Édito

 

Les premières productions de l’ICAIC (Instituto Cubano de Artes e Industrias Cinematógraficos) constituent les oeuvres les plus représentatives et internationalement acclamées de la Révolution triomphante à Cuba. L’impulsion d’une nouvelle industrie cinématographique nationale et l’hétérogénéité de ses productions, témoignent à la fois de la réputation de la Révolution et d’une liberté singulière de création au sein des mouvances socialistes non-alignées de l’époque. L’histoire réelle est plus complexe. Cette icône du triomphe nationaliste s’est forgée dans le dialogue, fruit de collaborations étrangères qui étaient parfois la force principale dans les coulisses de l’institution.

Dans ce contexte, le rôle de Theodor Christensen se démarque, en tant que cinéaste et mentor des jeunes talents cubains. Beaucoup d’œuvres saluées pour leur « liberté artistique » sont le produit de ce dialogue largement méconnu. Notre programme présente certaines œuvres emblématiques de la période, re-contextualisées avec d’autres moins connues. On retrouve les complexités internes, les suppressions et les réappropriations, derrière la constitution de l’exception culturelle cubaine.


Mémoires du sous-développement de Tomás Gutiérrez Alea

1968 | 1h37| VOSTFR

La Havane, après la chute de la dictature militaire de Fulgencio Batista. La famille de Sergio, un intellectuel cubain d’origine bourgeoise, s’est enfuie à Miami (États-Unis). Pourtant, il décide de rester dans l’île. Solitaire et incompris, Sergio promène sur la capitale un regard à la fois désabusé et lucide, auto-ironique et réfléchi, traitant avec franchise les contradictions des intellectuels et d’une société marquée par le sous-développement.

Mémoire du sous-développement est considéré comme un des plus grands films de l’histoire cubaine. Radiographie de l’histoire politique cubaine sous la forme d’une errance existentielle, il affirme une liberté de ton qui interroge la notion de sous-développement sous différentes perspectives, notamment celle d’un personnage ambigu n’arrivant pas à faire sa révolution, et celle d’une Révolution menacée par le manque de moyens et la doxa.

 


Informations pratiques

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La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.

Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).

Nous croyons au prix libre comme une possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 5€ et valable sur une année civile.


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