Édito
Ciné-Archives est une association loi 1901 créée en 1998. Elle a reçu mandat du PCF pour conserver et rendre accessible au grand public le fonds d’archives filmiques issues des sociétés de production du PCF et du mouvement ouvrier depuis les années 1930.
Dès ses origines, le parti communiste français a développé une riche activité de production et de distribution cinématographique. Le fonds conservé par Ciné-Archives témoigne de la production cinématographique exceptionnelle du mouvement ouvrier français. Il est composé de plus de 1500 documents, tournés des années 1920 à nos jours, sur tous supports (argentique, vidéo et numérique) et constitue un témoignage précieux sur un siècle d’histoire française et internationale.
En complément de ce fonds, Ciné-Archives effectue un important travail de collecte d’archives auprès de militants cinéastes amateurs ou professionnels, afin de constituer une mémoire des luttes du passé et du présent. L’association œuvre à la mise en valeur de ce patrimoine cinématographique. Plus de 800 titres de la collection sont visionnables gratuitement sur le site www.cinearchives.org, accompagnés par des résumés offrant des clés de compréhension, rédigés par des historiens dans un souci pédagogique et d’éducation populaire. Depuis 2015, Ciné-Archives a édité plusieurs coffrets livre-DVD mettant en valeur
des films de sa collection, accompagnés de compléments de programme et d’articles commandés pour l’occasion à des spécialistes de cette filmographie. Ciné-Archives a reçu un prix du Syndicat français de la critique de cinéma saluant la qualité de son travail éditorial.
Ben Chavis, les dix de Wilmington
Jean-Daniel Simon | 1977 | 13 min | pellicule 16 mm
En 1971, à la suite d’une provocation du Klu Klux Klan, en Caroline du Nord (Etats-Unis), Ben Chavis et huit étudiants noirs qui avaient lutté pour l’égalité d’enseignement entre blancs et noirs furent accusés d’incendie et d’homicide volontaire sur la personne d’un membre du Ku-Klux-Klan et condamnés sur la foi de faux témoignages à une peine collective de 282 ans de prison. Il leur était surtout reproché de militer pour les droits civiques des personnes de couleur, pour une intégration égale dans la société, pour l’accès à l’enseignement.
Le document a été tourné le 10 novembre 1976, dans une prison de Caroline du Nord, Mac Cain, ou l’on regroupe les prisonniers de droit commun ayant des problème psychologique. Il comporte une interview exclusive du pasteur noir Ben Chavis, 28 ans, père de 3 enfants, non violent condamné à 34 ans de prison, dont la voix française est interprétée par Med Hondo. Cette interview est précédée d’une présentation faite par Angela Davis de la situation des prisonniers noirs aux USA et des luttes anti discrimination.
Des bancs titres et des images d’actualité présentent le mouvement des ultras qui brandissent des pancartes « La séparation ou la mort » et une manifestation à laquelle participent Ben Chavis et Angela Davis pour l’intégration des noirs et l’égalité des droits. Leur affaire est connue sous le nom des 10 de Wilmington.
Lettre du Chili
Marcos Galo | 1978 | 20 min | pellicule 16 mm
Après le coup d’État du 11 septembre 1973 du général Augusto Pinochet qui renverse le gouvernement du président Salvador Allende, la junte militaire prend le pouvoir au Chili, imposant une dictature. Plusieurs milliers de personnes sont emprisonnées, torturées par la Dina (Dirección de inteligencia nacional / Direction nationale du renseignement), la police politique chilienne, tuées, “disparues”. C’est ce moment de l’histoire chilienne que raconte ce film de Marcos Galo, réalisé à partir de banc titre de tapisseries chiliennes, les arpilleras, et d’une lettre d’une femme chilienne, lue par Marianne Auricoste, sur les conditions de vie et la lutte des femmes chiliennes vivant dans des camps. L’ensemble du film est soutenu par une musique composée par Sergio Ortega, chantre de « La Nueva cancion chilena » (la nouvelle chanson chilienne), mouvement d’expression musicale combinant éléments du folklore et engagement pour la justice sociale. Celle-ci est interprétée par le groupe Aparcoa, un des principaux groupes du mouvement de « La Nueva cancion chilena », alors exilé en Europe.
Chaque thème évoqué dans la lettre – qui sont autant de moments de la vie quotidienne sous la dictature (la vie au camp, les arrestations, l’entraide et la solidarité, les difficultés pour se nourrir, le chômage, l’espoir, l’école, les enfants, les luttes, etc.) – est illustrée par une ou plusieurs arpilleras, ces tableaux de textile cousus à la main par ces femmes chiliennes. Cette forme d’expression permettait aux femmes, compagnes de prisonniers politiques, d’exprimer leurs craintes et angoisses mais également leur espoir. Dénonçant les violences du régime autoritaire chilien, ces tapisseries-broderies témoignent également de la résistance à toute épreuve de ces femmes.
Alerte à Hanoï (mai 1972)
Gérard Guillaume | 1972 | 12 min | pellicule 16 mm
Chaque matin, les habitants assiègent le vendeur de journaux. Au sud, l’offensive se poursuit. La province du Quang Try est entièrement libérée. Plusieurs fois par jour, les hauts parleurs diffusent un extrait d’un discours enregistré par Ho Chi Minh pendant la première escalade. Partout dans la ville de grands panneaux informent la population, jour après jour, des développements de l’offensive du sud au 17° parallèle.
Depuis le début de la nouvelle escalade, par mesure de sécurité, les cinémas, théâtres, musées sont fermés. Et les vieux artisans qui peignent habituellement les affiches des spectacles réalisent aujourd’hui des panneaux célébrant les nouvelles victoires de la DCA.
L’alerte quotidienne est passée. La défense anti-aérienne sur Hanoï est telle que tout va très vite. Les Américains concentrent leurs efforts sur un seul objectif : Hier l’hôpital militaire, aujourd’hui un dépôt de carburant, demain le vieux pont Paul Doumer. Sur le chemin du retour, les avions américains largueront les bombes qu’ils n’ont pu déverser sur Hanoï, de préférence sur les villages ou sur les digues.
À Hanoï, chacun reprend ses activités là ou ils les avaient interrompues. Ici les femmes ont repris la construction des abris individuels en béton, ; et sur le panneau, le vieux peintre va pouvoir maintenant inscrire le chiffre des avions abattus ce jour : 2.
Une affiche appelle les unités d’auto-défense à l’émulation pour que, dans les jours suivants, le 300è avion américain soit abattu.
Paris, juin 1971 (Montreau, 20 juin 1971)
Anonyme | 1971 | 16 min | pellicule 16 mm
À l’initiative du Parti communiste français (PCF) et du Parti communiste espagnol (PCE), des dizaines de milliers de républicains Espagnols venus de toute l’Europe se rassemblent à Montreuil, au Parc Montreau, le 20 juin 1971, contre la dictature franquiste. Ils viennent également écouter Dolores Ibárruri et Santiago Carrillo, respectivement présidente et secrétaire général du PCE.
Traité sous forme de reportage, le document présente l’arrivée des militants espagnols aux différentes gares parisiennes puis celle de la « Pasionaria » au Parc Montreau où elle prend la parole. Le film se termine sur l’image de la foule chantant l’Internationale.
Le film débute et se clôt par des cartons résumant les revendications portées par cette journée : la dénonciation de la dictature du général Franco, l’appui à la lutte des communistes espagnols, l’exigence de libération pour les prisonniers politiques et d’amnistie pour les prisonniers et les exilés politiques.
Informations pratiques
Rejoindre l’événement Facebook
La billetterie ouvre 30 minutes avant le début de chaque séance.
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun·e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 6€ et valable sur une année civile.