Bug de William Friedkin

20h30 Le film est précédé d’une présentation d’Olivier Puech

Bug

de William Friedkin, 2006, USA/Allemagne, 1h42, VOSTFR, 35 mm

 

Agnès est une femme esseulée, alcoolique, qui vit dans la terreur du retour de son ex, un taulard violent et barraqué. Jusqu’au jour où un jeune homme, Peter, surgit dans sa vie.
Bien vite, Agnès s’éprend de lui. Mais le comportement de Peter va prendre un tour inquiétant : persuadé d’être victime d’un vaste complot, il voit la menace partout et traque d’invisibles insectes. Agnès va elle aussi céder à la paranoïa …

Bug peut être vu comme une étrange histoire d’amour, une vision du couple et de l’humanité pleine de vérité et de clairvoyance, une danse macabre, une étude de la paranoïa et de la relation amoureuse comme maladies contagieuses. A l’origine Bug est une pièce de théâtre de Tracy Letts dont toute l’oeuvre parle de la violence du fort contre le faible, de l’oppression commise par les religions officielles. William Friedkin ne l’adapte pas, il la filme à l’identique avec les interprètes originaux et la jubilation d’un cinéaste en pleine forme, qui démontre que son film de chambre est une explosive leçon lancée à la figure d’Hollywood. Friedkin aime jouer avec le spectateur, il n’est pas du genre à le laisser tranquillement contempler l’écran, prenant toujours le risque d’aller trop loin et de le bousculer voire de le désorienter : “Je pense qu’un cinéaste devrait au moins essayer d’émouvoir les spectateurs, plutôt que de lui donner une satisfaction immédiate”. Il sait parfaitement entremêler hyperréalisme cru et fantasmagorie surnaturelle.

 

 

Mais Bug et aussi un film sauvage. Dès la première scène, où la caméra descend du ciel vers les petites lumières du motel dans le désert (l’oeil de Dieu, du Diable ?), le spectateur sent qu’une menace rôde sans être identifiable et des menaces il y en a beaucoup, là, autour. Friedkin ne juge jamais ses personnages, faisant preuve à leur égard d’un regard chaleureux, empreint d’une sensibilité aiguë et d’une brutalité implacable dans la manière de filmer la violence qu’ils infligent à leur corps et à leurs esprits. Sa caméra reste au plus près d’eux amenant à une perception organique de ces corps exultant les affects qui les habitent. Ces corps suent littéralement leurs désordres intérieurs et combiné à l’usage du décor et des objets, chaque élément vient apporter sa dynamique dans le divorce de ce couple avec le monde réel.

Il y a aussi la volonté de ne pas clore le film comme si un verdict avait été rendu, de le laisser se poursuivre dans l’imaginaire du spectateur. Il ne faut pas oublier que pour le réalisateur de “L’exorciste” le diable existe, que son existence est possible. Non qu’il s’agisse d’un clown en costume rouge avec queue et fourche, mais en tant que force maléfique indépendante qui peut frapper des êtres qui, soudain, deviennent le mal.

Personnellement, à la fin du film, le couple de Bug me semble remonter à la matrice originelle, à la micro communauté fondatrice, évoquant des Adam et Eve dans un jardin paranoïaque se refusant à créer une humanité d’êtres devenus totalement dépendants de l’explosion technologique qui les entoure.

Olivier Puech


Le programme complet de la rétrospective

Friedkin Connection : une rétrospective

Du mardi 29 janvier
au dimanche 3 février 2019

Voir le programme de la rétrospective

 

 

 

 


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