Le Cycle Cinéma Dada et Surréalisme est une programmation proposée par Mireille Laplace programmatrice et animatrice de l’association Grains de Lumière. Les films qui vous seront présentés, parmi eux des films légendaires et d’autres plus confidentiels, le seront exclusivement (ou presque) à partir de copies argentiques en 16mm et 35mm.
Nous tenons à remercier chaleureusement Mireille Laplace et Dominique Willoughby pour nous permettre d’accueillir ces films et d’enrichir ainsi le travail que nous menons depuis près de 4 ans sur les Histoires du cinéma et sur celles de l’image argentique, vidéo ou numérique.
Marcel Duchamp, Hans Richter, Man Ray, René Clair, Francis Picabia, Germaine Dulac, Antonin Artaud, Luis Bunuel, Salvador Dali, Maya Deren, Sidney Peterson, Jean Cocteau.

 

20h30

Cycle cinéma Dada et Surréalisme

La programmation

 

Intervention de Dominique Willoughby, professeur à l’université de Paris VIII : Cinéma Dada et surréaliste, le retour à la vision

L’Etoile de Mer
Man Ray, 1928, 35mm, 21min

La coquille et le Clergyman
Germaine Dulac (scénario d’Antonin Artaud), 1927, 35mm, 41min

 

 

Le retour à la vision

Si les dénominations de cinéma dadaïste puis surréaliste sont discutables – ces mouvements ayant constitué des regroupements variables dans le temps de quelques fortes personnalités aux pratiques artistiques nouvelles et très diverses – il faut voir ou revoir ces films pour prendre la mesure de la révolution qu’ils portèrent au cinéma, dont l’onde de choc s’est propagée bien au delà des diverses formes de cinéma expérimental auxquelles ils ont ouvert la voie. « Désormais les jeux cinématographiques les plus inattendus ou les plus incongrus sont admis comme tout naturels par le public » (J.B. Brunius)

Jamais un si petit nombre de films créés en si peu de temps n’aura bouleversé si fortement l’esthétique cinématographique, ni suscité autant de réactions, controverses et débats, jusqu’à aujourd’hui.

Dada, comme l’a dit Hans Richter, a constitué un « Point Zéro de vérification de l’art après sa dissolution », une libération par le vide de toutes les traditions artistiques pour permettre à de nouvelles pratiques et de nouvelles formes d’être expérimentées et d’apparaître. Pour le cinéma, les recherches approfondies d’Eggeling et Richter initièrent un processus radical mettant au premier plan les constituants fondamentaux de l’expérience de la forme et du mouvement cinématographique en soi : ombre et lumière, lignes, surface, écran, profondeur, rythme, en les organisant cinématographiquement en « contrastes extrêmes et affinités suprêmes ». Richter étend ces découvertes des « films absolus » aux associations de formes graphiques et de prises de vues réelles, au montage et à l’animation, avec entre autres Filmstudie et son fameux Vormittagsspuck, qui influenceront des cinéastes comme Eisenstein, Vertov et Norman McLaren. Dans la foulée de ces films libératoires, Man Ray, Marcel Duchamp, Francis Picabia et René Clair, Henri Chomette, ont réalisé des films uniques et originaux, poétiques, fascinants ou jubilatoires, qui ouvrirent plusieurs voies nouvelles au cinéma.

Les surréalistes ressentirent un temps une fascination pour la vision des films quels qu’ils soient, éprouvée comme « un stupéfiant plus réel que la réalité … une consolation » (Desnos), une « substance lyrique exigeant d’être brassée en masse et au hasard » (Breton), dont leur imagination tirait des émois mentaux et érotiques oblitérant les clichés narratifs de l’industrie. Les films d’Artaud et Dulac, Dali et Buñuel, dans le fil de ceux de Man Ray, Picabia et Clair, ont ainsi déployé à neuf le potentiel pulsionnel latent, un brin fétichiste, de la vision et des représentations cinématographiques – estrangéisées ou ironiquement subverties – poussant parfois jusqu’à l’absurde les pseudos causalités narratives au profit de chocs et d’apparitions, de pulsions démontées. Maya Deren reprendra à sa façon cette méthode avec la notion de « double exposition » que l’esprit et l’imagination superposent à la vision d’un film à partir de son déroulement mécanique, dédoublant les figures de son propre personnage dans Meshes of the Afternoon.

Dans le contexte de la nouveauté, perdue pour nous, du cinéma muet des années 1920, les avancées et la force de ces films ont tenu au dévoilement et à l’exploration des puissances originales de la vision et du visuel cinématographiques, d’un ordre de l’image, au moment où ceux ci sont assujettis par l’industrie aux conventions de la représentation narrative et du discours, du logos. Ce retour au visuel cinématographique fut obtenu et développé par un travail sur les constituants fondamentaux du cinéma et de la vision cinématographique, renouant avec les premières expériences de Plateau, Marey, Méliès, Cohl, et ouvrant la voie aux cinématographies expérimentales subséquentes tout en revivifiant à terme des formes cinématographiques anémiées par l’approche langagière du scénario.

Dominique Willoughby


 

Cinéma Dada et Surréaliste

Voir le programme du cycle

 

 

 


 

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Les tarifs des séances cinéma

Adhésion annuelle indispensable à l’association
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5€ la séance
2€ pour les moins de 14 ans
2€ pour les séances jeune public

La carte RAGE + adhésion annuelle
:: VIDÉOCLUB : 3 films pour 7 jours

:: CINÉMA : accès illimité à toutes les séances hors séances spéciales et festivals
100€ (payables en trois fois par chèque)

La carte SCANNERS + adhésion annuelle
:: CINÉMA : accès illimité à toutes les séances hors séances spéciales et festivals
80€ (payables en trois fois par chèque)

La carte 10 séances + adhésion annuelle
40€

 

Ouverture de la billetterie 30 minutes avant le début de chaque séance

 

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