Le Cycle Cinéma Dada et Surréalisme est une programmation proposée par Mireille Laplace programmatrice et animatrice de l’association Grains de Lumière. Les films qui vous seront présentés, parmi eux des films légendaires et d’autres plus confidentiels, le seront exclusivement (ou presque) à partir de copies argentiques en 16mm et 35mm.
Nous tenons à remercier chaleureusement Mireille Laplace et Dominique Willoughby pour nous permettre d’accueillir ces films et d’enrichir ainsi le travail que nous menons depuis près de 4 ans sur les Histoires du cinéma et sur celles de l’image argentique, vidéo ou numérique.
Marcel Duchamp, Hans Richter, Man Ray, René Clair, Francis Picabia, Germaine Dulac, Antonin Artaud, Luis Bunuel, Salvador Dali, Maya Deren, Sidney Peterson, Jean Cocteau.

 

20h30

Cycle cinéma Dada et surréalisme

 

La programmation

 

Un Chien Andalou
Luis Bunuel et Salvador Dali, 1929, 35mm, 21min

Meshes of the Afternoon

Maya Deren, 1943, 16mm, 18min

The Cage

Sidney Peterson, 1947, 16mm, 28min

 

 

CINÉMA SURRÉALISTE

L’automatisme psychique et la sollicitation de l’inconscient

Relatant les séances de travail de rédaction des « Champs magnétiques » avec Philippe Soupault, André Breton décrit le phénomène en évoquant l’abandon de la conscience aux portes du sommeil : « mon attention s’était fixée sur les phrases plus ou moins partielles qui, en pleine solitude, à l’approche du sommeil, deviennent perceptibles pour l’esprit sans qu’il soit possible de leur découvrir une détermination préalable. Ces phrases remarquablement imagées et d’une syntaxe parfaitement correcte, m’étaient apparues comme des éléments poétiques de premier ordre. »

Le rêve

Et du côté du cinéma, les surréalistes vont modeler la structure des films sur celle des rêves, selon cette affirmation : « il n’y a pas de frontière entre le sommeil et l’état de veille. »

L’un des grands thèmes du cinéma surréaliste se trouve désigné là : le rêve et sa similitude de structure, sous certaines conditions, avec la pensée éveillée. Surgissement de l’irrationnel, de l’apparent non sens, de l’absurde et l’adéquation parfaite, selon Jean Tedesco, de la machine cinéma à la « machine psychique » : « Il semble que les images mouvantes aient été spécialement inventées pour nous permettre de visualiser nos rêves. » Selon Jacques Brunius, les conditions de vision d’un film sont particulièrement adéquates : « La nuit de la salle équivaut pour la rétine à l’occlusion des paupières et, pour la pensée, à la nuit de l’inconscient, -la foule qui vous entoure et vous isole, la musique délicieusement idiote, la raideur du cou nécessaire à l’orientation du regard, provoquent un état très voisin du demi-sommeil-, au mur s’inscrivent des lettres blanches sur fond noir, dont le caractère hypnagogique est évident. Au temps du film muet, par suite des distractions de l’opérateur, ces textes apparaissaient parfois à l’envers, ce qui ajoute un appréciable rappel des images eidétiques. Enfin, lorsque s’allume l’éblouissant écran semblable à une fenêtre, la technique même du film évoque plus le rêve que la veille. Les images apparaissent et disparaissent en fondu au noir, s’enchaînent l’une sur l’autre, la vision s’ouvre et se ferme en iris noir, les secrets se révèlent à travers un trou de serrure, une représentation mentale de serrure. La disposition des images de l’écran dans le temps est absolument analogue au rangement que peut opérer la pensée ou le rêve. Ni l’ordre chronologique, ni les valeurs relatives des durées ne sont réels. Contrairement au théâtre, le film, comme la pensée, comme le rêve, choisit des gestes, les éloigne ou les grossit, en élimine d’autres, passe plusieurs heures, plusieurs siècles, plusieurs kilomètres en quelques secondes, accélère, ralentit, s’arrête, retourne en arrière… » (in En marge du cinéma français).

Le même Brunius relève dans le film de Bunuel et Dali « Un Chien andalou » certains processus et contenus du rêve : « On pourrait y reconnaître tous les mécanismes bien connus de condensation et de déplacement. Obsessions, résidus de souvenirs vécus, y étaient dramatisés sous forme irrationnelle, comme ils auraient pu l’être dans le rêve d’un adolescent en proie au tourment amoureux. » (id).

Germaine Dulac, dans « La Coquille et le Clergyman » met en scène la violence des pulsions et son film ressemble à ce cas particulier du rêve qu’est le cauchemar.

Les Etats-Unis des années 40/50, après la dispersion des artistes dûe à la guerre, prolongent la filiation à travers une cinéaste comme Maya Deren  qui, dans son film « Meshes of the Afternoon » se réfère explicitement au rêve (on voit le personnage s’endormir) ou Sidney Peterson qui joue plutôt sur le non sens.

Mireille Laplace

 


 

Cinéma Dada et Surréaliste

Voir le programme du cycle

 

 

 


 

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Les tarifs des séances cinéma

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100€ (payables en trois fois par chèque)

La carte SCANNERS + adhésion annuelle
:: CINÉMA : accès illimité à toutes les séances hors séances spéciales et festivals
80€ (payables en trois fois par chèque)

La carte 10 séances + adhésion annuelle
40€

 

Ouverture de la billetterie 30 minutes avant le début de chaque séance

 

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