Édito
Petit à petit, et surtout grâce à l’émergence d’une nouvelle génération de réalisateurs et réalisatrices, la création cinématographique s’est enrichie et diversifiée avec une multiplicité de propositions artistiques et esthétiques qui sont allées au-delà du geste de mémoire historique, en puisant aussi dans les histoires personnelles et en usant des ressorts de la fiction. A travers 9 films et un programme d’art vidéo, le cycle propose de parcourir ces 50 années de création traversées par la dictature. Des films qui questionnent le présent et nous aident à comprendre les blessures profondes qui persistent encore dans le Chili contemporain.
Séance en partenariat avec le FIDMarseille
El eco de las canciones
Antonia Rossi | 2010 | Chili | 1h10 | VOSTFR
À travers des souvenirs d’exil et de retour, un jeune Chilien né à Rome est tiraillé entre appartenance et aliénation envers une société qui regarde de loin, réfléchissant au sentiment de déracinement d’une génération qui a grandi loin de ses racines.
« En 1973, à la suite du coup d’État au Chili, nombreux sont ceux qui prennent le chemin de l’exil. Les parents d’Antonia Rossi sont de ceux-là, installés à Rome, où elle naît. Après le retour à la démocratie en 1989, la plupart y retournent avec des enfants dont certains, comme Antonia Rossi, n’ont jamais connu ce pays. Situation qui déplace la question : non pas qu’est-ce que revenir, elle n’en est jamais partie, mais de quoi se construit une identité : une langue, un lieu, une mémoire transmise? Que construit l’exil pour ceux qui viennent après ? Comment se fabrique-t-on ses propres représentations ? Puisant à son expérience personnelle, Antonia Rossi reprend alors les fils un à un dans un récit introspectif qui interroge les lieux, les images, leur charge d’Histoire. Elle brasse des archives familiales et télévisuelles, qu’elle confronte à ses propres souvenirs. Et tour inattendu mais décisif ici, d’autres images surgissent. De films d’enfance, Gulliver en tête, figure réappropriée ici comme étant celle, contradictoire, du merveilleux de l’enfance et du déracinement redoublé, en Italie puis au Chili. Construire un pays réel à partir de l’imaginé, un pays qui soit le sien propre bien que modelé par les souvenirs et les images des autres. Un exercice qui rappelle le bricolage par lequel tout un chacun est amené à se construire ses propres représentations, par défaut, pour combler les vides, les manques, la perte. Archives, dessins animés, construisent alors cet espace mental, jeu d’ombres nourri d’images. »
Nicolas Féodoroff
Informations pratiques
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📍 Séance au Videodrome 2
Nous pratiquons le prix libre (chaque personne paie ce qu’elle veut/peut/estime juste).
Nous croyons au prix libre comme possibilité pour chacun.e de vivre les expériences qui l’intéressent et de valoriser le travail accompli comme il lui paraît bienvenu. L’adhésion à l’association est nécessaire pour assister aux projections, elle est accessible à partir de 6€ et valable sur une année civile.
En complément du cycle : 3 documentaires à partir du 8 septembre
On vous parle du Chili : ce que disait Allende de Chris Marker et Miguel Littin | (voir ici)
La Cité des photographes de Sebastián Moreno | (voir ici)
Le Pacte d’Adriana de Lisette Orozco | (voir ici)
+ D’autres événements autour de la commémoration des 50 ans du coup d’État au Chili se tiendront à Marseille entre le 9 et le 17 septembre
• 9 septembre à 19h30 | Projection de films Las Patas en La Tierra. Chronique de l’Estallido Social de Gaël Marsaud et Les enfants des mille jours de Claudia Soto et Jaco Biderman au Cinéma Le Gyptis.
• 11 septembre à partir de 17h à Manifesten | Commémoration, rencontre et réflexion autour de 50 ans du coup d’État au Chili. Au programme : Human Library © et présentation chronologique des arpilleras chiliennes, dès l’AFDD à nos jours.
• 11 et 12 septembre à 19h | Installation-performance Nuestras Piedras au Petit Théâtre de la Friche Belle de Mai.
• 14 et 15 septembre | Journées d’études : Passés-Présents. Mémoires, traces et traumas de la dictature dans les arts au Chili à l’Auditorium Bibliothèque de l’Alcazar (programme ici).
• 16 septembre à 20h | Spectacle Je tirerais pour toi du collectif Merkén au Pôle National Cirque Archaos (voir ici).
• 21 septembre à 19h | Présentation du livre Les femmes contre Pinochet – Odile Loubet et les résistantes de l’ombre (Chili 1973-1990) de Samuel Laurent Xu à la Librairie Transit.
• 22 septembre à 18h30 | Projection de Au nom de tout mes frères de Samuel Laurent Xu (2019) à Mille Bâbords.
Avec le soutien de La cinémathèque du documentaire, de La Cinémathèque du documentaire à la Bpi – Centre Pompidou
En partenariat avec La Baleine, Les Variétés, ASPAS, Documentaire sur Grand Écran, La Cineteca Nacional de Chile
Toutes les séances du cycle