Carmelo Bene, même mort, refuse d’être enfermé dans un rôle.
(C’est sans nul doute sa volonté si la première version de ce texte a disparu)

Sa carrière d’acteur et de metteur en scène en fit l’une des figures majeures de l’avant-garde théâtrale italienne et européenne. Celui qui prônait justement un « art mineur », en mettant en œuvre un processus de désacralisation, peut être célébré pour son effort à briser les mots et à s’épouvanter de soi-même.

Entre 1967 et 1973, Carmelo Bene s’abandonne au cinéma pour en faire l’expérimentation. Scénariste, producteur, metteur en scène, scénographe, interprète,… Avec la même radicalité qu’au théâtre, il s’attaque aux mythes culturels pour réécrire le présent du texte joué et rendre à l’art son inutilité, sinon celle de critiquer et de déranger.

Videodrome 2, en partenariat avec l’Institut Culturel Italien, vous invite à découvrir l’intégrale de ces films comme une variation continue : « Rien que des affects et pas de sujet, rien que des vitesses et pas de forme. » (Un manifeste de moins de Gilles Deleuze)

Lyrisme et baroque, explosion des cadres et montage saccadé, rituel et fulgurance créent un espace visuel qui multiplie les sensations, effaçant la densité du réseau de significations logiques.

« Soyons simple. On ne peut faire que des miracles. L’impossible est possible. » (Carmelo Bene)