ou du visage, les scènes d’étreintes. Film aussi chaud charnellement que politiquement, Do the Right Thing emblématise ce sensualisme peu fréquent dans le cinéma américain, filmant littéralement à fleur de peau des corps rendus humides par un torride été new-yorkais. Chez Lee, il s’agit de mettre en avant les corps glorieux des Afro-Américain(e)s, d’exalter la beauté de cette enveloppe charnelle noire, objet habituel du racisme, liant dans un même geste filmique politique et sensualité.

 


 

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