Édito

 

 

Le cinéma de résistance au colonialisme, contre-propagande du cinéma impérialiste.

« Une situation historique nouvelle et un homme nouveau naissant à travers la lutte anti-impérialiste requéraient aussi une attitude nouvelle et révolutionnaire de la part des cinéastes du monde entier.“

« Lheure des brasiers » – Vers un Troisième cinéma. Fernando Solanas & Octavo Getino

La période des révolutions et des luttes contre le colonialisme et l’impérialisme occidental ont vu émerger toute une génération de cinéastes composant un réel mouvement cinématographique de résistance: le Troisième cinéma, ou cinéma de décolonisation. En occident, ce cinéma totalement passé sous silence est encore très largement méconnu, y compris des mouvements de luttes.

Ce mouvement, composé de cinéaste d’Afrique, Asie et Amérique Latine a réalisé un nombre importants de films, parfois produit par les mouvements de luttes de libération, parfois par les cinéastes eux-mêmes. Ces mouvements de lutte sont conscients de l’arme culturelle qu’est le cinéma, et donc de l’importance de créer une contre-propagande au cinéma colonialiste ainsi qu’aux informations médiatiques diffusées largement dans les pays colonisateurs et leurs alliés.

Au delà de l’arme de contre-propagande, ce cinéma est celui qui considère la lutte anti-impérialiste comme manifestation culturelle grandiose qui incarne la décolonisation des peuples, et de la culture. Lorsque cette lutte est filmée et mise en scène, le cinéma crée une nouvelle référence culturelle révolutionnaire: celle d’un peuple qui se libère à la fois du joug colonial sur le plan politique et militaire, ainsi que des représentations culturelles racistes de l’occident qui assigne le colonisé et ses descendants au rang d’objet exotique ou anthropologique, de sous-fifre, ou bien d’ennemi, de terroriste.

Ce cycle se veut une participation à la diffusion et la reconnaissance de ce cinéma de décolonisation, des espoirs et des engagements qu’il porte.

Bien sûr, ce mouvement est bien plus vaste que notre sélection qui ne peut représenter à elle seule la multitude des films de ce cinéma réalisé pendant au moins trois décennies sur tous les continents.

Au vu du contexte de génocide en Palestine, nous avons décidé d’axer la sélection sur la résistance à la colonisation dans ce cinéma en sélectionnant des films presque exclusivement produits par les mouvements de lutte de Libération ou bien par des révolutionnaires anticolonialistes.


Kiswendsida Parfait Kaboré

Kiswendsida Parfait Kaboré est né en 1984 à Ouagadougou, Burkina Faso. En 2012, il est diplômé d’un Master en Création Documentaire à Saint-Louis du Sénégal. Il réalise les courts métrages documentaires Demain l’Afrique pour son diplôme de Master et À double tranchant lors de sa formation estivale à La Fémis. Son premier long métrage documentaire Place à la révolution (Grand Prix du Jury au Festival International du Film Documentaire à Saint-Louis / Sénégal ; Prix de la Ligue des droits de l’Homme – Espoir au FIFDH Guadeloupe à Pointe-à-Pitre.) est le premier volet d’une trilogie qui suit de près les changements politiques et sociaux à Burkina Faso. Après ta révolte, ton vote (Prix du meilleur espoir au FESPACO I BURKINA FASO 2021, Breaking Boundaries Awards au Flickers’ Rhode Island International Film Festival I USA 2020) deuxième chapitre de la trilogie, est présenté en première mondiale à IDFA en novembre 2019.

 

Sabrina Chebbi

Sabrina Chebbi est une réalisatrice et productrice franco-algérienne.
Son premier geste cinématographique a pour but de changer les représentations des descendants de l’immigration post-coloniale en France.
Elle a réalisé et autoproduit le film documentaire Les coups de leurs privilèges, qui retrace l’histoire des luttes des immigrations en France autour de l’enjeu des mobilisations face aux crimes policiers dans les quartiers populaires. Depuis 2017, le film a été diffusé dans 7 pays d’Europe et d’Amérique Latine, contribuant à la visibilité des luttes des immigrations post-coloniale en France.
Diplômée d’un Master Cinéma et audiovisuel des Ateliers Varan et de l’université de Montpellier 3, elle réalise des courts métrages sur le racisme structurel quotidien vécu par les jeunes hommes et les jeunes femmes des quartiers populaires.
Elle a créé sa société, Asaru Production, et réalise actuellement son premier long métrage documentaire Gravir les montagnes – Anali s Idurar, qui traite des traumatismes hérités de la guerre d’Algérie. Celui-ci ainsi que ces autres travaux se situent dans la continuité du Troisième Cinéma, ou cinéma de décolonisation tel que défini dans le manifeste de Fernando Solanas et Octavo Getino. Elle anime et programme régulièrement des cycles sur les représentations dans le cinéma, en ce basant sur des films appartenant à ce mouvement cinématographique.


Toutes les séances du cycle

 

 

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