Ce cycle est une programmation construite par Clara Sanz membre de la revue espagnole Lumière et par l’équipe du Videodrome 2.

 

Arder amando
Es el prodigio.
Arder es perder peso.
Arder es un centrifugo sustento.*
Val del Omar

* Brûler en aimant
Est le prodige.
Brûler est perdre du poids.
Brûler est une nourriture centrifuge.

 

Un point de départ. Val del Omar. Un nom aux consonances espagnoles et arabes, un nom sonore et intriguant. Serait-ce un explorateur espagnol qui aurait pris le nom d’une localité du Nord de l’Afrique ? Le prénom semble avoir disparu, étrange. En réalité, nous découvrons un explorateur inclassable et mystique, José Val del Omar, né en 1904 à Grenade, Espagne. Dès l’âge de 10 ans, il conçoit sa première « machine de projection » : caché sous son lit, il utilise ingénieusement un cristal peint, une lanterne et un mouchoir tendu faisant office d’écran. Il ne s’arrêtera alors plus d’inventer, de créer et d’écrire de la poésie avec des images. Le cinéma pour Val del Omar était une révolution mécanique qui devait donner à voir l’esprit profond de l’Espagne, ses effigies, ses processions, ses rites et ses croyances. Une « tragédie espagnole » qui se cherche dans les racines. Son œuvre a inspiré ce cycle.

L’Espagne, la Bretagne, le Mexique et les Carpates : des terres qui ont donné naissance à des traditions ancestrales et à des gestes quotidiens qui semblent suspendus dans le temps. Des femmes lavent le linge à la rivière et des hommes chantent pour se donner du cœur à l’ouvrage. C’est cette intensité qui est sublimée par le cinéma, ce tourbillon de musiques et de danses, où la nature, les pierres, les fleurs, les hommes et le vent ne font qu’un.

Pour les réalisateurs qui ont commencé à filmer avant l’arrivée du parlant, le cinéma était un langage universel plein de promesses, un champ infini d’expérimentations qui pourrait enfin témoigner de la beauté du monde. Jean Epstein, Sergei Eisenstein, Alexandre Medvedkine, Val del Omar et Louis Buñuel sont ces explorateurs exaltés de la modernité.

Les films de ce cycle procèdent alors d’un mouvement entre avant-garde et retour aux origines – un « monde perdu » qu’il faudrait attraper avant qu’il ne disparaisse –, entre le quotidien et le fantastique, entre la joie et le tragique, une tension constante entre deux forces : brûler en aimant. La vie et l’amour côtoient la mort, et la mort peut devenir une fête. Ces films s’enracinent dans une terre et dans des traditions mais celles-ci volent en éclats, elles nous transportent loin, nous montrent l’univers entier, quelque chose de propre à l’être humain vivant dans quelques régions du monde.

Nous voyagerons au Mexique, avec Sergueï Eisenstein qui a recherché dans Que Viva Mexico ! un passé précolombien idyllique, où les rites ancestraux sont l’expression même d’une civilisation éternelle. Raymonde Carasco s’est lancée sur la trace d’Eisenstein et d’Antonin Artaud pour découvrir un « pays humble et beau », où chaque geste et chaque parole recueillis forment les images secrètes d’un texte jusqu’alors mystérieux. Le Triptyque élémentaire d’Espagne, œuvre maîtresse de Val del Omar, trace un voyage diagonal de l’Andalousie à la Galice, en passant par la Castille. Cette expérience visuelle et sonore, d’une liberté et d’une beauté enivrantes, documente et rend vivant le passé atavique de l’Espagne. Il s’agit d’une terre dont l’élément mythique nous renvoie au cadre des pêcheurs bretons de Jean Epstein, où la mer s’incarne et devient un personnage. L’intemporalité mythique qui enveloppe l’Isla de Thera de Stravros Tornes est, quant à elle, mise à mal par la présence de touristes qui inscrivent le film dans un passé précis, aux contours définis. Un autre rapport au temps se dessine grâce au cinéma de Paradjanov, dont les films donnent l’impression d’avoir été filmés à une époque révolue et en même temps irréelle, bien avant l’existence du cinématographe. Magie du cinéma.

La confiance donnée au cinéma comme outil pouvant élever l’esprit des hommes se retrouve chez Medvedkine, Val del Omar, Epstein et Eisenstein. Val del Omar pensait que le cinéma était un véhicule de la connaissance et qu’il avait le pouvoir d’amener les spectateurs vers d’autres mondes, mais aussi de devenir le moteur du changement social. Certains paysans qu’on voit dans Estampas et Las hurdes tierra sin pan (Terre sans pain) de Luis Buñuel assistent pour la première fois à des projections cinématographiques et racontent l’émotion que leur procure le fait de voir des villes, des voitures ou la mer. Et une émotion encore plus grande les submerge lorsque qu’ils voyaient apparaître à l’écran quelque chose qui leur était familier, comme un âne ou un chien. Rire, pleurer, trembler ensemble.

Expérience subjective et archétypique, nourricière et extrême, ce voyage à travers les images est, in fine, une façon d’accepter le mystère du monde qui nous précède tous et nous façonne dans l’intime, qui vient d’ailleurs et parle de nous. Brûler est une nourriture centrifuge.

 

En partenariat avec la librairie L’Odeur du temps, des ouvrages et des recueils de poème seront disponibles à la vente.

Voir l’article de la librairie

 


Le programme du cycle

 Voir le programme complet des séances cinéma


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Videodrome 2
49 Cours Julien
13006 Marseille

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Les tarifs des séances cinéma

Adhésion annuelle indispensable
à partir de 3€

5€ la séance
2€ pour les moins de 14 ans
2€ pour les séances jeune public

La carte 10 séances + adhésion annuelle
45€

Ouverture de la billetterie 30 minutes avant le début de chaque séance

 

 

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