Ce soir nous embarquons pour la Grèce et la Bretagne… La blancheur des villages grecs perchés où les cloches des églises sont encore sonnées à la main. Le miroitement de la mer bretonne où se dessine le visage de l’être aimé…
Matines à l’île de Thera (sous réserve)
de Kostas Sfikas et Stavros Tornes – 1968, Grèce, 21 min
Comme pour Estampas de Val del Omar et Terre sans pain de Buñuel, on découvre dans ce film un coin de terre à la fois beau et rude. Les rues étroites et pentues entrecroisées de bâtiments fissurés révèlent dans leurs interstices les visages marqués des pêcheurs et des vieilles femmes. Quelque chose d’immuable, quelque chose d’éternel. Mais ce temps s’accélère et s’actualise lorsque les touristes entrent dans le cadre…
Il s’agit d’un documentaire poétique filmé en noir et blanc sur l’île de Thera en Grèce. C’est la première expérience cinématographique pour Stavros Tornes, cinéaste grec né en 1932, et décédé en 1988. « Dès l’époque de son service militaire, Tornes est mis à l’écart pour ses idées de Gauche. Il est né dans un milieu populaire, d’une famille d’immigrants. Il vivra en exil en Italie, pendant la dictature des colonels, et incarnera toute sa vie différents rôles au cinéma, comme acteur (Rossellini, Fellini, Taviani, Varda, Rosi, Monicelli…). Avec sa compagne et muse, Charlotte Van Gelder, il réalisera au fil des années quelques films, qui ne ressemblent à rien de connu, surtout pas en Grèce, et qui seront tous réalisés dans l’intimité du travail amical, et de la rencontre humaine, avec une farouche indépendance, et dans une recherche poétique. » (sources : Dérives)
Il est coréalisé par Kostas Sfikas, cinéaste autodidacte qui a réalisé des documentaires, mais également des films expérimentaux. Notamment Modèle, un long plan-séquence sur Le Capital de Karl Marx, reflétant sa vision du matérialisme dialectique au cinéma.
Jean Epstein, un cinéaste de génie, à qui tout semble sourire dès lors qu’il décide d’abandonner ses études de médecine pour la littérature et le cinéma (Blaise Cendrars éditera son premier livre en 1921, La Poésie d’aujourd’hui, alors qu’il n’a que 24 ans) a besoin d’un nouveau souffle après 6 années de création intensive. À l’âge de trente ans il part en Bretagne, une terre de cinéma encore vierge. Il faut en effet beaucoup de temps et de patience pour gagner la confiance des marins et les accompagner sur leurs îles battues par le vent. Comme pour l’Espagne de Val del Omar, l’intensité qui déborde les terres bretonnes semble offrir à Epstein une nouvelle grammaire cinématographique, plus libre, plus inventive et sans doute plus poétique.
Le tempestaire
de Jean Epstein – 1947, France, 24 min
Le Tempestaire (1947) est l’avant-dernier film de Jean Epstein appartenant au cycle breton (1928-1948) initié par Finis Terrae (1928). Le film est réalisé juste après la guerre, lors de laquelle le cinéaste et sa sœur Marie ont échappé de justesse à la déportation. L’histoire est simple : Une jeune fille s’inquiète de l’absence de son fiancé parti en haute mer. Elle s’en va trouver un tempestaire, ce mage qui, selon une antique croyance, a le pouvoir de calmer les tempêtes. Le film s’inspire donc de la légende traditionnelle bretonne des siffleurs-guérisseurs de vent, des anciens, souvent reclus, qui ont le pouvoir de calmer la tempête.
Ce film est la synthèse de l’inspiration réaliste et des recherches formelles mystiques d’Epstein, un « film concept ». Selon Langlois « ni un film d’hier ni un film d’aujourd’hui, ce qui frappe c’est sa profonde poésie, sa résonance humaine et l’extrême équilibre de sa composition. C’est une œuvre qui démontre ce qu’aurait pu être le cinéma si certains n’étaient pas morts ». On est immergé dans une polyphonie de sons, une partition composée par le vent et la mer, qui deviennent les personnages principaux de ce film.
« On pense volontiers que la réalisation d’un film de plein air se résume à une promenade cinématographique: il n’y aurait qu’à se rendre avec une caméra dans le site choisi et enregistrer tout ce qui se présente de pittoresque à la portée de l’objectif. En fait, l’élaboration d’un film de ce genre – surtout quand il ne s’agit pas d’un simple documentaire mais d’un drame à construire avec des éléments uniquement naturels – se heurte à d’innombrables difficultés, car elle se trouve à la merci du perpétuel cas de force majeure que la réalité des choses et des gens oppose aux intentions de l’auteur. » – Jean Epstein, » À la recherche de la tempête et du temporaire »
Chanson d’Ar-Mor
de Jean Epstein – 1934, France, 42 min
Alors de retour à Paris, Epstein est appelé par le quotidien régional Ouest Éclair (aujourd’hui Ouest France), pour tourner un film de publicité touristique, ce qui était une forme de reconnaissance de la part de l’intelligentsia bretonne. Il est le premier film parlé et chanté authentiquement en breton. Les chants, les costumes et les danses bretonnes en font une œuvre riante. Nous sommes en août 1934, le décor change, ce ne sont plus les îles et leur violente beauté, mais une géographie bretonne plus étendue et tournée vers l’intérieur des terres. Comme pour Le tempestaire, le fil narratif est très simple et s’inspire d’une légende de la vieille Bretagne : une histoire d’amour impossible entre une jeune châtelaine et un chanteur vagabond à la voix cristalline. Ces jeunes gens libres semblent vouloir échapper à l’urbanité et à ses obligations (l’école, le mariage, le travail, le divertissement), comme si l’amour et la mer avaient une force d’attraction trop puissante.
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