Le film de ce soir sera précédé d’une projection d’extraits vidéos de l’artiste contemporain français des nouveaux médias, Hugo Verlinde. En sa présence, une discussion autour de son travail d’artiste et de ses correspondances avec le Triptyque élémentaire d’Espagne de Val del Omar viendra compléter cette soirée spéciale.
Artiste contemporain français des nouveaux médias, Hugo Verlinde a vu ses films et ses installations programmés en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. Une reconnaissance artistique portée par l’action de la Cinémathèque française et par l’essor des manifestations internationales consacrées à l’art numérique, parmi lesquelles l’exposition universelle de Shanghaï, la Tate Modern à Londres, la Nuit Blanche à Paris, Up Link à Tokyo et Ars Nova à Séoul.
Ses installations voient les images s’affranchir des limitations de l’écran pour investir les formes et les matériaux de la sculpture (acier, verre, altuglas, résine). Dans cette rencontre inédite entre lumière et matière, Hugo Verlinde réinvente notre rapport à l’espace. De lointain et normé, l’espace devient souple et vibrant, jaillissant, infiniment intime.
« Ses œuvres nous laissent entrevoir le mystère insondable de l’univers dans une explosion violente du cadre et des surfaces. »
Bidhan Jacobs
Le tombeau d’Hugo Verlinde, in Turbulences video, janvier 2007
Le triptyque élémentaire d’Espagne est l’œuvre la plus connue du cinéaste Val del Omar et celle qui révèle à la postérité l’extraordinaire inventivité de cet artiste méconnu à son époque.
Néanmoins, ce triptyque n’est qu’une parcelle de l’œuvre immense de Val del Omar : poèmes, écrits, inventions, photographies, collages, diapositives, etc. Nous rencontrons un poète, pour qui l’art et la technique étaient les moyens de se rapprocher d’une vision poétique et mythique du monde.
El tríptico elemental de España (Le triptyque élémentaire d’Espagne)
de José Val de Omar – 1953/1981, Espagne, 1h, VOstFR
Le triptyque se compose de 3 films qui tracent une diagonale entre les différentes régions d’Espagne, chacune associée à un élément naturel : la Galice et la terre (Acariño Galaico/De Barro); la Castille et le feu (Fuego en Castilla); Grenade et l’eau (Aguaespejo Granadino). Ces trois films (dans l’ordre souhaité par Val del Omar) devaient être précédés d’un prologue intitulé Ojala mais qu’il n’a pas eu le temps de finir.
Bien que faisant partie des cinéastes qui ont commencé par être des « documentaristes », pour qui la caméra était un prolongement de l’œil humain (notamment lors de ses voyages dans les villages reculés d’Espagne avec les missions pédagogiques dans les années 30) lorsqu’il commence un travail davantage marqué par l’expérimentation il préfère parler de « élémentaire » plutôt que de « documentaire ». Comme Vertov, Val del Omar recherchait le « cinéma-vérité », non pas montrer la réalité de manière objective, mais « la vérité poétique des cinégraphies libres ». (cf Aimer : brûler, incandescentes cendres de José Val del Omar, Eugeni Bonet)
Ces trois films rendent vivants les paysages, les traditions (les semaines saintes), les rites, les monuments (l’Alhambra) et les statuts qui font de l’Espagne un pays à la fois tragique et joyeux. Une fontaine qui lit, un crâne qui se transforme en fleur, un visage humain devenu pierre. Il est difficile de raconter ces films avec des mots, ce sont plutôt des sensations qui ressurgissent, un voyage mystique entre l’archaïsme et la modernité, entre le mythe et la réalité, entre l’angoisse et l’exaltation.
Les multiples techniques de prises de vue (gros plan, zoom, déformation de l’image, jeux de lumières, flous) et de montage (utilisation du négatif, surimpressions, répétitions, colorisation, etc.) donnent à ce film une qualité plastique marquante. La musique et le montage accentuent le rythme effréné d’un cinéma qui se veut expérience sensible pour le spectateur. Pour Aguaespejo Granadino, Val del Omar aurait utilisé 500 éléments sonores différents!
Le cinéma pour Val del Omar devait être une expérience sensorielle totale, une « mécamystique » où tout devait être fait pour que le spectateur se sente immergé dans un « déluge » : la « vision tactile » (des flash de lumière faisant ressortir le relief de l’image), des odeurs, un « son diaphonique » (un son émis à l’arrière de la salle qui vient perturber celui venant de l’écran), un « débordement apanoramique de l’image » (une première image au centre de l’écran encadrée par une deuxième quatre fois plus grande et pouvant déborder sur les murs et le plafond). Nous aurions aimé vivre cette expérience, mais nous n’en explorerons qu’une petite partie…
Reconstitution du laboratoire PLAT (Picto-Luminica-Audio-Tactil) de Val del Omar
« La machine du cinéma n’est qu’un artefact, un instrument qui peut donner la vie et donner la mort. L’accès aux commandes de cette carlingue ne doit être autorisé, socialement, qu’à l’authentique poète humain qui, animé d’un ardent amour du prochain, sera prêt à conduire avec un égoïsme héroïque ce nouvel engin capable de faire entrevoir l’infini à l’homme, attelé à la noria du quotidien« . Val del Omar
Val del Omar dans son laboratoire
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